Il faisait chaud, beaucoup trop. Je geignis, tentant de me dégager de mes draps. Or, je sentis de la résistance avant d'être plaqué contre un torse puissant. Toutes les alarmes s'éclairèrent dans mon cerveau, et je me rendis compte que j'étais collé à Dean, dos contre son torse. Sa respiration se brisait sur ma nuque, sa jambe était passée par-dessus les miennes et nos mains étaient jointes. Mon air me quitta, et je clignais plusieurs fois des yeux avant de comprendre que cette position m'animait un peu trop pour un matin. Plus encore parce que mon corps était entièrement au garde à vous. Une panique m'attrapa, me rendant alors compte que mon corps réagissait à celui de mon demi-frère. Putain. Au lieu de m'extirper et de prendre mes jambes à mon cou, j'essayais de rationaliser la situation même si une peur m'agrippait les tripes. Et s'il m'excitait vraiment ? Qu'est-ce que je ferai par la suite ? Comment ça se faisait que jamais encore cela m'était arrivé ? Pardi !
« Arrêtes de penser, marmonna alors Dean. »
Son visage se glissa contre mon cou et il inspira fortement, sa prise se resserrant sur moi. Il devait s'imaginer que j'étais le mec qu'il aimait.
« Dean, tentais-je, paniqué. »
Un long bruit réflexif me répondit, tandis que sa main glissa sur mon ventre, qui se contracta. Un gémissement incontrôlé m'échappa en imaginant qu'il puisse faire plus. Je pris littéralement peur. Je m'écartais violemment, tombais sur le sol et réveillais pour de bon le blond. Son visage apparut, et un air perdu me fit face.
« Qu'est-ce que tu fous par terre ? Dit-il.
-J'avais chaud, tentais-je en me soustrayant à ses yeux verts. »
Deux putains de belles émeraudes. Je me redressais, accusant une envie de pisser. Je m'enfermais ensuite dans la salle d'eau. Je pris mes cheveux dans mes doigts, priant pour que ce ne soit qu'un bug du matin et non pas plus.
« Je suis dans la merde, échappais-je dans un chuchotement. »
J'allais faire quoi ? Il fallait que je me calme. Cela ne voulait rien dire. Rien. Je n'avais pas envi de mon demi-frère. Non. Absolument pas. Je secouais mon visage, me le frottais et espérais vraiment que mon cerveau était simplement ralentit et dans les vapes.
***
Les deux potes étaient réveillés et discutaient calmement quand je réussis à sortir de la douche, propre et habillé. Je les scrutais depuis les escaliers, regardais la porte et pris alors ma décision. Il fallait que je me tire d'ici parce que la douche ne m'avait pas le moins du monde calmé. Au contraire, des images plus qu'indécentes s'étaient amassée dans mon esprit. J'avais envoyé un message à Ryan, mon plan-cul de la dernière fois. Il avait accepté de m'accueillir ce matin. Même si je n'avais pas le droit, je comptais bien m'échapper d'ici et de mon bug d'esprit. Déterminé, je fonçais donc presque vers la porte. Or, ce ne fut sans compter sur ma mère, qui m'interpella mécontente :
« Naos ! Tu ne salues personne ? »
Je scrutais par-dessus son épaule le regard surpris de Dean et confus de Conrad. A leurs côtés, Carl me fixait intensément. Je comprenais alors de qui le blond avait hérité de son regard intense.
« Je dois aller... Je dois partir, fis-je la bouche sèche. »
J'évitais le regard de ma mère lorsque je mentis :
« Un pote a besoin d'aide. »
Elle allait sûrement rétorquer quelque chose mais Carl la coupa.
« Vas-y, Naos. Ne revient pas trop tard. »
Je redressais mon visage alors que ce dernier hocha doucement son visage. Je le dévisageais, le remerciais et enfonçais ma casquette sur ma tête. En quelques pas, le ventre vide, j'étais sur le parvis de la maison avec un nombre incalculable de questions dans ma tête. Le froid me frappa en plein visage, alors que j'avais l'impression d'être bouillant. Je pris le choix de prendre mes pieds pour aller jusqu'au centre et voir le garçon qui m'attendait sûrement dans son lit. Je laissais donc l'air glacial me brûler les poumons, et j'espérais y voir plus clair et retrouver un équilibre mental. Je ne pouvais pas être excité par Dean ! Cette idée me dégoûta de moi-même. Je le connaissais depuis mes treize ans, c'était le fils de mon beau-père, on était demi-frères par alliance ! Tout cela provoquait de grands signaux d'alerte dans ma tête. Je ne pouvais pas penser à Dean de cette manière, surtout que cela était sorti de nulle part. Je râlais contre moi-même alors que j'évoluais encore et toujours sur le trottoir, les mains dans les poches. Par-dessus ma casquette, j'avais positionné ma capuche. Le tout était baissé sur mes yeux et avec mon style, j'avais des airs de délinquants. Cela m'arrangeait, n'ayant pas envie de qui que ce soit pour m'emmerder. Mes pensées tournaient en boucle, et je devais trouver une solution avant de déraper. Je serrais mes poings dans mes poches en listant tout ce pourquoi c'était immoral, plus encore que Dean aimait quelqu'un même s'il était encore avec Gabrielle par peur de l'autre choix. Je me mordis ma lèvre inférieure, vexé et agacé contre moi-même. Comment avais-je pu tourné aussi dingue ?
***
Je récupérais mon souffle sur les draps de Ryan, mes mains plongés dans mes cheveux. Mes cuisses encore écartées, j'avais besoin d'un autre round avant que mes pensées ne m'assaillent de nouveau. Il fallait que je me vide plus encore au point de m'endormir. Cependant, je ne me voyais pas reprendre de suite une partie de jambe en l'air, vu mon état d'essoufflement. Le brun se positionna entre mes cuisses, ses mains de part et d'autre de mon visage et eut un sourire carnassier.
« Tu avais faim, nota-t-il.
-Ouai, dis-je en ayant un rire. »
Il se lécha les lèvres, vint les poser sur mon cou et je fermais les yeux. J'essayais de chasser l'idée de ce que cela ferait si c'était Dean. Je devais à tout prix ne pas tomber dans ces travers. Il me mordilla légèrement et j'en gémissais. Ses mains caressèrent mes cuisses, vinrent attraper mes hanches et deux lèvres charnues aspirèrent l'air qui s'échappa de mes lèvres. Sa langue vint s'enrouler autour de la mienne et je ne retins pas mon son de contentement. C'était parfait, j'avais besoin de sensations. Ryan se redressa légèrement, créant un manque, et me jaugea.
« Je t'ai senti complètement perturbé quand tu m'as appelé, nota-t-il. Plus encore quand tu es arrivé.
-Je ne t'imaginais pas faire dans la psychothérapie, ricanais-je. »
Une langue retrouva mon épaule et mes muscles se tendirent. Je me cambrais légèrement, inspirant un grand coup et me délectant de cela.
« Non, mais je connais parfaitement les mecs qui se battent contre des émotions, souffla-t-il contre ma peau. »
Il revint vers moi, et m'affirma :
« Tu as complètement cet air perdu, perplexe et confus. »
Je le scrutais alors intensément, soupirais et fourrageais finalement mes cheveux. Je n'étais pas là pour me confier mais bel et bien pour baiser. Je secouais mon visage.
« J'ai juste besoin de mettre mes pensées en pauses, capitulais-je à moitié.
-Pourquoi ? Me poussa le garçon en s'installant sur moi comme si j'eus été son canapé. »
Je glapis, parce qu'il était plus lourd que moi. Il eut un rictus amusé, et j'inspirais légèrement mieux lorsqu'il nous fit basculer sur le flanc.
« Je suis pas là pour me taper mon psy, soulignais-je.
-Moi, je t'ai ouvert ma porte pour te défouler. Je peux bien en savoir plus, me dit-il. J'aurais du mal à le raconter à qui que ce soit que tu connaisses puisque nous ne sommes que des partenaires sexuels pour la deuxième fois consécutive.
-Tu causes trop.
-C'est mon charme. »
Je fronçais du nez, mais souris. Je laissais ensuite mes yeux observer le vide, expliquant :
« Je crois que j'ai envie d'un fruit défendu. »
Ryan resta un instant silencieux, analysant sûrement mes paroles. Finalement, sa main glissa sur ma cuisse, qu'il remonta sur les siennes. Je ne pus m'empêcher de me dire que cela n'aurait sûrement rien à voir avec un contact de Dean.
« Donc, tu as envie de baiser un mec hors de ta league, résuma-t-il.
-En résumé, rigolais-je. »
Il eut un long bruit réflexif, et me sortit :
« Qu'est-ce qui te fais croire que c'est pas possible ?
-Tout. On se connaît depuis un moment, on est dans le même cercle... amical. Beaucoup trop de choses. »
J'émis beaucoup de vérités. Ce n'était pas le genre de situation qu'on abordait profondément avec n'importe qui. Les détails n'étaient surtout pas la bienvenue ici.
« Ce ne sont que des excuses, je pense. »
Je poussais un bruit réflexif et allais rétorquer lorsque mon portable vibra. Je me tournais pour découvrir qui appelait et remarquais qu'il s'agissait de la personne dont on parlait. Je raccrochais sans cérémonie, pas encore prêt à répondre. A la place, je revins contre le torse de Ryan et mordillait son épaule, profitant de cet instant pour faire basculer de tout au tout l'échange. Je n'étais pas prêt, je n'avais pas envie de penser à plus. Je voulais simplement passer une matinée, puis une journée légère. C'était tout.

VOUS LISEZ
On dit que les opposés s'attirent...
RomanceDeux lycéens. Deux parents remariés. Naos et Dean ont grandi ensemble. Leurs parents se sont mis ensemble alors qu'ils étaient encore jeune. Cependant, entre eux, l'entente n'est pas au rendez-vous. Leurs différences est notoire. Quand l'un est spor...