Alors que l'Assemblée Nationale est dissoute, le camp présidentiel doit mettre en place une stratégie efficace pour remporter les élections législatives. Les Français doivent retrouver sympathie et confiance à l'égard du gouvernement en place. Ainsi...
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La théorie de Schrödinger consiste à placer dans une boite, un chat, un produit radioactif et un système automatique qui délivrera un poison, une fois un certain seul de radioactivité atteint. Cette théorie est utilisée dans la science quantique, pour illustrer un propos : comme un atome radioactif peut mettre quelques secondes, minutes, heures ou même années à s'épandre, personne ne sait quand le poison sera délivré et tuera le chat. Donc, tant que la boite restera fermée, personne ne peut savoir si l'animal est encore vivant, ou s'il est mort ; il est actuellement dans deux états quantiques différents, mais compte tenu de la situation, on peut d'ores et déjà le considérer mort, car peu importe le temps que cela prendra, le poison sera délivré.
Il existe une variante de cette théorie : les assiettes de Schrödinger. Une photographie montre un vaisselier vitré, dans lequel sont accumulées des assiettes contre la paroi. Dès que la porte sera ouverte, les assiettes se fracasseront au sol. Sauf qu'en réalité, les assiettes sont déjà cassées, car il n'y a pas d'autres possibilités pour elles que cette finalité. Alors, dans un mélange d'un présent fixe mais d'un futur évident, on peut les considérer déjà cassées, même si en apparence, elles ne le sont pas encore.
Il en était pareil pour Jordan et Gabriel. Le baiser torride qu'ils avaient partagé avait été la secousse qui avait poussé les assiettes contre la paroi vitrée et se reculer avait été le fait de fermer la porte à temps. Mais peu importe à quel point ils tenteraient de s'éloigner, de ne plus s'attirer, de ne pas céder ; l'attirance était déjà lâchée. Peu importe à quelle date cette porte serait ouverte ; les assiettes étaient déjà cassées. Ce n'était qu'une question de temps, mais l'univers avait déjà jeté ses dés.
Trois jours s'étaient écoulés depuis le baiser dans le salon à Matignon, et durant ces quelques jours, Gabriel n'avait eu aucune nouvelle de Jordan. Aucun message entre provocation et délice n'avait été envoyé ou reçu, aucun point n'avait été marqué par l'un des partis à travers des interviews ou des biais indirects ; cela avait été un silence radio.
C'était plutôt bon signe, en réalité, selon Gabriel. Il était plus facile d'éviter quelqu'un qui ne cherchait pas à s'imposer. Il était plus facile de ne pas se retrouver avec des images obscènes en tête avec Bardella, si ce dernier ne faisait pas en sorte d'alimenter. C'était certes plus facile... mais ce n'était pas totalement évident. Durant ces trois jours, Gabriel avait tout de même eu le temps de faire un rêve érotique avec le châtain, qui l'avait fait se réveiller en sueur et avec l'entrejambe bien réveillée, elle. Sa dignité était descendue directement à 10%, et il avait peur d'atteindre les zéro et de s'écraser sur un sol entre luxure et interdit.
