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Mme Pomfresh avait décidé de garder Imperius à l'infirmerie au minimum toute une semaine. Ses blessures physiques étaient sérieuses, et elle savait que le garçon avait également besoin de repos mental après l'épreuve qu'il avait subie. Pendant ces jours de convalescence, Imperius se retrouvait souvent seul, ses pensées tourbillonnant entre la douleur et la honte. Il pouvait voir aussi des élèves passer après une retenue à la Carrow, souvent avec des blessures.

Le quatrième jour, alors qu'il fixait le plafond en essayant de calmer ses pensées, la porte de l'infirmerie s'ouvrit doucement. Imperius tourna la tête et fut surpris de voir Priscilla entrer, un sourire timide sur le visage et un petit sac en papier à la main. Il pensa d'abord qu'elle avait aussi été en retenue, mais elle sourit un peu plus.

— Bonjour, Imperius, dit-elle doucement en s'approchant de son lit.

— Bonjour, murmura-t-il en se redressant légèrement, une expression de confusion traversant son visage.

Priscilla lui tendit le sac en papier. Il le prit avec hésitation, ouvrant le paquet pour découvrir une variété de choses colorées à l'intérieur.

— Je t'ai apporté des bonbons, expliqua-t-elle. Je me suis dit que ça pourrait te remonter le moral.

Imperius fixa les bonbons, ses yeux s'écarquillant légèrement. Il n'avait jamais eu de bonbons auparavant. Dans son éducation stricte et austère, les plaisirs simples comme ceux-ci lui avaient été refusés. Ou plutôt on n'avait jamais pensé à lui en offrir. Il leva les yeux vers Priscilla, une lueur d'incrédulité dans son regard.

— Merci, dit-il d'une voix presque inaudible. Mais... heu... c'est quoi ?

Priscilla eut un petit rire, attendrie par l'innocence d'Imperius face à une chose si commune pour elle.

— Ce sont des bonbons, expliqua-t-elle avec douceur. C'est sucré, et ça peut te faire du bien. Vas-y, essaie.

Imperius prit un bonbon du sac et le porta à ses lèvres. Le goût sucré se répandit dans sa bouche, et pour un instant, il oublia la douleur et l'humiliation. C'était un petit moment de bonheur, une sensation nouvelle et agréable.

Priscilla sourit en voyant son expression changer, même légèrement. Elle savait que ce n'était qu'un petit geste, mais elle espérait que cela puisse apporter un peu de lumière dans son monde sombre.

— Comment te sens-tu ? demanda-t-elle, ses yeux remplis de compassion.

— Mieux, je suppose, répondit Imperius, jouant avec un bonbon entre ses doigts. Mme Pomfresh dit que je devrais être de retour sur pied bientôt.

Priscilla hocha la tête, heureuse d'entendre cela. Elle avait réfléchi à sa visite depuis leur dernière rencontre, se demandant comment elle pourrait aider ce garçon qui semblait si perdu et brisé.

— Tu sais, Imperius, dit-elle après un moment de silence. Il y a beaucoup de choses que tu n'as peut-être pas eu la chance de découvrir ou de vivre. Les bonbons, par exemple. Ils peuvent être un petit réconfort, un moyen de retrouver un peu de douceur dans les moments difficiles.

Imperius écoutait, fasciné par ses paroles. Pour lui, le monde de la douceur et de la gentillesse était étranger, presque irréel.

— Je n'ai jamais eu de bonbons avant, avoua-t-il finalement. Mon père... Il ne m'en a jamais donné.

Priscilla sentit une pointe de tristesse pour lui. Elle comprenait que derrière cette façade dure et froide, il y avait un enfant privé de nombreuses expériences simples et joyeuses.

— Eh bien, c'est le moment de commencer, dit-elle avec un sourire encourageant. Essaie-en un autre.

Imperius avala un autre bonbon. Le goût sucré se répandit à nouveau, et pour la première fois depuis longtemps, il sentit une chaleur douce envahir son cœur. C'était bon.

L'Imperium du SerpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant