Chapitre 6 : En apesanteur

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Prisoner — Lana Del Rey, The Weeknd
Good Looking — Suki Waterhouse

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L'air s'échouait sur le visage de Gabriel, tandis qu'il relâchait la fumée de sa cigarette. Il profita du calme offert par cette sortie de secours déserte, il savoura l'effet de la nicotine dans son corps, il se prépara pour ce qui l'attendait. Il devrait rejoindre le plateau d'ici peu et il devait se mettre en condition.

La porte métallique émit un couinement, signe qu'elle était en train d'être ouverte. Gabriel se décala, un poids s'affaissant sur ses épaules, le coeur s'emballant d'adrénaline. Il s'attendait à voir Jordan, à commencer leurs joutes verbales dans ce coin isolé, à se mettre en condition pour leur interview à venir ; puis il aperçut les boucles de Tony et son grand sourire.

Gabriel arqua un sourcil en remarquant qu'il n'avait pas sa caméra à la main et que sa cheffe n'était pas avec lui.

"Je suis venu vous apporter ça," dit l'homme en lui tendant une chemise finement pliée. "Maxime est revenu."

"Oh, merci," répondit le ministre en saisissant le vêtement. Il se fit la note mentale qu'elle était bleue claire et que cela ferait un peu tache, avec son costume noir, mais il n'allait pas le reprocher à son assistant.

Tony se pinça brièvement les lèvres et resta là. C'était un prétexte pour venir le retrouver ici, Gabriel le savait ; il n'avait pas été intime ni même en flirt avec un homme depuis longtemps, mais il connaissait encore les signes. Une gêne sembla s'installer dans l'air alors que Tony se gratta la nuque, cherchant probablement quelque chose à dire. Cela lui vint finalement :

"Jordan Bardella est un vrai imbécile," dit-il.

Cela fit automatiquement rire Attal, qui ne s'attendait pas à ça. Il reprit une taffe sur sa cigarette et hocha la tête en relâchant la fumée.

"Il est très usant, quand on n'a pas l'habitude de le côtoyer," rétorqua t-il.

"Usant ?" Rigola Tony à son tour. "C'est une vraie plaie, oui. Il est poli d'accord, mais il ne considère pas tant les gens. La manière dont il voulait absolument ma place parce que je ne suis qu'un petit caméraman insignifiant pour lui." Le bouclé leva les yeux au ciel rien qu'en repensant à la scène.

Gabriel se pinça les lèvres, chassant l'emportement de son coeur qui savait que si Jordan avait quelque chose contre Tony, c'était par rapport à lui. "L'homme politique qu'est Jordan Bardella est une réelle épine. Il est piquant, il joue parfaitement sur les nerfs pour obtenir ce qu'il veut de son adversaire. Il faut se mettre à son niveau et ne pas le laisser nous atteindre."

"J'ai constaté ça," soupira Tony avant de rigoler à nouveau. "Vous n'avez jamais envie de lui cogner la tête contre un mur ?"

"Tout le temps," sourit Gabriel. "Mais c'est plus plaisant de le moucher devant les caméras."

Sous le feu des projecteurs - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant