Chapitre 15 : Mensonges

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Scène 1, 2, 3 : BLUE — Billie Eilish
Scène 4 : i am not who i was — Chance Peña

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Après la chaleur torride du moment, vint la douche froide face à ce qu'il s'était passé.

Tout d'abord, littéralement la douche froide ; Gabriel passa vingt minutes sous l'eau fraiche parce que son entrejambe avait décidé que quelques baisers dans le cou lui suffisaient pour se réveiller et qu'il refusait catégoriquement de se toucher pour se soulager, parce que la vérité, c'est qu'il aurait pensé à Jordan en le faisant, et ce n'était pas possible. Alors il resta dans la cabine de douche un moment, à attendre comme un con — selon ses mots, dans sa tête — que son érection s'arrête, complètement désespéré de ressentir tant de chaleur alors que l'eau était glaciale.

Dans son lit, ensuite, vint la douche froide de l'esprit. S'il avait été mort de fatigue quelques heures plus tôt, toute possibilité de sommeil s'était évadée avec sa dignité quand il avait mit sa langue dans la bouche de Bardella. Selon Gabriel, qui y avait longuement réfléchi dans la salle de bain, il en avait perdu à peu près 83%, et 17% étaient encore bien sécurisés car il avait quand même fini par le repousser. Ça devait bien compter un peu, non ?

Mais peu importait ce qui comptait réellement ou ce qui devait compter, Attal ne faisait que penser à ce baiser. Dès que ses paupières se fermaient, il ressentait à nouveau le tsunami d'émotions, comme si un feu d'artifice s'était dressé au-dessus d'eux. Dès que son esprit divaguait sur les détails de ce moment, son coeur s'emballait et s'imaginait la suite des évènements, s'il avait décidé d'envoyer valser les 17% restants. Ils auraient de toute évidence fini dans ce lit dans lequel Gabriel se trouvait actuellement. Il aurait sûrement laissé Jordan l'embrasser, partout, comme il semblait si bien décidé à le faire — puis Attal aurait sûrement fini par le plaquer sur le matelas et lui aurait dit qu'il voulait voir son visage alors qu'il allait le chevaucher, et...

Oh, putain. Son entrejambe se réveilla à nouveau. Comment une rivalité pouvait faire développer une tension sexuelle aussi folle ? Cela avait énormément de sens, quand on y pensait, mais Gabriel en avait marre des choses sensées et logiques. Il grogna en roulant dans le lit pour crier dans son oreiller, complètement désespéré. Peut-être qu'il venait de passer à 84% de dignité envolée, là.

Après une seconde douche froide, il força son cerveau à garder des pensées "normales". Il avait bien compris qu'il ne pouvait pas penser à autre chose que Jordan, il était la catastrophe naturelle qui venait de ravager son pays interne, alors il était impossible de l'éviter aux infos. Mais il pouvait au moins limiter les dégâts et ne pas penser aux choses qui réveillaient de nouveaux ouragans, alors il essaya d'être pragmatique.

De toute évidence, il ne pourrait pas l'éviter. Cela aurait probablement été la solution la plus puérile, mais la plus efficace : ne plus jamais croiser cette belle gueule et ainsi, ne jamais se reprendre en pleine figure le fait de l'avoir possédé un instant ; si proche, mais pas tout à fait. Ce n'était pas envisageable, leur métier, leur position et la situation actuelle faisait qu'ils se verraient même quasiment tous les jours, et qu'en plus de mener un combat politique, il faudrait mener un combat interne pour ne pas céder à l'appel du charnel.

Sous le feu des projecteurs - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant