Front populaire gagnant pour l'amant

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Dimanche, 19:50 Elysée.
Les mains jointes, Gabriel stressait en attendant les résultats du second tour.

Ma place va sauter. Chuchota-t-il assez bas pour que personne ne l'entende.

10...

Et si Jordan gagnait ?

9...

Et s'il perdait ?

8...

Je vais finir au chômage ?

7...

6...

5...

4...

3...

2...

1...

Les résultats désormais à l'écran, le nouveau Front populaire venait de gagner, mais ce qui était plutôt rassurant était que personne n'avait obtenu la majorité absolue.

— Fais chier. Ajouta le président derrière son dos.

Le Premier ministre avançait, une fois devant les Français, il prit la parole.

Je soumettrai ma lettre de démission dès demain au Président.

Cette phrase arracha un parti de lui.

Ça a été un honneur d'avoir occupé ce rôle.

Sa voix menaçait de flancher, alors il partit rapidement. Les yeux vitreux, Gabriel admirait les photos du Président et lui qui décorait sa chambre.

Leurs souvenirs les plus heureux, comme les plus tristes.

Cet amour, un amour toxique, un amour encombrant, un amour, c'est tout.

Emmanuel était l'épine et Gabriel celui qui s'en écorchait.

Est-ce qu'il comptait pour le président ?

Qu'est-ce que tu fais ? La voix d'Emmanuel arriva à ses oreilles le faisant sursauter.

Oh je regardais juste quelques photos.

Marmonna-t-il en essuyant d'un revers les larmes qui inondaient ses joues. Emmanuel, s'approcha lentement en relevant le visage de Gabriel de son pouce.

Je t'aime Gabriel. Puis il posa délicatement ses lèvres sur le Premier ministre, retissant à ce contact.

On devrait arrêter...
— Arrêtez quoi ? De s'aimer ?

Sa manipulation irritée Attal.

Tu n'as fait que me manipuler depuis des années, alors je ne pense pas que tu saches ce qu'est d'aimer. Cracha Gabriel plein de rancœur en se levant pour l'affronter. Enfin, après tant d'années de silence.

Qui t'a retourné le cerveau a ce point pour te faire croire de telles choses ? Les sourcils froncés et le visage plissé, le président semblait mal à l'aise.

— Personne je m'en suis juste rendue compte, mais maintenant c'est fini ! Donc tu vas me faire le plaisir de prendre tes putain d'affaires et de te casser !

Les hurlements de Gabriel résonnaient dans l'appartement.

Je pense que tu es à bout repose toi un peu.

Tentait Emmanuel sauf qu'Attal cria de nouveau cette fois en jetant tous les cadres. Répandent plusieurs bouts de verre sur le parquet grinçant.

Je veux que tu sortes de ma vie !

Emmanuel, voyant que la colère de son Premier ministre était trop grande, décida de plier bagages et de quitter le petit appartement.

Quand la porte d'entrée claqua, Gabriel s'effondra sur le sol, cette douleur dans sa poitrine l'empêchait de respirer correctement. D'un geste maladroit, il composa le numéro de son adversaire.

Gabriel ?
— J...Je suis...désolée... À travers ses sanglots Jordan avait du mal à tout comprendre alors il raccrocha.

Les minutes passèrent, Gabriel se trouvait encore au sol, le regard vide.

Gabriel !?

La porte de sa chambre s'ouvrit en grand volet sur Jordan qui paraissait paniquer.

Putain... Sans réfléchir, il encercla Attal de ses bras en embrassant le haut de sa tête.

Ça va aller, je suis là maintenant. Pour la première fois, depuis longtemps, Gabriel se sentit important aux yeux de quelqu'un.

Le corps de Gabriel recouvrait celui du député qui massait son cuir chevelu pour l'apaiser.

Les pleurs avaient cessé, mais la peine du Premier ministre était encore plus grande.

Il releva légèrement sa tête pour regarder Jordan. Leurs nez se frôlaient, déstabilisant les deux hommes.

Il est parti...pour de bon... Le souffle de Bardella caressé les pommettes d'Attal.

— Je ne partirai jamais. Le rassurait-il en resserrant l'emprise sur ses hanches, leurs bouches se frôlaient désormais.

Leurs haleines se mélangeaient pour n'en former plus qu'une, Gabriel inclina sa tête suppliant presque le jeune député de l'embrasser. Ce qu'il s'empressa de faire.

Leurs lèvres entamèrent une danse enflammée, un mélange de tristesse et de désir, Jordan inversa rapidement les rôles, se trouvant désormais au-dessus du Premier ministre, il s'autorisait à toucher sa peau tremblante.

Déposant de multiples baisers brûlants dans le cou de son adversaire.

Jordan... Sa voix désespérée n'était désormais plus qu'un murmure.

Est-ce donc cela l'amour ? S'interrogea Gabriel en sentant son estomac se retourner, en sentant sa peau le réclamer.

Je t'aime... Encore un murmure, Gabriel ne pensais pas que Jordan y est fait attention.

Je t'aime Gabriel... Cette déclaration lui coupa net la respiration. Le député captivait la bouche de son adversaire avidement.

Un amour qui consume. Voilà ce qu'il vivait.

Se tutoyer peut-on essayer ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant