Vous adorez le thé

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Pourquoi vous excusez vous tout le temps ?

Pourquoi ?

Nous voilà quelques années avant que Gabriel n'entre en seconde.

Oh la pédale, donne moi ta montre.
— N...N...

Le garçon prénommé Bill, n'hésita pas une seconde et plaqua Gabriel contre les casiers qui décorait le couloir de l'entrée.

Qu'est-ce que t'as dit ? Le menaçait-il en faisant pression sur sa gorge, étouffant ce dernier.

Pa...pardon...tiens... Le brun sans défense jeta la montre sur le sol froid, les larmes obstruées sa vue.

Le manque d'air commençait à l'affoler. Content de son butin, Bill le relâcha et parti en rigolant, la montre de son père au bras.

En rentrant ce soir-là, une main atterrit sur sa joue droite, la colorant légèrement.

Putain, c'était la montre de mon père ! Hurler son père fou de rage.

P...Pa...pardon...

La voix de Jordan le ramena à la réalité.

Pourquoi ?
— Car c'est comme ça que j'ai vécu, en m'excusant...comme un lâche.

Puis il tourna les talons pour sortir, il devait sentir l'air claquer ses joues, et oppressé ses poumons pour oublier ses démons.

Oublier son passé.

L'air du soir calmait doucement le Premier ministre, qui marchait lorsqu'une silhouette non loin de son véhicule n'attire son attention.

En se rapprochant un peu plus, le visage du président se dessina.

— Tu en as mis du temps. Entamait Emmanuel en s'approchant dangereusement de lui.

Désolée, j'avais besoin de souffler un peu. Avoua-t-il tremblant.

Emmanuel entra en premier dans la voiture, suivie de Gabriel, qui souriait faussement. (🫤)

Le bruit du moteur arriva aux oreilles d'Attal, qui regardait le paysage défiler sous ses yeux.

Ce silence pesant, augmenté la pression chez le Premier ministre qui tambourinait machinalement du pied, montrant son inconfort et son stress.

Dans le restaurant aux lumières tamisées, les deux hommes s'échangeaient quelques regards.

Je vais prendre une bruschetta et toi ?
— Des tagliatelles au curry s'il vous plaît.

Une fois le serveur loin d'eux, Gabriel éclata.

Et si Brigitte...
— Ne pense pas à elle ce soir, pense juste à nous.

Le Premier ministre restait étonner, car depuis le début de leur relation, il y a déjà deux ans Emmanuel ne voulait pas être vu dans des lieux publics avec ce dernier, pour éviter les scandales.

Un silence gênant s'installa rapidement.

Alors ce débat ?

Il toussa avant de répondre d'une voix faussement ironique. Sujet, verbe, immigration.

Décrochant le rire du président qu'il appréciait tant.

Emmanuel scrutait le visage de Gabriel, ce qui commençait à le rendre mal alaise. Quand Jordan le regarder, cela ne le dérangeait pas, mais avec le président leur relation était devenu différente.

Quand les plats furent servis, Macron en profita pour dire tout bas. Tu es resplendissant ce soir.

Le compliment ne flattait pas Attal, qui s'empressa de changer de sujet.

La bouche pleine, il écoutait les mésaventures qu'avait vécues le président avant d'être en face de lui.

Et qui aurait cru que Jordan avait étudié dans le même lycée que nous !

Sa mâchoire arrêta brutalement sa mastication.

Quoi tu ne t'en rappelles pas ? Enfin, on traînait avec lui un moment donné ! Je pensais que tu t'en rappelais.

Les pièces du puzzle s'assemblaient.

« Vous adorez le thé. »

Comment pouvait-il le savoir, personne n'était assez attentif à ce genre de détail, mais lui semblait déjà le connaître.

Au lycée, Gabriel buvait déjà du thé à longueur de journée, et Jordan le savait, car il l'avait lui-même fréquentée à cette époque. Pourquoi n'avoir rien dit. Le Premier ministre était tellement perdu dans ses pensées qu'il en oublia le président.

Gabriel ?
— Hum...je suis juste étonnée de ne pas avoir de souvenir de lui...

Emmanuel prit une bouchée de son plat puis rétorqua en montrant son ennui pour le sujet.

Il n'était pas très intéressant à l'époque, il ne marque pas les esprits.

La main d'Attal se resserrait sur sa fourchette manquant de la faire tomber. Sa jambe se mit à trembler.

Le dîner continua dans le calme, culpabilisant Gabriel de minutes en minutes.

Que fait Jordan, avec qui, et pourquoi n'a-t-il rien dit ?

Devant leur voiture respective, Emmanuel murmura doucement. Je te rejoins un peu plus tard...

La nuque humide, Gabriel eut la force de le reprendre.

Je serai chez ma sœur.

Le visage du président se décomposa un instant avant que son masque d'homme froid ne revienne.

À demain dans ce cas. D'une poignée de mains appuyées, les deux hommes se quittèrent.

Macron compris ce soir, que son Premier ministre commençait à s'éloigner.

Se tutoyer peut-on essayer ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant