Chapitre 16

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11 Juillet - Jour 18

Charlotte ne comprenait pas ce qu'elle venait de lire. Enfin si elle comprenait mais ne voulait pas l'admettre. Elle sorti à pas de loup de la chambre avec le téléphone de Paul, se fit un café, s'installa à la table de la salle à manger et attendit patiemment qu'il se lève.
Au bout de deux heures et quatre cafés, Paul sorti finalement de la chambre, encore ensommeillé :
- Bonjour Lottie, tu as bien dormi ? Ça fait longtemps que tu es réveillée ? Je ne t'ai pas entendu te lever.
- Hum
- Qu'est ce qu'il y a ? Et tu n'aurais pas vu mon téléphone ? J'étais persuadé de l'avoir pris dans la chambre mais je ne le retrouve pas.
- Il est là. Elle le sorti de la poche de son peignoir et le posa sur la table.
Paul le pris, dubitatif. Il regarda l'écran de son téléphone, vérifia ses notifications et compris :
- Lottie ce n'est absolument pas ce que tu crois.
- Oh je crois plein de choses. Mais clairement je ne veux plus entendre un seul mot sortir de ta bouche. Je t'ai donné ma confiance et toi tu n'as rien trouvé de mieux à faire que de la piétiner. Au vu de ce message j'en déduis que ma meilleure amie de vingt ans et toi, avez des secrets pour moi. Donc maintenant tu prends tes affaires et je ne veux plus te voir.
Charlotte était restée très calme de prime abord. Mais intérieurement un ouragan se déchaînait.
- Lottie s'il te plait, laisse moi t'expliquer.
- Non ! Je t'ai laissé suffisamment de temps. Et a priori tu as préféré me cacher que sous votre apparente mésentente, avec Alex vous communiquiez et vous aviez l'air même de partager quelque chose. Alors je n'ai pas lu tes messages, ni même regarder si tu me cachais d'autre chose. Je ne veux pas me faire plus de mal que ce que tu as déjà fait. Tout ce que je te demande c'est de sortir de chez moi et de ma vie par la même occasion.
Elle fit une pause, Paul saisit l'opportunité :
- Lottie, chérie, s'il te plait. Il s'approcha d'elle.
- Nan ! Cette fois Charlotte haussa le ton, il s'arrêta net. Je t'ai demandé de partir. Elle lui désigna la porte d'entrée du doigt.
En entendant sa maîtresse s'énerver, Buddy accouru. Il se posta à coté d'elle et montra les crocs, à Paul, penaud, qui levait les mains en signe de reddition. Buddy ne grognait pas, mais Paul avait parfaitement comprit le message.
- D'accord, je pars. Mais je ne laisse pas tomber notre histoire.
- Tu fais ce que tu veux, tant que tu sors de ma vie. Elle lui tourna le dos.
Il parti dans la salle de bain prendre ses vêtements et sorti de la maison.
Lorsqu'elle n'entendit plus le bruit de la voiture dans l'allée, elle s'effondra au bout de la table, en larmes. Elle s'en voulait de lui avoir fait confiance. Elle lui en voulait de lui avoir encore une fois brisé le cœur. Elle s'en voulait aussi à elle même d'avoir été aussi naïve. Elle aurait aimé appeler Alex pour pouvoir en parler avec elle, mais elle se sentait trahit par elle aussi.
Elle se retrouvait donc seule à devoir gérer ça. Elle se disait que si c'était ainsi que ça devait se passer, elle surmonterait cette épreuve et montrerait à tous qu'elle pouvait s'en sortir sans eux.
Soudain, son téléphone sonna, elle essuya ses larmes avant de regarder qui l'appelait : Alex. Une boule d'angoisse monta dans sa gorge. Elle était tétanisée, elle regarda le téléphone sonner sans rien faire jusqu'à ce qu'il arrête de sonner. Deux minutes après, une notification de son répondeur ; Alex lui avait laissé un message.
Elle resta immobile, toujours assise à la table de salle à manger encore vingt minutes, puis décida qu'il était grand temps de faire quelque chose. Alors qu'elle se levait, son téléphone se mit à sonner de nouveau ; un appel entrant de Paul. Elle prit le téléphone dans ses mains et le regarda sonner, jusqu'à ce qu'il arrête. Cette fois pas de notification du répondeur. Elle déverrouilla son téléphone et l'éteignit. Pour ne pas être tentée de le rallumer, elle alla le poser sur son bureau et referma la porte à clé en sortant de la pièce.
Pour lui permettre d'y voir plus clair, elle ouvrit toutes les fenêtres de chez elle et commença un grand ménage. En premier lieu elle voulait changer ses draps. Ne plus sentir son odeur, jamais. Elle continua dans la salle de bain où elle jeta tous les effets qu'il avait pu laisser : brosse à dents, produits pour la barbe et autre déodorant. Elle s'affaira ainsi dans chaque pièces pour effacer à jamais sa présence.
Lorsqu'elle s'arrêta enfin, il était quasiment 17h. Elle s'affala dans le canapé après avoir prit une douche plus longue qu'à l'accoutumer. Buddy lui était dans son panier à côté de la cheminée et leva tout juste un sourcils quand il vit sa maîtresse s'installer, comme pour signifier que dès le départ il n'avait pas senti Paul et ses belles paroles.
Quand le ventre de Charlotte gronda, Buddy leva la tête inquiet. La jeune femme n'avait pas encore mangé de la journée et commençait à avoir sacrément faim. Elle se leva et décréta qu'il était tout à fait l'heure pour manger des toasts, des œufs au plat et un immense café.

Alors qu'elle croquait avidement dans son deuxièmes toasts, elle se rappela que son téléphone était toujours éteint dans le bureau. Elle ne savait pas si elle voulait le rallumer et être rattrapée par la réalité. Elle se dit qu'elle pouvait vivre dans le déni encore un peu. Alors elle décida qu'elle le rallumerait plus tard. De toutes manières ses clients ne l'appelait jamais le samedi et sa mère était en voyage à l'étranger sans réseaux.

Une fois que son presque diné fut finit, elle débarrassa la table et rempli le lave-vaisselle. Tandis qu'elle se dirigeait de nouveau dans le salon on sonna à la porte. Charlotte n'attendait personne et ne savait absolument pas qui pouvait bien sonner.
A peine avait-elle posé la main sur la poignée, qu'on sonna à nouveau et qu'on tambourina à la porte :
- Putain Charlotte ouvre moi !
Elle n'eut aucun mal à reconnaître cette voix
- Laura, calme toi s'il te plait, dit-elle tout en ouvrant la porte à sa sœur.
- Excuse moi de m'inquiéter pour ma petite sœur, qui ne répond à aucun des appels de sa meilleure amie et aucun des miens.
Laura entra dans la maison tel un boulet de canon. Autant Charlotte pouvait être petite et brune, autant Laura pouvait être grande et blonde. Elles étaient l'extreme opposé l'une de l'autre mais s'adoraient plus que de raison.
- Pourquoi tu ne réponds pas au téléphone ?
- Il est éteint. Répondit simplement Charlotte.
- Comment ça éteint ? Depuis quand tu éteins ton téléphone ?
- Depuis que mon petit ami et ma meilleure amie ont des secrets pour moi.
Laura ne répondit pas tout de suite puis :
- Tu as un mec ? Toi ? Ma célibataire invétérée ? Revendiquant n'avoir besoin de rien n'y personne pour être heureuse. Elle marqua une pause puis ajouta : Désolé Buddy.
Le chien souffla en réponse.
- Tu as un mec ? C'est qui ? Il habite où ? Il fait quoi dans la v...
- Calme toi et laisse l'inquisition espagnole pour maman. Et d'ailleurs j'aurais du dire : « mon ex ». Je l'ai quitté ce matin.
- Attends, attends, ça fait beaucoup d'information d'un coup. Tu veux bien reprendre depuis le début s'il te plait.
- Tu veux un café ? Ça risque d'être long ?
Laura opina. Une fois le café servit et qu'elles furent installées dans le canapé, Charlotte commença son récit.

- En effet j'ai bien fait de te demander de reprendre depuis le début. Déclara Laura une fois que Charlotte eut fini de lui raconter comment, d'après elle, Paul venait encore une fois de lui briser le cœur. Avec l'aide de sa meilleure amie.
- Ouais, je sais. 
- Mais du coup tu es en train de me dire, que tu as revu et que tu as fréquenté de nouveau ce gros crétin de Paul Dupont ?
- Oui je sais. Je suis une gourde.
- Ah bah c'est peu de le dire. Excuse moi mais quand même !
Charlotte ne répondit pas. Sa sœur avait raison. Mais soudain, une question lui effleura l'esprit :
- Mais pourquoi tu es là ?
- Alex m'a appelé, elle aurait essayé de te joindre plusieurs fois sans succès. Quand elle m'a dit ça j'ai, moi aussi essayé de t'appeler et quand je suis tombée directement sur le répondeur je me suis inquiétée. Alors je suis venue.
Sa sœur habitait sur la station de La Toussuire et tenait une boutique de vêtements de sports. Elles n'habitaient qu'à quelques minutes l'une de l'autre.
- Alex t'as appelé ?
- Oui, elle s'inquiétait vraiment. Mais elle ne m'a pas dit pourquoi.
- Et bien maintenant tu le sais.

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