Le calme était définitivement revenu à Tilul. Sous le commandement de leur capitaine, les soldats organisèrent l'exécution des accusés, Kyllian et Galbasul. Il prévint le fils du gouverneur qu'il serait abattu en premier, mais lui promit une fin rapide.
Au cœur de la foule, Samellia échangeait avec Orland. Elle exprimait son sentiment d'injustice pour Galbasul, compte tenu de son vécu tumultueux. L'As du Mystère, avec une résignation palpable, lui fit comprendre qu'ils ne pouvaient s'opposer à la volonté du condamné.
— C'est cruel, surenchérit-elle. Ils auraient dû au moins le laisser faire les obsèques de son père.
— Nous ne sommes malheureusement pas chez nous, répondit Orland, la gravité de la situation se lisant dans ses yeux. Ici, les lois sont autres. Les criminels sont jugés sans délai dans cette cité-état, et la mort est souvent le verdict.
Il avait conscience que le désir de vengeance était palpable, partagé par les citoyens comme par le capitaine et ses hommes. Dans leurs cœurs, il n'y avait aucune place pour la clémence envers Galbasul.
Soudain, les deux hommes jugés coupables furent présentés à la foule, qui attendait avec une impatience vorace. Les poignets entravés, ils subirent le regard méprisant de Medraged.
— Avez-vous des dernières paroles à dire avant que je ne vous ôte la vie ? demanda-t-il.
Kyllian éclata d'un rire provocateur, captant l'attention de tous. Galbasul, le visage marqué par la fureur, le confronta.
— Qu'est-ce qui te fait rire, enfoiré ?
— Rien de particulier, répondit Kyllian, son rire se muant en un sourire narquois. C'est juste l'ironie de la situation. Le fils du gouverneur qui meurt comme un chien, exécuté par ses propres hommes... La vie est vraiment une pute, tu ne trouves pas ?
— Ce n'est pas grave. J'accepte cette fin avec honneur, tant que je peux t'entraîner en enfer avec moi, déclara Galbasul d'une voix emplie de défiance.
Le premier condamné entonna alors ce qui semblait être une prière, une dernière supplique murmurée aux cieux. Pendant ce temps, le capitaine brandit une épée massive, prêt à porter le coup fatal. La foule, galvanisée par le spectacle macabre, laissa échapper des cris de joie sauvage. Samellia, révoltée, protesta d'une voix forte, levant la main en signe d'opposition. Orland, réagissant rapidement, la serra dans ses bras, la protégeant de la vision d'horreur qui allait suivre.
Soudain, des bombes fumigènes éclatèrent, libérant un nuage d'obscurité qui enveloppa la place, semant la confusion parmi le public.
— Quoi encore ? s'enerva le capitaine en toussant, avant de réaliser que Galbasul n'était plus là.
La fumée se dissipa aussi vite qu'elle était apparue, et Medraged, les yeux perçants, scrutait les alentours à la recherche du condamné évaporé. Il prit rapidement conscience que les étrangers, Samellia, Orland et leur compagnon endormi , avaient disparu tout aussi mystérieusement. Kyllian, seul rescapé de cette évasion spectaculaire, était convaincu de leur implication. Le capitaine, poussant un rugissement de frustration, maudit intérieurement sa décision de ne pas les avoir tous fait exécuter simultanément.
Sans perdre un instant, il donna l'ordre à ses hommes de passer la cité-état au peigne fin. Kyllian, tout aussi déconcerté par la disparition soudaine de ses ennemis, leur rappela que certains d'entre eux étaient encore au centre de guérison et suggéra de commencer les recherches là-bas.
Medraged, la colère au visage, accepta la suggestion du criminel et la transmit à ses subordonnés. Il envisageait déjà d'utiliser les deux amis convalescents des fugitifs comme monnaie d'échange pour les attirer dans un piège. Puis, se tournant vers Kyllian, dont le rictus moqueur ne faiblissait pas.
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Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstres
FantasyMadrec Marca, un jeune homme marqué par une tragédie, se lance dans une odyssée sombre pour découvrir les mystères qui entourent son existence. Dans sa quête, il se confronte à d'anciennes entités malveillantes, tapis dans l'ombre, qui manipulent la...