CHAPITRE XV

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Riley Parker

Quelques jours après le départ de Tonia, j'étais comme vidée. J'étais la plupart du temps triste rien qu'à l'idée de rentrer dans ma chambre et de voir le lit vide où Tonia avait l'habitude de lire ou de jouer de la guitare. Et dire qu'on commençait enfin à être heureuses. L'expression qui dit que le bonheur n'existe pas sans le malheur était bien vraie.

D'un soupir, je rentrai dans la cour du lycée, les mains dans les poches, sous une pluie battante, sans même prendre la peine d'éviter de marcher dans les flaques. Alors que je me dirigeais vers le dortoir, je fronçai les sourcils en voyant Jessica. Je voulais intérieurement lui faire subir ma colère et mon état d'âme, mais je me suis retenue en la contournant.

— Je suis désolée.

Face à ces mots, je me stoppai net, le regard livide. Je ne pus m'empêcher de lui lancer une réplique cinglante. Toute ma rage et mon désespoir accumulés sortirent en une seule fois.

— Tu es désolée ? Tu viens de me pourrir la vie et tout ce que tu trouves à dire, c'est désolée ?! dis-je en me retournant, prête à abattre mon poing dans sa figure, mais je ne fis rien.

— Ça ne serait pas arrivé si tu avais été honnête avec moi. Pourquoi a-t-il fallu que ce soit Tonia qui me dise la vérité ? dit-elle en me regardant, sous ma surprise.

Tonia ? Qu'est-ce qu'elle raconte ? Qu'est-ce qu'elle lui a dit au juste ? Toutes ces questions me taraudaient jusqu'à en avoir mal au crâne.

— De quoi tu parles ? demandai-je, légèrement perdue.

— Tonia m'a tout raconté sur ta situation. Malheureusement, j'ai posté l'image bien avant qu'elle ne vienne à ma rencontre. C'est pour ça que je m'excuse, pour t'avoir fait la misère alors que tu ne le méritais pas.

— À quoi bon t'excuser ? C'est fini. Tu as eu ce que tu voulais. On n'est plus ensemble, dis-je en m'apprêtant à m'en aller.

— Sache une chose, si tu en as besoin, je suis là.

— Sois pas idiote, plus jamais je ne pourrai te faire confiance. Sors de ma vie, dis-je d'un ton sec alors que je pus voir que je l'avais blessée, mais je m'en fichais. Qu'elle aille crier au monde que je lui ai brisé le cœur, de toute manière elle a brisé le mien.

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— Deux ans plus tard —

Deux longues années étaient passées sans avoir aucune nouvelle de Tonia. Elle ne répondait pas à mes appels, ni à mes messages. Elle ne daignait même pas me laisser un vu sur les réseaux, d'ailleurs elle avait désactivé son statut en ligne pour m'éviter. Je suis sûre et certaine qu'elle avait reçu mes messages, mais qu'elle faisait exprès de ne pas les ouvrir. Ça me faisait mal de l'admettre, mais je crois bien que Tonia veut réellement que je l'oublie.

— Riley ? lança alors une voix derrière la porte de ma chambre qui s'ouvrait, c'était ma mère.

— Laisse-moi tranquille, dis-je en essuyant mes larmes d'un revers de la manche, recroquevillée sur mon lit.

Lorsque j'avais eu mon bac, j'étais revenue dans la maison familiale des Parker. Je n'avais plus poursuivi mes études, je n'avais pas la tête à ça. Cependant, mon père m'a tout de même forcée à suivre des cours d'entrepreneuriat avec un prof particulier. Je n'étais pas mauvaise, mais je n'avais pas la motivation. Deux ans sans ma Tonia n'étaient que de la pure torture émotionnelle.

— Tu es encore sur ça ? Ne serait-il pas temps de tourner la page ? lança ma mère en s'asseyant sur mon lit.

— C'est pas aussi facile que tu le penses. Et puis, qu'est-ce que t'en as à faire ? dis-je en serrant mon oreiller contre moi tout en lui jetant un regard noir.

C'est vrai ça, qu'est-ce qu'elle en avait à faire ? Depuis ce fameux jour où ils avaient découvert que je sortais avec Jessica, ma mère s'était toujours rangée du côté de mon père. Alors pourquoi ce soudain changement ? Pourquoi ce soudain intérêt ?

— Tu es avant tout ma fille. Peu importe qui tu es.

— T'aurais pu me le dire bien avant, dis-je d'un ton sarcastique.

Je l'entendis soupirer tandis que j'arborais une expression neutre en fixant le mur. Je n'avais aucune envie de parler, et ce, jusqu'à ce que j'arrive à me calmer.

— Très bien, j'ai compris... Tu veux la revoir, c'est ça ?

Je fus prise de court face à sa question, évidemment que oui. Me retournant vers elle, je tremblais rien qu'à l'idée de pouvoir enfin revoir Tonia, cependant, la réalité me revint à l'esprit. C'est complètement stupide, comment pourrais-je me rendre à New York ?

— Me donne pas de faux espoirs. New York c'est loin, dis-je en m'adossant de nouveau au mur.

— Pas si tu as un billet, dit ma mère en tenant entre ses doigts des billets d'avion sous mes yeux écarquillés.

— D'où tu sors ça ?!

— J'ai une affaire à régler à New York d'ici un mois, j'ai acheté ces billets en avance dans le but de faire un peu de tourisme, mais il me semble que tu en as besoin, dit-elle en posant les billets sur la table de chevet.

— Tu en es sûre ? demandai-je avec réticence.

— Mais oui, vas-y, je prendrai un autre vol.

Les larmes aux yeux, je me jetai sur ma mère dans une forte étreinte en la remerciant mille fois. Lorsqu'elle était sortie de ma chambre, je préparai en vitesse une valise en y fourrant le strict nécessaire de fringues. Une fois terminée, je scrutai l'heure indiquée sur le billet et vis avec surprise que le vol était dans une heure. Me précipitant, je rangeai les billets dans mon portefeuille avant de saisir ma valise et de sortir en trombe de ma chambre. Au moment de sortir, je me suis fait attraper par mon père.

— Où vas-tu comme ça ? dit-il d'un ton grave.

— Retrouver l'amour de ma vie. Peu importe ce que tu penseras, rejette-moi si tu veux, renie-moi, abandonne-moi. Si mon avenir au sein de la famille Parker se résume à mon mal-être, je préfère encore m'en aller, dis-je sans me retourner en claquant la porte derrière moi.

Une fois sortie de chez moi, je pris le premier taxi venu qui m'amena à l'aéroport de la ville en une trentaine de minutes. En même pas deux secondes, je me suis retrouvée au sein de l'avion qui était bientôt sur le point de décoller. Mon cœur battait la chamade rien qu'à l'idée de revoir Tonia.

Quelques heures de trajet plus tard, j'avais posé pied sur le sol new-yorkais. Les gratte-ciel immenses de la ville me firent comme un choc, c'était encore mieux en vrai que sur les photos. Une question resta en suspens : Où se trouve Tonia ? Ça, je ne le savais pas. Je me giflai intérieurement en me rendant compte que je suis partie sans aucune information à ce sujet. L'amour rend aveugle, je l'admets désormais.

Parcourant les rues de la ville, je cherchais du regard l'appartement que ma mère avait loué pour son séjour, elle l'avait mis à mon nom. Passant de mon portable aux environs, je me maudissais de ne pas avoir suivi plus assidûment les cours d'anglais du lycée. C'est une vraie plaie de ne pas pouvoir demander son chemin à quelqu'un.

Et alors que je m'arrêtai dans ma marche d'un soupir, un petit attroupement de personnes m'alerta. Ne comprenant pas ce qui se passait, je m'étais approchée en voyant avec surprise une affiche collée à un mur. Et pas n'importe quelle affiche, elle représentait une jeune femme de mon âge aux cheveux châtains qui tenait un micro et qui arborait un jean déchiré, des Air-Jordan noires et un t-shirt blanc. Ce visage, je le reconnaîtrais entre mille.

— Tonia... murmurai-je.

À SUIVRE,...

N/A : Suite du récit avancée ! J'étais inspirée aujourd'hui du coup ben voilà ! J'espère que ça vous aura plu. Bref, on se revoit au prochain chapitre ! Merci encore pour les vues !

𝕱𝖔𝖗𝖊𝖛𝖊𝖗 𝖔𝖗 𝖓𝖔𝖙 ? [wlw]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant