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Imperius avait maintenant cinq ans, bien que son esprit semblait bien plus jeune que son âge ne le laissait paraître. En cette fin de mois de juin, il découvrait son nouveau lit. Plus grand, mais toujours entouré de barreaux. Cette fois-ci, il était placé dans une pièce en sous-sol sans fenêtre, éclairée uniquement par un magnifique lustre en argent et de bougies vacillantes qui projetaient des ombres inquiétantes sur les murs.

Il se tenait debout près des barreaux, observant la pièce sombre et froide. Les jours passés avec sa mère lui semblaient lointains, déjà. Le souvenir de sa douceur et de ses berceuses le hantait, alors qu'il était seul. Il se coucha finalement sur le lit, espérant entendre la douce mélodie que sa mère fredonnait pour le bercer chaque nuit.

Mais le silence était oppressant.

Il ferma les yeux, tendant l'oreille, attendant le son réconfortant de sa voix. Les secondes passèrent, puis les minutes. L'angoisse monta en lui, une peur qu'il ne comprenait pas encore pleinement. Il se redressa, ses petites mains agrippant les barreaux de son lit.

— Maman ? appela-t-il, sa voix résonnant dans la pièce vide.

Seul l'écho de sa propre voix lui répondit, accentuant son sentiment de solitude. Il répéta, plus fort cette fois, avec l'espoir fou que peut-être, quelque part, elle l'entendrait.

— Maman !

Mais encore une fois, seul l'écho retourna son appel désespéré. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues, et il se sentit plus seul que jamais.

Il se recroquevilla sur son lit, les genoux serrés contre sa poitrine, et tenta de se rappeler les paroles exactes de la berceuse de sa mère. Il fredonna maladroitement, sa voix tremblante de chagrin et de peur.

— Fais dodo... fais dodo...

Mais les mots restaient coincés dans sa gorge, noyés par les sanglots. La pièce, avec ses murs de pierre froide, semblait se refermer sur lui, et il réalisa que sa mère ne viendrait plus jamais le réconforter.

L'enfant qu'il était encore cherchait désespérément à comprendre pourquoi elle n'était plus là, pourquoi il était seul dans cet endroit sombre et froid.

Il serra les poings, une résolution silencieuse grandissant en lui. Il n'avait pas encore les mots pour l'exprimer, mais il savait qu'il devait se montrer fort, qu'il devait trouver un moyen de se libérer de cette prison.

La première nuit sans sa mère fut la plus longue et la plus difficile qu'il ait jamais connue. Mais ce fut aussi la nuit où il comprit que, pour survivre, il devait puiser dans la force que sa mère lui avait transmise. Dans l'obscurité, Imperius fit le serment de ne jamais oublier les chansons de sa mère, ni l'amour qu'elle lui avait donné.

Avec le temps, une routine s'installa dans la vie d'Imperius. Chaque matin, il était réveillé par Queudver, qui lui apportait son petit-déjeuner. Imperius mangeait en silence, ses pensées souvent tournées vers sa mère disparue et les chansons qu'elle lui fredonnait autrefois. Il fixait souvent le bras en argent de Queudver, curieux et fasciné.

Peu de temps après, une dame blonde entrait dans la pièce. Elle avait des gestes précis et mécaniques, rarement un mot pour lui. Elle l'aidait à prendre son bain, le vêtait soigneusement, puis le renfermait dans son lit-cage. Les barreaux, toujours présents, lui rappelaient constamment sa captivité. Il ne comprenait pas pourquoi il était là, seul. Il devait attendre des heures pour espérer quitter cette salle.

Il passait d'abord de longues minutes à attendre. La lumière des bougies vacillantes projetait des ombres mouvantes sur les murs de pierre, créant une ambiance oppressante. Il savait ce qui allait suivre : l'arrivée du monsieur sombre, celui qui avait un accent slave.

L'Imperium du SerpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant