CHAPITRE V

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Tonia Mussini

Le lendemain matin, je me réveillai en bâillant tout en m'étirant sur place. Reportant mon regard sur le lit voisin, je vis que Riley était encore assoupie sous ses draps. Bon, après tout, chacun a le droit de faire la grasse matinée. De toute façon, c'était samedi.

Je me levai en prenant des habits de rechange. Je pris une douche bien chaude avant de sortir de la salle de bain, vêtue d'un jean, d'un simple t-shirt blanc et de chaussettes grises. En rangeant mon lit, je vis Riley changer de position dans son sommeil. À ma surprise, je remarquai que ses joues étaient légèrement humides de larmes. Avait-elle pleuré ? Si c'est le cas, pourquoi ? Je me le demande.

N'y accordant pas plus d'importance, je finis de tout ranger avant de m'asseoir. Je pris mon portable et décidais de surfer un moment sur les réseaux sociaux. Mais je m'en lassai très vite ; je ne trouvais pas vraiment d'intérêt à cela, surtout que je n'avais personne avec qui partager les blagues ou les posts sur mon fil. Je choisis finalement un livre en ligne. Au moins, ça c'est intéressant et il n'y a pas besoin d'être deux pour se réjouir d'une bonne histoire.

Le temps passa et Riley finit par se réveiller à son tour. Relevant mon regard vers elle, j'hésitai à prendre la parole durant un court instant, mais finis par le faire.

— Est-ce que tout va bien ?

— Pourquoi ça n'irait pas ? Occupe-toi de ce qui te regarde, Tonia. Dit-elle froidement.

Et avant même que je n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, elle se dirigea vers la salle de bain en claquant la porte. D'un soupir, je me disais qu'elle était bornée parfois. Ça me fatigue, mais je n'y peux rien, je l'aime.

Entre temps, je crois bien que j'avais réfléchi à une façon de la faire cracher le morceau. Je sentais bien qu'elle refoulait ses sentiments exprès. Pourquoi ? Ça, je ne le savais pas encore, mais j'étais prête à tout pour le découvrir.

Réfléchissant un instant, je finis par trouver une idée assez clichée, mais qui pourtant était la seule chose que je pouvais faire de mieux. C'est pourquoi j'arrachai une feuille dans un de mes cahiers en saisissant un crayon. Pas d'inquiétude, je ne compte pas lui écrire une lettre d'amour, non. Je compte plutôt lui écrire une chanson destinée à la pousser dans mes bras et à me faire confiance. Je ne l'ai jamais dit, mais j'étais douée pour ce qui était de la musique. Ayant du temps pour moi-même presque tous les jours, je finissais toujours par évacuer mes nerfs dans mes chansons.

Quelques minutes après avoir tout écrit, je sortis de la chambre à la recherche d'une guitare. C'est dommage que mon père n'ait pas pensé à me l'amener. Enfin bref.

Parcourant les couloirs, je ne savais même pas où chercher. Et puis, trouver une personne qui serait prête à prêter quelque chose à la victime du lycée m'étonnerait.

Quelques secondes après, j'atterrissais dans la salle de séjour commune du dortoir. Il n'y avait personne bizarrement. Enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à ce que je vis une fille blonde aux cheveux ondulés assise sur un des canapés.

— Pardon. Je ne voulais pas te faire peur. Dit-elle en souriant en tenant comme par hasard l'objet de ma recherche entre ses mains.

— Non, non. Inutile de t'excuser. C'est moi qui aurais dû mieux regarder avant de sursauter, dis-je en ricanant légèrement.

Le silence ne tarda pas à envahir la pièce. Inspirant, je m'assis près d'elle avant de prendre la parole.

— Dis, je pourrais essayer ta guitare ?

Face à ma question, elle fut un peu surprise, mais hocha la tête en guise de confirmation. Elle me passa sa guitare sans hésitation alors que je dépliais les paroles de la chanson. Je me mis à jouer et à chanter. À la fin, je me tournai vers elle pour un verdict. Elle applaudit.

𝕱𝖔𝖗𝖊𝖛𝖊𝖗 𝖔𝖗 𝖓𝖔𝖙 ? [wlw]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant