Élysée sans climatisation

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Devant l'Élysée, les trois hommes attendaient chacun leurs taxis.

Celui de Manuel arriva en premier.

Ça a été un plaisir Jordan. Dit Bompard, en serrent la main du député, sous le regard attentif de Gabriel.

Plaisir partagé. Lui répondis Bardella.

Manuel monta dans son taxi et parti. Laissant les deux adversaires ensemble.

De fines gouttes commençaient à tomber sur les chaussures de Gabriel, qui fixait la circulation, pour éviter de plonger dans les yeux de Jordan.

La pluie fut plus forte, faisant trembler le Premier ministre.

Sans réfléchir le député européen alla acheter dans la supérette d'en face un parapluie. Qu'il s'empressa de positionner au-dessus de son ennemi.

Merci.

Les minutes passèrent et les deux hommes se frôlaient quand le taxi de Bardella arriva.

monte, je te ramène. Proposait-il.
Non. C'est bon, ça ira merci.
Tu ne veux pas récupérer ta veste ? Ajouta Jordan d'un ton joueur.

Gabriel le regarda entrer dans la voiture, sans riposter, il entra à son tour.

— Je te trouve bien muet. Constatait le député durant le trajet.

Je n'ai juste pas envie de parler. Sommes-nous encore loin ? Demanda-t-il en regardant la vitrine embuer.

La main de Jordan se faufilait doucement sur la cuisse tremblante du Premier ministre, lui arrachant un soupir.

— Jordan... Sa tête bascula vers l'arrière, pour s'appuyer sur le siège.

Un rire s'échappa des lèvres du député. Ce contact rendait Gabriel très nerveux.

Pourquoi fais-tu cela ? Souffla le Premier ministre en savourant ce contact.

Faire quoi ?
— Pourquoi tu me rends fou...comment fais-tu...

Il se racla la gorge, ayant toujours les yeux fermés et la tête contre le siège.

Jordan ne donna pas de réponse. Et le taxi s'arrêta devant la belle demeure du député.

Il entra en premier suivi du brun, qui marchait d'un pas hésitant en direction du salon sophistiqué.

Tiens. Il lui tendit sa veste laissant leurs doigts se frôler.

Ni une ni deux Gabriel se rua dans les bras de Jordan pour sceller leurs bouches à travers un baiser fougueux.

Ce soir-là, la politique ne faisait pas partie de leurs programmes.

Le lendemain, lorsque les oiseaux réveillaient Attal, il était étrangement calme.

Il se releva doucement, détaillant l'environnement dans lequel il se trouvait.

Se remémorant la nuit dernière, les joues du Premier ministre devinrent rouges vifs. Sa tête pivota sur le côté, et il constata que Jordan n'était déjà plus là.

Quand un bruit d'eau se fut entendre en direction de ce qui semblait être une salle de bain. Gabriel s'y aventura tombant nez à nez avec le député, vêtu seulement du serviette enroulée autour de sa taille.

Oh pardon ! Sans en dire plus il repartit dans la chambre, les mains tremblantes.

Sous aucun prétexte.

Les souvenirs de cette nuit pleine de rebondissements le percutaient de plein fouet.

Une erreur. Une énorme erreur.

Bardella revint dans la chambre un peu après, portant désormais une chemise et un pantalon.

Je t'ai réveillée ? Demandait-il, tandis qu'il regardait son téléphone.

Tout, es de ta faute putain. Qu'est-ce que je fais ici...
— Tu es venue de ton plein gré. Je ne t'ai en aucun cas forcé Gabriel.

La tension montait dans la pièce encore plongée dans l'obscurité.

Le Premier ministre arriva à la hauteur de Jordan le dévisageant et lui balançant des atrocités.

Tu n'es qu'un inconscient !
— Et toi qu'es-tu ? Un saint ? Il ne me semble pas. Rétorquait Jordan blessé.

Ce que remarqua Gabriel, alors prit son visage en coupe, admirant durant quelques secondes ses yeux avant de parler en sanglotant.

Je suis...désolée je crois...je crois que...Jordan...j'avais peur de te...et...enfin tu es...

Répéta-t-il en se logeant dans les bras de son adversaire, pour sentir cette chaleur l'envelopper.

Je suis désolée...tellement désolée...

Jordan, lui, se contentait de le serrer plus fort. Le laissant s'exprimer.

Il s'éloigna pour le regarder de nouveau. Caressent sa joue droite.

Je suis désolée...Désolée...avec nolwenn...puis...et moi je...

Sans finir sa phrase, il se jeta encore dans ses bras.
Les deux hommes profitaient de ce moment d'intimité. À l'abri des regards, à l'abri de l'extérieur.

Jordan écarta doucement Gabriel pour sécher ses larmes qui inondaient désormais son visage.

Calme-toi pourquoi es-tu dans cet état ? Dit-il tendrement. Arrêtant chaque larme de ses pouces.

Je ne voulais pas...Enfin...tu me rends dingue...et j'ai peur...moi....alors qu'il n y a rien...

Ses bras entourés une nouvelle fois le corps crispé du député. Mouillant sa chemise blanche.

Ils ne pouvaient s'empêcher de s'embrasser. Des baisers passionnés, qui avaient le pouvoir de faire disparaître tout le reste.

Sous aucun prétexte.

Se tutoyer peut-on essayer ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant