Manigances

Chapitre 14

Tida se mit soudain à rire.

Un rire tellement sonore, mais elle ne se souciait pas encore si Waziz l'entendait ou non !

Elle n'arrivait pas à croire tout ce qui était en train de lui arriver.

Elle s'affala sur le sol et soudain éclata en sanglot. Elle avait versé toutes les larmes de son corps pendant tellement de minutes qu'elle ne savait même plus l'heure qu'il était.

Des heures sur cette position : à même le sol, Tida s'était recroquevillée sur elle-même et s'était endormie. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était restée sur cette position, car elle fut réveillée par un léger bruit de pas et des voix.

Quand elle ouvrit doucement les yeux, Fatima ouvrait en même temps la porte de la chambre, la trouvant mi inconsciente.

Elle se précipita vers elle : Mon Dieu, Tida !!! tout va bien ?

Elle se releva doucement, aidée par son aide-ménagère à s'assoir sur le lit. Fatima était intriguée. Elle ne comprenait pas pourquoi Tida était dans sa chambre, surtout par terre.

Tida reprenait doucement ses esprits. Son visage était bouffi par les pleurs.

- Tout va bien ?

Lui demanda Fatima alors qu'elle se rendait compte qu'avoir dormi quelques heures ne l'avait pas aidé à effacer son problème.

- Ça va Fatima. Désolé je....

Fatima sourit : tu t'es disputée avec Monsieur ?

Tida releva la tête vers elle, mais acquiesça.

- Ay way ma belle, khana khamo ni on ne déserte pas le lit conjugal, quoi qu'il arrive ? hein ! ne refait plus ça, les hommes sont tellement inconscients. Tu peux régler tes problèmes avec lui autrement. Ce n'est pas une punition.

Que pouvait-elle bien lui dire ? lui raconter toute l'histoire ? non elle n'en avait pas encore la force. Elle avait juste souris, l'avait remercié et était partie.

Seulement, l'heure n'était pas aux lamentations, il fallait qu'elle trouve une solution et autant le faire maintenant.

Elle ne prit pas la peine de toquer à la porte de la chambre de Waziz, elle l'avait simplement ouvert et était entrée.

A sa grande surprise, elle rencontra les yeux d'un Birago qui semblait être resté des lustres sans dormir. Son cœur se serra, consciente qu'elle en était probablement la cause.

Il était au téléphone, mais ses yeux avaient fixé ceux de la jeune femme. Elle ne savait ni où se mettre ni comment se comporter.

Malheureusement pour elle, le coup de fil de Waziz ne dura que quelques secondes. Quand il raccrocha, il se leva soudain et se mit face à elle. Il était torse nu, pieds nu, seul le pantalon de son pyjama avec lui.

- Qu'est ce que tu veux ? lui demanda t-il ?

Elle prit son courage à deux mains, ferma les yeux puis les rouvrit avant de le regarder : on a un problème.

Waziz éclata de rire : ON ???? tu te fou de ma gueule là ?

Tida lui tendit le téléphone que Waziz prit toujours en la regardant.

Mais quand il vit ce qu'il y avait sur l'appareil, son cœur rata un battement.

Tida le regardait passer à toutes les couleurs possibles, avec la conviction qu'il pensait que c'était surement elle sur les photos.

Mais avant même qu'il ne termine de défiler, Tida lui murmura : Ce n'est pas moi sur les photos, elles ont été trafiquées par quelqu'un qui me menace de les divulguer afin de détruire ta carrière.