Alors que l'Assemblée Nationale est dissoute, le camp présidentiel doit mettre en place une stratégie efficace pour remporter les élections législatives. Les Français doivent retrouver sympathie et confiance à l'égard du gouvernement en place. Ainsi...
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"Merci d'avoir pris le temps de venir pour cette interview, Monsieur le Premier Ministre," sourit la présentatrice.
"Merci à vous," sourit en retour Gabriel.
La caméra changea de plan ; il savait qu'il devait quitter le plateau à cet instant. Il attrapa la feuille de notes devant lui et fit retomber le sourire en marchant hors de l'endroit. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie de sourire pour de vrai ; il était très fatigué, dans ces moments là, la façade du politicien restait, impeccable, mais l'homme en lui avait simplement envie de partir se coucher. Puis, il avait la sensation d'avoir eu sa dose de journalisme aujourd'hui. Et ce n'est que le premier jour, pensa t-il en rejoignant Alice et Maxime, l'attendant sur le bord du plateau.
Ils restaient toujours au bord, à observer ses interventions, à analyser ses réponses et ses réactions, pour lui faire un retour et améliorer à la prochaine apparition. Il était essentiel d'être le meilleur possible devant les Français ; de toujours arborer une façade solide, de ne pas être trop maniéré, de ne pas faire de signes irrespectueux comme lever les yeux au ciel. Parfois, quand il était fatigué, Gabriel devait réellement se retenir de faire ressortir l'homme en lui et se battait pour rester ce parfait politicien.
"C'était pas mal," dit Maxime. "Tu as un peu bafoué sur la réforme économique par contre. Les Français risquent de tiquer là-dessus, on devra rattraper le coup."
"C'est la fatigue," expliqua Gabriel, se passant une main sur le visage.
"Tu sais bien qu'un Premier Ministre n'a pas le droit d'être fatigué," sourit Alice. Sa voix était pleine d'humour mais aussi de douceur.
Gabriel hocha la tête et regarda autour de lui avant d'arquer un sourcil. "Je n'ai pas mon interview spécial reportage après cette interview ?"
La rousse secoua la tête. "Ils ont pris des images pendant que tu étais sur le plateau puis ils devaient repartir au studio pour les voix off. Et il me semble que Stéphanie avait un rendez-vous ce soir, elle m'en a parlé."
"Vous êtes copines ça y est ?" demanda Maxime.
Alice haussa les épaules. "Pas copines. Mais je suis la personne avec qui elle a le plus parlé pour le moment. Vous n'avez pas été très bavards les garçons. Surtout toi, Gab."
Ce dernier leva les yeux au ciel, sous l'oeil personnel d'Alice amusé, mais l'oeil professionnel agacé.
"Tu vois, ça, par exemple, on n'en veut pas demain pendant le débat avec Bardella," dit-elle.
"Pourtant il le mériterait," grogna Gabriel, se souvenant de leur rencontre filmée de plus tôt. Ce passage ne devait pas apparaître dans le reportage, c'était impératif. Il devrait vite régler ce sujet. Le brun regarda sa montre, indiquant 21 heures. "On va dîner ?" demanda t-il.
