Chapitre 15

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Bonne Lecture

« Je suis enceinte »

Waziz n'avait pas bougé un sourcil après cette phrase de Tida. Il était calme, son regard était d'une tranquillité flippante, mais dans sa tête, c'était le chaos.

Ndongo Leye l'interrompit dans sa réflexion avec un ricanement sonore. Tida qui était plus observatrice de la réaction de Waziz n'avait pas remarqué quand Ndongo s'était approché d'elle.

Il lui murmura au gré du vent : tu vas regretter ce que tu viens de dire Fatou ideu Dieye !

Elle le regarda entrer dans sa voiture et au même moment Waziz se tourna vers elle.

Il l'avait fixé pendant de longues minutes avant de lui lancer d'une manière aussi détachée que jamais : je ne veux pas de cet enfant.

Tida était maintenant habituée à son humeur maussade et à ses mots insultants. Elle souffla, ferma les yeux puis les rouvris avant de lui répondre sur le même ton.

« Ne t'en fais pas, je l'ai dit juste pour le décourager. Mais les trainées ne tombent pas enceinte, elles prennent leur précautions »

Sur ce, elle le dépassa et s'engouffra dans la voiture, mit sa ceinture et l'attendit.

Pourtant, son cœur était en lambeau à l'entente de cette phrase de Waziz. « Je ne veux pas de cet enfant. »

Mais elle s'attendait à quoi après tout ?

Que lui était il passé par la tête pour qu'elle soit dans une telle situation ? pourquoi sa mère avait elle accepté ce subterfuge tout en sachant que ce genre de chose pouvait arriver.

Est-ce impossible de tomber enceinte, après tout ce qu'elle a fait ?

Pourquoi personne n'a pris en compte ses états d'âme ? elle ne saurait le dire. Elle se contenta uniquement de fixer la route alors que Waziz conduisait telle une furie.

Ce dernier avait eu l'esprit perturbé pendant plusieurs jours d'affilé. Et comme si cette situation avait délié des souvenirs, il se retrouvait donc sur bien des choses.

Il savait tout ce qui l'attendait si toute fois il flanchait devant sa famille.

En réalité, c'est son entreprise qu'ils veulent, et il le savait depuis très longtemps.

Waziz avait arreté de les fréquenter depuis la mort de ses enfants.

Pourtant, il avait découvert leur vrai visage bien avant même son mariage avec Marie Codou, mais ce qui l'avait intrigué c'était la persévérance de ses frères et la mesquinerie de leur mère.

Où étaient-ils prêts à aller dans cette histoire s'était-il demandé. Et là, une idée saugrenue lui vint en tête.

Ils étaient arrivés à la maison un peu retardé par les bouchons. C'est Tida qui entra en première et rencontra à l'entrée du salon deux valises. Avant même qu'elle ne comprenne, Waziz l'avait rejoint, aussi choqué qu'elle.

- Qu'est-ce que c'est ?

N'ayant pas eu le temps de répondre, Marie Codou se mit à l'embrasure de la porte du salon, le visage aussi bouffi qu'un gant de box.

Seigneur ! murmura une Tida qui avait rapidement compris ce qu'il se passe.

Waziz s'approcha d'elle, presque en courant : qu'est ce qui s'est passé Marie ?

La jeune femme n'était pas parvenue à sortir un seul mot de la bouche. Elle était soudain submergée par un puissant sanglot et Waziz l'aida à rejoindre le salon et à s'assoir.

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