Chapitre 9 : Cocktail explosif

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Art Deco — Lana Del Rey

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Le lieu de rendez-vous était un bar dans le centre du 16ème arrondissement de Paris. L'endroit était réputé, car privé et fréquenté par des politiciens. Il était bien plus facile d'y être tranquille et, surtout, d'y être discret. Gabriel n'avait pas envie de voir des photos de lui dans la presse ; même si, comme tout le monde, il avait le droit de sortir, mais tout de même. À mesure que son chauffeur le rapprochait de l'endroit, le brun se sentait de plus en plus stressé.

Était-ce réellement une bonne idée ? De toute évidence, non. Ce n'était pas du tout professionnel et ce n'était peut-être même pas motivé par les bonnes raisons. Pendant quelques instants, il songea à indiquer à son chauffeur de faire demi-tour et de rentrer sagement à Matignon. Mais l'invitation était lancée et il avait décidé que ce soir, il essaierait de se détendre un peu.

"Nous y voilà, Monsieur le Premier Ministre," lui indiqua l'employé en le regardant à travers le rétroviseur intérieur.

Gabriel hocha la tête, sentant la pointe d'angoisse monter en lui. Il n'avait pas fait ça depuis des années.

"Merci beaucoup," dit-il simplement en ouvrant la porte.

"Je vous attends ici, Monsieur ?"

Attal se pinça les lèvres. Cela dépendait où, et comment, il voulait terminer la soirée... cette pensée réchauffa son estomac, facilement réactif. Comme dit, cela faisait des années. "Rentrez chez vous," dit-il finalement. "Je vous appellerai."

"Très bien, Monsieur. L'équipe de sécurité a déjà été mise en place dans le bar. Passez une bonne soirée."

Car bien-sûr, il pouvait faire une sortie, il pouvait rejoindre quelqu'un, il pouvait avoir des semblants de normalité. Mais il ne pouvait pas être totalement banal. Il fallait toujours qu'il y ait des agents de sécurité, plus ou moins dissimulés dans le décor ; il fallait toujours que ses déplacements soient anticipés, que les apparences soient lissées. Ne voulant pas trop se prendre la tête ce soir — après tout, il sortait pour l'inverse — il s'occupa de chasser ces pensées déprimantes.

"Merci, Rémi," dit-il une dernière fois avant de quitter le véhicule.

L'intérieur du bar donnait directement le ton. Les murs étaient des boiseries sombres, probablement du noyer — mais couverts d'oeuvres d'art modernes. De grands lustres en cristal diffusaient une lumière chaleureuse dans l'endroit, tout en conservant l'aspect distingué.

Différentes estrades étaient dressées, comme pour favoriser la séparation des groupes et la privatisation des discussions. Il y avait tout de même un grand bar, en chêne blanc, faisant contraste total avec le décor de l'endroit et les sièges en cuir bordeaux.

Sous le feu des projecteurs - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant