L'Imperium du Serpent

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Le 12, square Grimmaurd, le quartier général de l'Ordre du Phénix, était plongé dans une atmosphère de tension palpable. Dumbledore se trouvait dans la cuisine, son regard perdu dans le vide, tandis que Nymphadora Tonks faisait le récit des dernières nouvelles en provenance du ministère de la Magie. Le visage de Tonks était grave, ses cheveux changeant de couleur au gré de ses émotions.

— ... et Lucius Malfoy semble avoir de plus en plus d'influence. Il est partout, professeur. On dirait que Fudge est complètement sous sa coupe, disait-elle, une note d'inquiétude dans la voix. On le voit de plus en plus venir au ministère.

Dumbledore hocha distraitement la tête, mais son esprit était ailleurs. Il revoyait une conversation récente avec Severus Rogue, son espion infiltré parmi les Mangemorts. Les mots de Severus tournaient en boucle dans son esprit, ajoutant un poids supplémentaire à ses préoccupations. Il n'avait pas prévu ça dans son plan.

Un samedi, Severus avait été invité chez les Malfoy, où Voldemort séjournait. La présence du Seigneur des Ténèbres chez les Malfoy était en soi une informationdéjà connue depuis l'été passé, mais ce que Severus avait découvert là-bas était préoccupant et inattendu.

Severus, toujours prudent, avait décrit la scène avec une précision glaciale. Voldemort lui avait demandé une liste de manuels pour les potions, ce qui avait immédiatement éveillé la curiosité de l'espion. Il n'avait bien sûr pas demandé pour qui était ces manuels. La réponse vint au déjeuner, lorsque Voldemort entra dans la salle à manger, tenant la main d'un enfant de sept ans.

Severus avait décrit l'enfant comme étant étrangement mature pour son âge, avec un regard captivant et des cheveux noirs ébène. Il avait permis de confirmer ce qu'il avait entendu une fois par Yaxley : un heureux événement pour leur lutte. Il n'avait pas eu besoin de poser de questions ; la scène se suffisait à elle-même. Le regard fier de Voldemort et la manière possessive dont il tenait la main de l'enfant disaient tout.

Dumbledore ferma les yeux un instant, se remémorant chaque détail de ce que Severus avait rapporté. Le silence qui suivit l'entrée de Voldemort et de l'enfant, le regard de défi de Lucius Malfoy, et l'impression générale de solennité et de danger. Voldemort avait placé l'enfant, tirant lui-même la chaise puis avait présenté Severus. Le garçon avait hoché de la tête, gardant en mémoire le visage de cet homme, un allié car présenté par son père. Il savait qu'il ne craignait donc rien de ce nouveau individu dans sa vie. Et puis Voldemort avait expliqué qui était l'enfant : son élu, son fils, Imperius.

Dumbledore ouvrit les yeux et fixa la table devant lui, ses doigts tambourinant doucement sur le bois. L'enfant s'appelait Imperius. Un nom lourd de sens, pensait Dumbledore. Un nom choisi pour signifier la soumission totale à son père. Un enfant destiné à devenir l'arme ultime de Voldemort, modelé à son image, et voué à servir son œuvre destructrice.

— Heu... Professeur, vous m'écoutez ? demanda Tonks, interrompant le fil de ses pensées.

— Oui, Nymphadora, répondit Dumbledore, sortant de sa rêverie. Excuse-moi, j'étais perdu dans mes pensées. Continue, je t'en prie.

Mais même en écoutant Tonks, son esprit restait préoccupé par cette révélation. La présence d'un enfant dans l'entourage immédiat de Voldemort était une nouvelle inquiétante. Cela signifiait que Voldemort préparait quelque chose de plus grand, quelque chose de plus sinistre. Il avait déjà prévu la suite. Et cet enfant, Imperius, était au centre de ses plans.

Severus avait décrit comment Voldemort s'était adressé à l'enfant, avec douceur, calme et autorité. L'enfant était assis à la table, écoutant chaque mot avec une attention dévouée, cherchant l'approbation dans les yeux rouges de son père. Et puis, quand il eut fini son repas, il avait rejoint le serpent et s'était mis à siffler avec. Il avait sorti des figurines et s'était mis à jouer, sous le regard attentif de son père.