Alors que l'Assemblée Nationale est dissoute, le camp présidentiel doit mettre en place une stratégie efficace pour remporter les élections législatives. Les Français doivent retrouver sympathie et confiance à l'égard du gouvernement en place. Ainsi...
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Gabriel s'approcha du miroir plein pied de sa loge, se jetant un dernier regard.
"Mais oui, tu es magnifique," s'amusa Maxime.
Cela fit sourire le brun. Le costume bleu foncé — jumelé avec la cravate de la même couleur — lui allait bien au teint, il pouvait le constater lui-même. Et cette fois, la maquilleuse avait fait du très bon travail pour cacher ses cernes et lui donner bonne mine. Sa coiffure était parfaite et sa posture était correcte. Il était presque beau, d'un certain oeil ; ce qui était une bonne chose. Le but était d'avoir l'air parfait devant les Français, pour ce débat qui s'annonçait décisif.
Il lissa une dernière fois sa veste, dont il ferma le bouton, puis il s'approcha de la table afin de saisir un chewing-gum à la menthe.
"Je vais m'installer en plateau," indiqua t-il à son assistant.
Ce dernier hocha la tête. "Nous te rejoignons avec Stéphanie et Alice dès qu'ils ont terminé son interview."
Gabriel quitta la loge en mâchant le bout de caoutchouc lui donnant une haleine fraiche. Il parcourut les couloirs jusqu'à arriver au niveau du plateau, dans le petit espace réservé pour les invités suivants. Bardella y était déjà, installé sur le tabouret haut le plus proche du plateau, ses bras croisés sur son torse. Il portait aussi un costume bleu foncé et une cravate assortie ; Gabriel roula mentalement des yeux en pensant au fait qu'ils étaient appareillés, cela agaçait une partie de lui. Le cadet avait une jambe pliée, son pied posé sur la barre en fer du tabouret ; l'autre était étendue, tellement grande qu'elle touchait le sol. Les moindres détails de sa personne avaient tendance à crisper Gabriel.
Malgré tout, le concerné s'approcha en silence et prit place à côté du jeune homme, sur le tabouret lui étant réservé. Jordan ne lui adressa même pas un regard, happé par l'activité sur le plateau. Gabriel connaissait son adversaire et savait qu'il n'était pas totalement concentré sur autre chose ; il gardait seulement la façade de celui avec le contrôle, imperturbable.
Au bout de quelques secondes, toujours sans tourner la tête vers Gabriel, Jordan parla : "On vous sent arriver. C'est quoi votre nouveau parfum, tabac froid avec poudre de menthe chimique ?"
Le visage de Gabriel se fronça. Même lorsqu'il ne voulait pas montrer ses émotions, il échouait ; c'était un homme très expressif, au grand dam d'Alice qui faisait toujours tout ce qu'elle pouvait pour qu'il épouse le parfait masque de politicien. Comme Jordan était dos à lui, il eut le temps de reprendre sa contenance et arborer un visage totalement lisse, comme s'il n'avait même pas entendu le jeune homme parler. Au bout de plusieurs secondes sans réponse, ce dernier tourna la tête, un sourcil arqué.
