Chapitre 8 : Tournant inattendu

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The Archer — Taylor Swift

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Cette euphorie dans les veines et cette bonne humeur ne pouvaient pas durer éternellement. Dans quelques heures, Gabriel finirait la soirée avec Jordan, quelque part dans l'obscurité de la nuit et l'imprévisibilité de l'esprit. Mais pour arriver à ce résultat, la journée serait longue, très longue, et la vie sortirait de dures cartes.

"Il faut que nous gardions notre cap dans la campagne législative," parla Gabriel à l'ensemble des ministres qui étaient installés en face de lui. Au bout de la table, était assis le Président, qui le regardait s'adresser à tous avec un doigt devant sa bouche, signe de réflexion. Gabriel se reconcentra sur tout le monde. "J'ai été à la rencontre de certains de nos candidats, la campagne se passe très bien. Les sondages sont plutôt positifs, nous ne sommes pas en tête mais nous sommes au coude à coude avec le Rassemblement National, en persistant sur cette voie nous avons de bonnes chances. Une majorité absolue est difficilement à viser, mais une relative où nous arrivons en tête est totalement réalisable."

Autour de la table, tout le monde prit des notes, sauf Macron, qui regarda Gabriel droit dans les yeux.

"Et comment se passe votre stratégie ?" Demanda le Président.

Attal hocha la tête, affichant un visage professionnel. "Bien," dit-il. "Nous avons... eu un peu de mal à trouver nos repères au début. Mais ça se passe bien. Le reportage avance bien."

"Nous pourrions peut-être participer," proposa Darmanin, tout à coup. "Comme nous sommes tes collègues, ce serait peut-être intéressant, je pense ? À voir. Mais je serai prêt à le faire en tout cas."

Gabriel ne put s'empêcher d'afficher une mine légèrement surprise à l'entente des mots du ministre. Le concerné avait l'habitude d'uniquement parler pour remettre en doute son autorité ; là, il se proposait de... l'aider ? La France devait bien être tombée sur la tête.

Il s'efforça à ravaler un sourire en croisant le regard d'Alice à l'autre bout de la pièce, qui se retenait de rire. Gabriel se mit aussi à imaginer la scène d'un Darmanin dans la même pièce que la femme forte et puissante qu'était Stéphanie Meyer. Elle l'écraserait comme un moustique si elle le voulait.

"Merci, Gérald," reprit Attal, sérieux. "Il faudra voir ces modalités là avec Madame Meyer, la journaliste en charge." À nouveau, il s'adressa à tous les ministres : "Avez-vous des questions ?"

"Oui, moi," reprit Dati. "La réception de l'opposition qui a lieu demain. Ne devrait-on pas plutôt l'annuler ?"

Gabriel arqua un sourcil. "Pourquoi on ferait ça ?"

Rachida s'expliqua : "Je sais que traditionnellement, nous recevons à Matignon les membres des partis de l'opposition une fois par an pour une réception. Là, ça tombe en pleine campagne législative. Est-ce que ça va pas nous impacter dans la presse, qu'on l'organise quand même ? On engage des milliers d'euros pour un banquet avec nos rivaux."

Sous le feu des projecteurs - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant