Alors que l'Assemblée Nationale est dissoute, le camp présidentiel doit mettre en place une stratégie efficace pour remporter les élections législatives. Les Français doivent retrouver sympathie et confiance à l'égard du gouvernement en place. Ainsi...
Scène 1, 2 : I Bet On Losing Dogs — Mitski Scène 3, 4 : Again — Noah Cyrus, XXXTENTACION
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Marcel Proust a dit : "L'homme est l'être qui ne peut pas sortir de soi, qui ne connait les autres qu'en soi, et en disant le contraire, ment."
C'était un principe simple à comprendre : chaque être humain étant façonné par son propre vécu et ses propres expériences, sa subjectivité sera indéniable et indéfinissable par une autre personne. La subjectivité d'un être prend tellement de place et d'importance, il est par extension impossible de connaitre réellement quelqu'un d'autre, car chacun est façonné à sa manière et voit les autres de son oeil personnel. L'âme d'autrui sera donc toujours en partie mystérieuse pour soi, car on ne la verra qu'en nous-mêmes, différente de ce qu'elle est vraiment. Peu importe les actes présentés et les mots échangés : la véritable forme d'une personne reste toujours en elle-même et n'est pas perceptible par les autres, et prétendre connaitre parfaitement quelqu'un était du pur mensonge.
Gabriel se souvenait avoir étudié cette philosophie au lycée. À l'époque, il l'avait trouvée absolument ahurissante. Comment Proust, un simple être humain en somme, pouvait avancer avec tant de persuasion qu'on ne connaissait jamais réellement quelqu'un d'autre ? À l'époque, du haut de son adolescence, il en avait rigolé des heures avec Alice et Maxime, qui savaient qu'ils dérogeaient à ce principe. Ils ne mentaient pas, ni à eux-mêmes ni entre eux ; ils se connaissaient juste réellement. Peut-être que pour les autres cela s'appliquait, peut-être que certaines personnes ne connaissaient pas tous les recoins de l'âme de leurs proches, mais ce n'était pas le cas pour le trio. Ils étaient différents, et Attal n'avait pas besoin de saisir ce que Proust avait voulu prouver.
Maintenant, il comprenait. Il était difficile de prétendre connaitre par coeur ses deux meilleurs amis, si depuis une année, il n'avait pas vu qu'ils étaient tombés amoureux sous ses yeux. Chacun avait le droit à sa part de jardin secret et ils ne se disaient pas tout — mais aucune règle n'avait été établie pour ce cas de figure. Gabriel n'y avait même jamais pensé, à la possibilité qu'un couple se forme dans ce trio. Même quand ses hormones avaient été en bordel, à l'adolescence, et qu'il s'était fait la réflexion que Maxime était mignon, ce n'était pas dans ce sens. Il avait surement été naïf, il le réalisait désormais... et il se sentait terriblement perturbé.
Mille et une questions tournaient dans son esprit. Qu'est-ce qui avait bien pu changer entre eux ? Quand est-ce que cela était arrivé ? Est-ce qu'ils s'aimaient, ou s'amusaient simplement ? Comment avaient-ils pu passer ce cap dans leur amitié, tout en sachant que cela risquait de tout gâcher ? Pour la partie "s'envoyer en l'air dans un studio de télévision", Gabriel essayait de ne pas trop les blâmer. Il aurait été hypocrite de le faire et ce n'était pas ce qui le choquait le plus, de toute manière... Sa principale peur était que leur trio ne survive pas à une séparation entre eux, et sa principale rancoeur venait du fait qu'ils aient caché ça si longtemps. Tant d'interrogations brulaient ses lèvres mais ne parvenaient pas à sortir de son coeur tourmenté.
