Chapitre 22

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22h45...

Falla dormait profondément dans son petit lit de fortune alors que son père, penché sur elle, l'observait comme il avait l'habitude de le faire.

Sa fille !

Elle était son refuge, son havre de paix et surtout toute sa vie.

Waziz se sentait reconnaissant d'avoir retrouvé l'amour de cet enfant. Après, tout le ciel lui avait gratifié de ce bonheur dans ses moments les plus sombres.

Il se releva doucement, éteignit les lampes avant de fermer la porte de la chambre et de se diriger dans le jardin.

Il alluma une cigarette et s'installa sur un transat qui avait passé toute la journée au soleil.

Seulement, Waziz ne ressentait même pas la chaleur de cette chaise en plastique qui allait lui bruler la peau. Son esprit avait déjà voyagé, comme c'était le cas d'ailleurs depuis tout ce temps.

Des jours se sont écoulés depuis l'arrestation de sa famille et il ne parvenait à décrire ce qu'il ressentait.

Tout ce qu'il savait c'était que cet avenir sombre et cette vie emplit d'ondes négatives qu'il foulait fuir avant son accident, était revenu.

Et contre toutes attentes, cette vie lui allait très bien.

Sembene avait été déféré de même que sa belle-mère. Bintou et valdiodio étaient quant à eux, en train de négocier une liberté provisoire, mais Waziz n'en avait cure maintenant.

Il avait demandé à l'inspecteur Ibrahima de s'en charger et de faire ce qui était de mise.

Il restait à leur entière disposition pour d'autres dépositions, lui avait il assuré.

Pourtant, au plus profond de son âme, la seule chose que Birago Kassé désirait plus que tout au monde était d'étriper ces gens.

Un par un

En commençant par son meilleur ami Wassour, qui avait été de mèche pour orchestrer cet accident de voiture

Ensuite sa famille, qui était le cerveau de tout son malheur et surtout de la mort d'Ibrahima, et enfin....

Tida....

Waziz tira longuement sur sa cigarette avant de repenser encore et encore à ce que Ibou lui avait dit.

« Ton frère a voulu la sacrifier car il a eu vent que tu étais tombé amoureux d'elle. Mais Tida n'a rien fait de mal, excepté que c'est elle qui a présenté à Sembene la nounou des enfants car... »

Ibou avait pensé que cette information n'avait pas son importance pour Waziz mais ça résumait tout.

« Je les aurait tous tué, si cela avait été permit », se murmura-t-il.

Le cœur en lambeau ? personne ne pouvait vraiment le dire. Waziz était soudain d'un calme impossible et d'un sang froid qui ferait courir le plus rapide des lièvres.

Même Marie Codou s'en était rendue compte et avait décidé d'aller passer quelques jours à Fadiouth

Il éteint la cigarette sur le gazon et s'assura de l'écraser avec son pied puis marcha de manière très posée vers la maison.

« De toutes les façons, cette histoire est terminée », pensait-il, évitant à son esprit de divaguer vers Tida et vers l'enfant qu'elle porte.

Pendant ce temps-là, Ibrahima avait été informé de la relaxation de Tida. En réalité, même si Sembene avait donné son nom comme complice, au fond, cela n'était pas vraiment possible.

ManigancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant