C H A P I T R E 6 : «One step closer.»

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Je ne réagis pas, pris mes affaires et m'apprêtais à quitter les coulisses. Pourtant quelqu'un me rattrapait par le bras. Candice.

Candice : Reste. Ne baisse pas les bras, je ne connais certainement pas ton histoire mais je suis là. Et, s'il te plaît reste forte. Même si les gens essayent de te redescendre au plus bas, montre qui tu es, ne baisse pas les yeux, parce que je sais qu'au fond de toi tu as cette force qui t'aidera à remonter la pente. Certes il faut un certain temps mais tu vas y arriver, je crois en toi.

Je me jetais dans ses bras.

Candice : Je sais qu'un jour tu auras la force d'en parler d'une vive voix, et je te promets que ça ira mieux.

Je souris, essuyais mes yeux délicatement, m'assis sur les marches que je m'apprêtais à descendre il y a à peine 2 minutes, puis posais mon sac. Elle me rejoignit. Candice est une fille extraordinaire, elle est si mature et pourtant si jeune. Je sais un tout petit peu que son passé n'était pas brillant mais aujourd'hui elle prouve qu'elle est déjà loin par rapport aux idioties d'Hier et qu'Aujourd'hui vaut bien plus que tout l'or du monde. Cette fille me pousse à être le moi que j'étais, il y a un an, une fille plutôt gentille, posée et qui fait des efforts pour bousculer son monde. Avec Candice, je m'entends plus que bien. Elle me bouscule, elle fait sortir des choses en moi, que moi-même je ne connaissais pas forcément avant. J'avais envie de la remercier. Mais pas dire merci avec des signes ou des trucs minables que je m'inflige tous les jours...

J'avais peur que ce soit une erreur de faire ça, peur qu'elle réagisse comme une hystérique parce que j'avais fait quelque chose que je ne fais pas souvent, même si je sais qu'elle n'est pas comme ça. Il fallait que je parle. J'avais envie de lui parler.

Maryssa : J'essaierais juste pour toi.

Elle me sourit.
Elle n'avait pas été convulsive. Elle était calme, me considérait tout en me souriant. L'air de dire Je suis fière de toi. Dans ses yeux, je retrouvais quelque chose que je connaissais déjà. Quelque chose que j'avais déjà avec mon frère. Quelque chose qui est fort, qui permet de s'exprimer tout bas sans pourtant le dire tout haut. Je parlais avec Candice, rien qu'en la regardant dans les yeux, et ça, c'est magique.

Je me mis à rire un peu, tout en regardant le fond de ses pupilles. Elle répondit à mon rire. En vérité, j'étais aussi fière qu'elle l'était pour moi.

Je tournais la tête vers Essie qui maquillait à présent Kat. Ian me regardait toujours, mais je préférais ne pas y faire attention.

-- Quelques heures après –

Une fois l'émission terminée, on remballa tout et je me précipitais d'envoyer un message à Adison, parce qu'il était temps de rentrer. Si je devais faire un bilan de mon après-midi, en dehors de la venue de Ian, j'avais passé un bon moment.

De : Maryssa ❤
A : Adison ♡ 
Je viens de finir, tu peux venir ?

Elle répondait aussitôt.

De Adison ♡ 
A : Maryssa ❤
J'arrive de suite !!

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Une fois rentré à l'appartement, je m'installais sur mon lit.
Et si j'avais écouté Ian, ou si tout simplement j'avais répondu non ? Ça y est je regrette. Me voilà à repousser le vrai enfoui au fond de moi.

Si je réfléchissais un peu, deux secondes avant de parler moi aussi ! Quelle idiote. 

J'écoutais une chanson, je regardais une photo qui me ramenait à un lieu, à une époque et c'est à ce moment-là que je m'oubliais dans les souvenirs. Une fois de plus.

Tout me semblait tellement parfait avant, je regarde autour de moi dans le présent, et je me rends compte que tout a changé, que plus rien n'est pareil. Je me dis que tout m'a échappé, que le temps est passé à toute vitesse devant mes yeux et que je n'ai rien pu faire, je me sens impuissante, inutile au reste du monde. Les larmes coulent... Encore une fois.

Mais qui sommes-nous, au juste ? Ce que nous avons été ou bien ce que nous aurions aimé être ? Le tort que nous avons causé ou bien celui que nous avons subi ? Les rendez-vous que nous avons ratés ou les rencontres fortuites qui ont dévié le cours de notre destin ? Les coulisses qui nous ont préservés de la vanité ou bien les feux de la rampe qui nous ont servi de bûchers ? Nous sommes tout cela en même temps, toute la vie qui a été la nôtre, avec ses hauts et ses bas, ses prouesses et ses vicissitudes. Nous sommes aussi l'ensemble des fantômes qui nous hantent.
Et puis je me mis à penser à Candice cette femme que je ne connaissais pas.

Il y a des gens avec qui l'on passe une grande partie de sa vie et qui ne vous apportent rien, qui ne vous éclairent pas, ne vous nourrissent pas et ne vous donnent pas d'élan. Encore heureux quand ils ne vous détruisent pas à petit feu en se suspendant à vos basques et en vous suçant le sang. Et puis, il y a ceux que l'on croise, que l'on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. Vous n'attendiez rien d'eux, vous les connaissiez à peine, vous vous êtes rendu léger, légère, au rendez-vous et pourtant, quand vous les quittez, ces gens étonnants, vous découvrez qu'ils ont ouvert une porte en vous, déclenché un parachute, initié ce merveilleux mouvement qu'est le désir, mouvement qui va vous emporter bien au-delà de vous-même et vous étonner.

Je m'endormis.

Samedi 22 Aout. NY, 10h00.

... : Debout ma grosse marmotte adorée ! Que dis-je ? Grosse, bien trop gros mot pour un si petit corps ! Ma foi, je m'en veux pour la vie. Vous m'en voyez confus !

Ça ? Et bien c'était mon frère qui venait de me faire un genre de récital à la Molière, ou à la Shakespeare ou bien quelque chose dans le style. C'est plutôt pas mal comme réveil pour 10 heures du matin. Bizarre, il faut dire mais on fait avec les moyens du port.

Mon aventure avec Paul Wesley. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant