Manigances

Chapitre 16 / Brisée

Bonne lectures mes bébés 

Si l'expression ''la vie ne tiens qu'à un fil aurait été un pléonasme'', cette fois, ce n'était pas l'avis de Tida Dieye.

Elle aurait pourtant préférée rester dans cet abime dans lequel son évanouissement l'avait plongé. Elle aurait voulu ne jamais se réveiller, plus jamais...

Mais à l'impossible nul n'est tenu.

Tida ouvrit doucement les yeux pour rencontrer ceux de Waziz.

Les quelques secondes qui suivirent furent le reflet d'un mirage, d'un délire ou... d'un déni.

Dans son subconscient tout allait bien. Mais la réalité était bien trop dure, bien trop cruelle pour la laisser dans cet état second de léthargie et de paradoxe.

Elle sauta sur elle-même, manquant de cogner le toit de la voiture. Mais Waziz la retint de justesse et la tint fermement tout contre lui.

Tida se laissa choir et laissait ainsi son esprit se souvenir.

Elle ferma les yeux et dans ce silence que seul le bruit des voitures aux alentours perturbait, elle se rendait compte avec effroi que sa vie venait de basculer à tout jamais.

L'image de ces visages, ces yeux à la cérémonie qui la regardaient, lui revint en mémoire ; puis l'expression horrifiée de Waziz et enfin ces clichés...

L'avaient-ils tous vu ?

Elle ne saurait le dire. Mais ce dont elle était sûr était qu'elle venait de détruire sa vie ainsi que la carrière de Waziz et ce à tout jamais.

Des larmes perlèrent sur sa joue alors que son cœur était brisé en milles morceaux. Elle voulait se demander pourquoi Ndongo s'acharnait tant sur elle. Elle voulait savoir pourquoi il en était arrivé à cet extrémité pour des photos qui n'étaient même pas réelles.

Mais elle avait perdu toute force et Energie de se poser des questions.

Elle se releva doucement, puis se redressa pour faire face à Waziz. Elle ne parvenait pas encore à déchiffrer l'expression de son visage, mais le contenu de son cœur était bien visible pour Tida.

- Pardonne moi Waziz... pardonne moi...

Il la fixa longuement avant de lui caresser les cheveux. A cet instant précis, Waziz pensait à tout sauf à sa carrière. Il pensait surtout à la réputation de Tida, à ce que ces photos allaient causer tout au long de sa vie.

Il lui souffla : shuuuuut ne dis rien ma petite. Viens... approches.... Ça ira.

Tida ne s'était pas fait prier. Elle avait simplement accepté et s'était laissée aller tout contre lui.

Elle avait alors fermé les yeux et avait laissé libre court à sa tempête émotionnelle.

Waziz se sentait impuissant complètement désarmé face à cette situation. Bien sûr, il avait l'intention de poursuivre ce monstre, mais pour l'instant, il fallait qu'il soit là pour elle.

Oui !

Il savait ce que cela impliquait. Au fond de lui son cœur ne lui avait pas pardonné son mensonge. Y parviendrait-il d'ailleurs ?

Mais là, l'instant précis, c'était son humanité qui était sur le tapis. Et même à son pire ennemi il ne souhaitait jamais une chose pareille.

Ils arrivèrent à la maison en quelques minutes. Bamba comprenant la situation, avait laissé faire son patron, tout en se gardant de faire un quelconque commentaire.