Restaurant ?

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Le lendemain matin, Gabriel fut réveillés par des bruits incessants.

Quoi un débat, mais les élections ont lieu dimanche !

Le président faisait les cent pas, entre la chambre et le salon, le téléphone a la main.

Je ne pense pas qu'il va accepter.

Gabriel se releva et lui arracha le téléphone pour prendre la parole.

Âllo ?
— Oui bonjour, c'est le plateau de BFMTV, on avait pour idée d'organiser un dernier débat avec Jordan Bardella et Oliver Faure avant dimanche. Est-ce que cela vous conviendrait ?

Sans hésiter, il répondit. Bien sûr quand aurait-il lieu ?

— Dans l'après-midi.
— C'est noté, à tout à l'heure dans ce cas.

Puis il raccrocha.

Tu as accepté ?
— Pourquoi pas.

Le visage d'Emmanuel se décomposait. Attal prit son petit-déjeuner, en prenant soin d'éviter tout contact avec le président. Qui le remarqua bien assez tôt.

— Bon, je file, à ce soir. Le salua le président, il allait fermer la porte, mais le Premier ministre l'arrêta.

— Ce soir je ne serai pas là, tu devrais rentrer de toute façon Brigitte rentre bientôt de Londres.

Il ne sera pas là car il passera la soirée dans les bras son adversaire, enfin, ç'est ce qu'il espère.

Toujours sans le regarder dans les yeux, il beurrait sa tartine silencieusement.

Emmanuel revint sur ses pas pour embrasser le Premier ministre langoureusement.

Que t'arrive-t-il ? Gabriel s'assit puis posa sa tête contre le torse ferme du président.

Je dis juste que ça serait mieux d'éviter un scandale...
— Non, pourquoi avoir accepté de débattre avec Jordan ?

Il avala difficilement sa salive, sentant le stress s'emparer de lui.

Aucune réponse.

Emmanuel caressé le dos de Gabriel, qui commençait à culpabiliser en repensant à hier.

Je t'aime Gabriel, tu le sais ? L'interrogea le président d'un ton sérieux.

Le Premier ministre se leva pour s'éloigner.

Tu vas finir par être en retard.

D'un hochement de tête, l'homme quitta l'appartement. Allégeant le cœur de Gabriel. Qui tambouriner du pied.






12:34 Pharmacie.

Ça sera tout ?
— Oui.
— Ça vous fera vingt euros soixante s'il vous plaît.

Une fois sortie de cette pharmacie, les bras chargés de pilule pour lutter contre son stress permanent, le Premier ministre s'arrêta à macdo.

L'après-midi arriva assez vite, il était dans sa voiture, admirant les passants, lorsque son téléphone vibra.

— Jordan ?
— Alors ce macdo ? Les deux hommes rigolèrent un instant.
Tiktok ?
— en plein dans le mile.

En l'espace d'une demi-heure, plusieurs videos de Gabriel circulait sur Tiktok.

Prêt pour le débat ? Jordan soupira lourdement.
Olivier n'est pas vraiment celui avec qui je voudrais débattre.
Je dois avouer qu'il est un peu chiant sur les bords. Commenta Attal, avant d'aspirer bruyamment le fond de son coca.

Un peu plus tard, sur le plateau de BFMTV, Gabriel se trouvait dans les loges quand un appel le fit grimacer.

— Je suis oc-
— Je nous ai réservé une table dans ton restaurant préféré.

Les poings serrés, le cœur lourd. Gabriel baissa d'un octave.

Hum...pour un déjeuner d'affaires ?
— Non, rien que nous deux. Tu n'es pas content ? Le ton innocent du président l'insupportait.
— Si...si...
— parfait à ce soir alors.

Il raccrocha, et un énorme bruit inquiéta sa maquilleuse.

Tout va bien monsieur le Premier ministre ?

Il soufflait en guise de réponse.

Ils n'attendent plus que vous.

Le voilà au milieu de ses deux adversaires pour la soirée.

Les premières minutes ennuyées le Premier ministre, car le sujet était toujours le même.

L'immigration.

Bon Jordan Bardella on ne va pas faire sujet, verbe, immigration toute la soirée ?
— Excusez-moi, mais je pense que le sujet est assez important.

La jambe de Gabriel tambouriné en repensant au président et a ce fameux dîner à deux.

Comment pouvait-il expliquer cela à Jordan ? Après tout, il ne lui doit rien.

Je t'aime...

Cette chose qu'il ressentait en sa présence, le rendait fou.

— Et bonne soirée à tous !

Le Premier ministre restait là, sans bouger, perdu dans ses pensées.

— Monsieur Attal ? La voix rauque de Bardella l'interpellait.

Oui...Pardon...
— Pourquoi vous excusez vous tout le temps ?

L'interrogea-t-il en marchant côte à côte en direction de leurs loges respectives. Il ne répondait pas, et trébucha presque sur ces lacets.

Pourquoi es-tu dans la lune ce soir ?

Sans affronter son regard, la boule au ventre, Gabriel articula faiblement.

Je vais manger avec le président, il doit déjà m'attendre en bas...
— C'est une blague ?

Se tutoyer peut-on essayer ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant