Droite ou Gauche

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Notre Premier ministre, déboussolé composai le numéro du président tout en restant concentré sur la route.

Ce n'est absolument pas le moment Gabriel.
— J'ai besoin de te voir...
Bon, je t'attends.

Il entra a toute hâte dans le bureau présidentiel, Emmanuel l'attendait debout contre la fenêtre, alors il se précipita à sa rencontre avant d'écraser sauvagement ses lèvres contre les siennes.

Tentant de ressentir ce qu'il avait ressenti quand Jordan ne se trouvait qu'à quelques centimètres de son cou.

Emmanuel lui rendit son baiser.

Gabriel ouvrit les yeux pendant leur baiser et vu le visage de Jordan au lieu de celui du président, ce qui le fit s'éloignait à bout de souffle.

Qu'est-ce qu'il se passe ? L'interroger le président en se rapprochant doucement.

Sans lui répondre, il écrasa de nouveau ses lèvres sur celle d'Emmanuel. Mais son estomac ne se tordait pas et sa peau ne frissonnait pas comme avec lui.

Alors il s'écarta.

Tu n'as jamais agi ainsi.
— C'est à cause de cette histoire de dissolution...

Menti le Premier ministre.

— Je vois, rentre te reposer, tu as l'air exténué.

D'un hochement de tête, Gabriel quitta d'un pas lourd la pièce pour rentrer chez lui.

Dans son lit, Attal rêvassé, sans pour autant s'endormir complètement. Sauf que son téléphone bipa au même moment.

Jordan Bardella ne dormait donc jamais ? Pensait-il en ouvrant le message.

« — Tu as oublié ta veste. »

Quelle tête en l'air. S'insulter Attal.

« — Je viendrai la chercher demain. »

La discussion se poursuivit tard dans la nuit, une discussion remplie de tensions, et de sous-entendus.

« — J'ai voté pour toi aux législatives. » Lâcha Gabriel un peu trop emballé.

En a-t-il trop dit ?

Aucune réponse.

Le Premier ministre sue qu'il venait d'aller trop loin. La gauche et la droite ne doivent sous aucun prétexte se fréquenter.

Voyant que la discussion prit fin, il tenta de s'endormir malgré les quelques rayons du soleil qui traversait ses rideaux.

Le cœur avait ses raisons, que la raison ignore.


Après avoir dormi seulement trois heures, Attal se trouvait sur le plateau de Cyril Hanouna.

Tout le monde est prêt ?
— Parfait, c'est parti !

Assis, les mains jointes, Cyril me salua amicalement avant que l'écran derrière lui affiche le visage du jeune député européen.

Alors la question que je me pose vraiment ce soir, est-ce qu'en dehors des débats et des caméras, vous vous entendez bien avec Jordan Bardella ?

Je tirai sur ma cravate pour la desserrer, car j'avais l'impression de manquer d'air.

Ciryl me fixait en souriant, que dire ?

Mon pied tambouriné sur le sol, mes battements s'accélérer.

Gabriel Attal vous êtes toujours avec nous ?
— Avec Jordan...

Se tutoyer peut-on essayer ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant