C H A P I T R E 4 : « 'Cause we are broken. » - Paramore.

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En descendant de la voiture de mon frère, j'allais directement me renfermer dans ma chambre. Je fermais la porte et me laissais glisser contre elle, les mains sur mon visage. A ce moment-là, mes envies de me supprimer me reprirent, mais il fallait que je me contrôle là-dessus.

J'ai mal. 

Je sais. Je sais que j'ai mal. Je sortis mon visage trempé de larmes au mascara et mon regard se posait sur un bloc-notes. Je me levais difficilement. Je m'approchais de mon bureau, m'assis sur la chaise, sélectionnais un stylo bille noir, et me mit à écrire.

Aujourd'hui, je me suis littéralement cassé la gueule. 

Mon cœur aussi, d'ailleurs. Je n'ai même pas su le rattraper au vol. J'inscrivais mes mots, en appuyant la mine de mon crayon comme une folle, sur la fine feuille blanche à petits carreaux. J'avais mal à la main mais, à quoi bon, je ne suis pas à ça près ! J'inscrivais mes phrases écrivant les faits de cet après-midi. Je récrivais la soudaine remontée du passé. Je ne sais même pas pourquoi j'avais besoin de réécrire tout ça. On dirait que j'avais besoin de me repasser la douleur encore une fois, comme si ce n'était pas assez. Peut-être suis-je une masochiste ? Sûrement.

Idiote. 

Tais-toi,-toi ! Laisse-moi. Laisse-moi écrire. Laisse-moi ressassez les mauvais souvenirs. Je me fais du mal toute seule. J'écrivais, ça devait bien faire un quart d'heure à présent.

Une inspiration, une expiration. Quelqu'un respirait. Quelqu'un d'autre que moi. Moi non, je ne respire pas, je suis actuellement en apnée. Depuis un an. Non quelqu'un d'autre. Une présence. Un parfum. Celui de mon frère. Je le sentais scruter mon écrit follement appuyé. Il devait lire. Il était en train de savoir. J'attendais qu'il ait terminé.

Je me retournais avec hésitation, puis plantais mon regard dans le sien.

Je comprends. Je suis désolé. 

Ses yeux. Ses putains d'yeux qui me parlaient, que je comprenais. Il avait compris ce qui s'était passé, il avait saisi pourquoi en l'espace de quelques heures j'avais perdu toute chose ressemblant à une lueur, dans mon regard.

Je me suis perdue. 

Il s'assit sur mon lit, et me prit dans ses bras.

Vendredi 21 Aout. New York, 8h00.

Ce matin, mon téléphone me réveillait. Deux appels manqués, et puis un message. Pourquoi fallait-il que les gens m'appellent alors que je ne parle pas ? Vous savez... C'est comme si on demandait à un aveugle comment il a fait pour trouver l'unique fleur devant lui. Stupide.

J'ai le cœur en vrac en voyant encore une photo de lui et moi posé sur mon ventre. Je maudis ce 14 août, je n'aurai jamais dû accepter. Maintenant qu'il est plus là il ne me reste que des souvenirs de lui, des bons certes, mais j'aurais tellement préférée ne jamais le regarder, ne jamais faire sa connaissance. Ça m'aurait sûrement éviter beaucoup trop de tracas. Sûrement.

Ma porte s'ouvre avec délicatesse et je vis juste un morceau de plateau dépasser puis la jolie tête blonde d'Adison.

Adison : Ma beauté, je t'apporte ton petit dej'...

Je lui souris et j'eu une soudaine envie de lui ouvrir mes bras. Elle posa le plateau et on se fit un câlin.

Adison : Tu manges un peu puis tu dois aller avec les filles d'hier. Marvin m'a raconté ce qui s'était passé... Je vais rester avec toi.

Je baissais les yeux.

Adison : Ah ça non, je te veux la tête haute et souriante. T'es la plus belle du monde ! N'oublie jamais ! Allez, mon cœur mange et prépare-toi vite !

J'acquiesçai et mangeais un bout puis parti dans le dressing.

Adison : Parfait, on y va.

Quand nous sommes arrivés au studio de rendez-vous, je fis signe à Adi que je ne voulais pas qu'elle vienne avec moi. Elle a longtemps hésité mais elle avait fini par me dire qu'elle passerait me chercher quand je lui enverrais un message, et qu'elle ne serait pas loin.

Une boule se mit à grossir dans mon ventre. L'anxiété, ça s'appelle, à ce qu'il parait. Je frappais et Candice vint m'ouvrir la porte.

Kat : Oh !!! Maryssa ! On t'attendait, ma belle ! Essie a une excellente nouvelle pour toi !

Claire : Dis-lui pas tout ! Coucou, Mary' ! Tu vas bien ?

Je lui répondis oui de la tête.

Candice : Coucou, Miss je-fais-des-miracles !

Nina était dans un coin, et se tenait droite ainsi que gênée. Elle levait sa main en guise de bonjour tout en lâchant un Salut, Mary' timide. Je la regardais sans répondre quoi-que-ce-soit.

Essie arrivait, quelques papiers à la main.

Essie : Ah, Mary' ! Comment vas-tu ?

Je lui souriais pour lui faire part d'un semblant de positif et fis à l'aide du langage des signes et toi ?

Essie : Je vais bien, merci ! J'ai une super bonne nouvelle pour toi, ma belle !

Mon sourcil gauche se levait en symbole d'étonnement.

Essie : Mes demoiselles, j'ai l'honneur de vous annoncer que mademoiselle Wilson nous accompagne pour tous les futurs tournages

J'ouvris la bouche dessinant un grand O et il y avait mes yeux qui devaient probablement briller. Je n'en croyais pas mes oreilles ! J'allais devenir maquilleuse d'une série.

Les quatre actrices ainsi qu'Essie m'applaudissaient. Je voyais Nina, qui avait l'air vraiment fière de mon admission auprès de sa famille. Comme si elle partageait entièrement ce que je ressentais, comme si elle savait. En fait, c'était vrai. Elle savait. Elle savait plus que n'importe quelle personne dans cette pièce.

Essie : Dès que tu es partie hier soir, je suis directement aller me renseigner auprès de la production en leur disant que j'allais besoin de plusieurs mains pour la tournée américaine, et que j'avais quelqu'un sous la main qui était très douée en maquillage ! Ils ont accepté tout de suite ! Tu es admise comme une maquilleuse et styliste professionnelle pendant 3 mois. Tu auras un joli salaire de 2000 dollars en étant mon assistante, puis avec le temps s'ils veulent bien que tu restes parmi nous tu gagneras 4000 dollars, somme avec laquelle tu pourras faire beaucoup de choses ! Bienvenue à la maison, ma belle !

Tout ça à la fois ! J'étais contente, vraiment contente. Marvin et mes parents allaient être fiers aussi, je pense. Maquilleuse professionnelle. Rien que d'y penser, je me sentais des ailes me pousser dans le dos !

Maryssa : Merci énormément...

Claire : Je rêve où tu viens bien de dire quelque chose ????

Je me mis à rougir.

Candice : Elle a juste chuchoté ! Bienvenue parmi nous ! Toi et moi, je sais qu'on a toutes les bonnes raisons de s'entendre super bien !

Elle me prit dans ses bras, je me laissais faire. Candice avait vraiment l'air d'être adorable. Claire, Kat et... Nina aussi, mais avec Candice, je ne sais pas, il y avait quelque chose de déjà connecté entre nous. Sa générosité était vraiment touchante.

Candice : Venez-la toutes ! Câlin collectif !

Une seconde famille ? Peut-être, j'étais un peu perdue. Je savais juste à ce moment précis que j'avais réussi à faire de merveilleuses rencontres sans dire presque un mot.

Un téléphone sonnait. Celui de Nina.

Nina : Excusez-moi...

Elle sortait, moi j'avais peur.
Et si elle avait parlé ? Et lui était au courant ? Et s'il en avait parlé à tout le monde. Et si là, c'était plus horrible que tout ?
Non, je vous en supplie, je ne veux pas vivre ce fiasco.

Mon aventure avec Paul Wesley. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant