Alors que l'Assemblée Nationale est dissoute, le camp présidentiel doit mettre en place une stratégie efficace pour remporter les élections législatives. Les Français doivent retrouver sympathie et confiance à l'égard du gouvernement en place. Ainsi...
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Ils n'avaient pas fait tout ça pour rien, mais c'était un peu la sensation que Gabriel avait ce matin.
Il ne se souvenait pas réellement de quand il s'était endormi la veille. Flottait dans son esprit un vague souvenir post coït, de Jordan qui lui embrassait l'épaule en lui souhaitant une bonne nuit avant de se relever et partir, mais il n'était pas réellement sûr de la temporalité. Quoi qu'il en soit, il s'était réveillé seul et avait directement trouvé Alice, Maxime, Stéphanie et Tony dans son bureau, un air grave sur le visage.
Tout le monde sur les réseaux sociaux s'accordait pour dire qu'il n'y avait aucun intérêt à une telle émission, qu'ils avaient déjà vus le résultat du travail de Gabriel et un peu trop à leur goût d'ailleurs — que c'était trop facile, qu'il leur en faudrait bien plus que ça. Ce n'était qu'un teaser de quelques secondes, mais cela suffisait pour comprendre l'essence du projet : le Premier Ministre serait montré comme tel, pas en tant que Gabriel Attal. Et comme les gens ressentaient de l'animosité contre le Premier Ministre, et qu'il fallait qu'ils découvrent Gabriel Attal pour remédier à cela : les calculs n'étaient pas bons.
En l'espace d'une nuit, les réseaux sociaux s'étaient enflammés. On voyait de tout : des gens qui pensaient qu'il aurait eu plus de chance à faire des vidéos Youtube, comme son Président, d'autres qui lui disaient de se lancer sur Twitch et de voter les réformes sur des sondages dans le tchat. Beaucoup avaient écrit "peut-être que ce pays c'est The Office, on sait pas," et certains ne perdaient pas le Nord en demandant s'ils verraient du "Bardattal" dans cette émission, ce qui fit écarquiller les yeux à Gabriel, qui en avait presque oublié ces histoires d'édits... trop occupé à en avoir le protagoniste dans son lit, le soir.
La partie moins amusante de la toile était un flot d'insultes, parfois dans l'homophobie, disant que cela ne devrait pas être dur, pour un gay, de se montrer et faire le spectacle. D'autres étaient simplement des citoyens, qui, sans émettre de jugements ou d'irrespect, avaient l'impression que cela n'était pas assez. Si le reportage devait toucher un public très large, au-delà du parti politique, il fallait que le concerné se mouille un peu et sorte de sa zone de confort. C'était à lui de convaincre ; pas aux gens de se plier.
Alors, ils n'avaient pas fait tout ça pour rien... mais presque.
Tout cela, en l'espace de quelques heures, avait suffi à les faire baisser dans les sondages. Ils étaient passés en troisième position, avec devant eux le Nouveau Front Populaire et en première place, le Rassemblement National. Certes, Gabriel adorait toujours répéter qu'il ne se fiait pas aux sondages et uniquement aux résultats ; mais pour atteindre un bon résultat, il était plus rassurant d'avoir d'optimistes sondages.
