Prologue

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Depuis plusieurs heures, une seule phrase tournait en boucle dans l'esprit de Gabriel.

Il se souvenait de ce qu'il avait ressenti, cette douleur en voyant le parti du Rassemblement National arriver en tête des élections européennes, remportant le plus de sièges au Parlement. Il se souvenait la pression en lui, lorsque le Président de la République l'avait convoqué ainsi que tous les autres ministres, pour une « réunion de crise ». Il se souvenait de la sensation de son coeur tombant dans ses chaussures, lorsque le Chef de l'Etat avait prononcé ces mots en le regardant dans les yeux. Je vais annoncer ce soir aux Français que je dissous l'Assemblée Nationale.

C'était un trop gros risque. En tant que Premier Ministre, rien n'importait plus aux yeux de Gabriel que la République et ses principes. Face à de tels résultats, dissoudre l'Assemblée Nationale maintenant était un trop gros risque qu'il ne fallait pas prendre.

Alors, il s'était présenté dans le bureau de Macron, quelques instants avant son discours en direct à la télévision.

"Monsieur le Président," avait-il dit en lui tendant une feuille solennellement signée. "Je vous présente ma démission."

Le Président avait arqué un sourcil. "Quoi ?" avait-il articulé, confus.

"Je présente ma démission, pour vous permettre de nommer un autre Premier Ministre, qui choisira un nouveau gouvernement. Acceptez-la. La dissolution est un trop gros risque."

"Gabriel," répondit Macron en secouant la tête. "Ma décision est déjà prise. Le pays n'avance plus, la constitution de l'Assemblée Nationale ne convient plus à notre pays. Il faut la refaire."

"Pourquoi ce soir ? Pourquoi quelques instants après les résultats mettant l'extrême droite en tête ?" avait demandé Gabriel, incapable de cacher l'émotion dans sa voix, l'emportant un peu.

Macron avait simplement secoué la tête et mit sa main devant sa bouche, signe de réflexion. "La décision est prise," répéta t-il. "La majorité absolue qui ressortira constituera notre pays. Je refuse ta démission."

Un voile s'était déposé sur le regard du brun, le coeur pulsant dans sa poitrine. Il avait continué à fixer son supérieur, la feuille toujours tendue vers lui et les sourcils froncés par la confusion. Ce n'était pas un affront volontaire ; juste une réelle sortie de sentiments.

Macron s'était levé et avait saisi la lettre.

"Gabriel, est-ce que vous me faites confiance ?" avait demandé Macron en le regardant droit dans les yeux.

Son coeur s'était serré, car pour la première fois de sa vie politique auprès de ce Président en lequel il croyait tant, il avait hésité. Le Président sembla le voir, car son regard s'assombrit un court instant. "Gabriel, est-ce que vous me faites confiance ?" Avait-il répété, un peu plus sèchement.

Sous le feu des projecteurs - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant