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Je l'aime. Je pourrais dire qu'elle ne sort jamais de ma tête, que des chaussettes rigolotes me font penser à elle, des amoureux qui marchent également. Je pourrais parler du fait que souvent j'ai l'impression de sentir son odeur, qu'il me suffit de fermer les yeux pour l'imaginer à mes côtés et que je meurs d'envie d'entendre son rire. Je pourrais m'exprimer sur le fait que je n'ai pas de relation sans remarquer que la personne n'a pas son sourire, son corps et sa façon de réfléchir. Que même les qualités d'une personne deviennent des défauts à mes yeux si elle ne les a pas.  Que je n'arrive pas à accepter leur voix, leurs tics de parole ou leur langage corporel. Que je n'arrive pas à accepter leurs cheveux ou leur peau sur la mienne. Que je n'arrive pas à accepter qu'ils ne soient pas elle. Je pourrais converger sur le fait que je n'imagine personne d'autre qu'elle à mes côtés, de ne pas pensée à autres choses qu'un signe de vie de sa part, ou bien sur le fait d'avoir l'impression d'être vide, privé de moi-même. Je pourrais aborder le sujet de cette douleur permanente dans la poitrine,  cette douleur qui donne  l'impression de venir d'une plaie aux bords tailladés et écartelés. Cette douleur si omniprésente qu'elle me pousse à rester des heures à fixer le plafond, cette ... Sensation si intimement liée à son manque. Je pourrais dire que certains tombent amoureux de la mauvaise personne mais que ce n'est pas mon cas, que moi je suis tombée amoureuse de la bonne personne mais au mauvais moment. Que c'est moi qui n'était pas prête. Je pourrais échanger sur cette balade en forêt, cet après-midi chez moi, ces dimanches matins quand je n'ai pas un seul souvenir des phrases dites par les professeurs tant mes sens et l'entièreté de mon être était focalisé sur elle. Je pourrais. Mais je ne le ferai pas. Je ne lui dirai pas ces mots. Peut-être les verra-t-elle. Peut-être pas. Rien n'a d'importance quand on se rend compte, à juste titre ou non, qu'elle ne vous aime plus. Rien, pas la sortie du lendemain, pas la fête du lendemain soir, pas non plus la grosse sortie du jeudi. Rien à part son absence. Et la sensation que vous resterez à terre avec ce trou dans la poitrine pour toujours.

Moi et mes pensées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant