La vie poursuivit son cours et vint le moment de retourner étudier. Alya n'avait résolument pas la tête à écouter du blabla sur la comptabilité générale de l'entreprise. Heureusement, il ne restait plus qu'une semaine avant le début des vacances.
C'était d'autant plus dur à supporter quand elle devait y participer en l'absence de Simon. Le sorcier étant possiblement recherché, il lui était impossible de retourner au lycée et de poursuivre son cursus scolaire.
Encore un homme à qui les chasseurs avaient gâché la vie.
La sonnerie retentit pour la énième fois, annonçant la fin de ce calvaire. Alors que les élèves se poussaient jusqu'à la sortie, un de ses camarades de classe fit tomber la trousse d'Alya en passant près d'elle. Le jeune homme n'avait pas fait attention à ce qu'il faisait, trop pressé de quitter la salle de classe.
—Tu pourrais t'excuser ! s'écria la jeune femme indignée.
Depuis le début de la matinée, Alya se sentait perpétuellement tendue. Un rien l'énervait, elle aboyait sur tout et tout le monde : les élèves qui la bousculaient dans les couloirs, ses camarades qui tapaient leur stylo contre leur cahier, même les filles gloussaient trop fort à son goût. Chaque fois qu'une petite chose agaçante se produisait, la blonde sentait un feu s'allumer en elle et embraser son corps, calcinant ses terminaisons nerveuses et annihilant le peu de patience qu'elle possédait.
Oui, elle réagissait au quart de tour. Et gare à celui qui provoquait son courroux.
Le jeune homme se retourna, un sourcil haussé.
—T'as un problème, le gnome ? lui répondit-il insolemment.
—Oui, j'en ai un.
Elle désigna sa trousse du doigt.
—Ramasse-la, lui ordonna t-elle fermement.
Elle ne fut pas surprise de le voir rire à gorge déployée. Grossière erreur, cela ne fit que décupler sa colère.
—Je suis pas ton chien ! Ta trousse, tu te démerdes pour la ramasser.
—T'es qu'un sale con.
Cette remarque ne l'amusa pas du tout. Posant son sac à dos sur une table vide, il s'approcha d'elle d'un air menaçant. En tant normal, Alya aurait pris ses jambes à son cou face à une telle situation. Le type faisait deux têtes de plus qu'elle et pourrait facilement la blesser, elle en était certaine. Mais la fièvre qui possédait son corps lui donnait des ailes, et rien ne lui faisait peur.
—T'as intérêt à t'excuser, ou je te jure que je te le fais regretter, la menaça t-il.
Alya se leva doucement de sa chaise, la mâchoire serrée. Elle avança jusqu'à se retrouver à seulement quelques centimètres de l'homme. Elle l'attrapa brusquement par le col, serrant fermement le tissu de son tee-shirt dans ses deux mains et l'affronta du regard.
—S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, ce sont les gens mal élevés. Maintenant, tu vas me présenter des excuses et ramasser cette putain de trousse, ou je te jure que je te défigurerai tellement le visage qu'on ne pourra même pas identifier le corps.
Les yeux d'Alya la brûlaient, comme si elle avait passé la nuit à regarder la télé plutôt qu'à dormir. Elle avait chaud, elle n'en pouvait plus, elle voulait exploser !
Non, elle voulait écraser la misérable tête de l'abruti insolent et observer la répartition de sa cervelle sur le carrelage esquinté.
Pour une quelconque raison, le jeune homme en question écarquilla les yeux d'effroi. Alors que la blonde le relâchait, il se jeta sur la trousse et la lui tendit tout en lui présentant de rapides excuses, les lèvres tremblantes. Puis, il fuit la salle de classe sans se retourner, oubliant son sac sur la table sur laquelle il l'avait laissé.
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Les Précurseurs de l'Harmonie
ParanormalDans un univers semblable au nôtre où l'existence des créatures surnaturelles n'est plus un secret, les chasseurs sont des êtres adulés. Ils débusquent les monstres, ces rejetons de l'enfer, et les éliminent afin de rendre le monde meilleur. Enfin...