Chapitre 8

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24 juin - Jour 2

Lorsque Charlotte ouvrit les yeux, il faisait nuit noir. Il lui fallut un certain temps pour comprendre qu'elle était couchée dans une pièce où les volets étaient fermés, un léger rai de lumière filtrait autour de ces derniers. Il lui fallut encore un peu de temps pour se rappeler qu'elle n'était pas chez elle et pour constater qu'elle ne portait : ni sa robe de la veille et encore moins ses sous-vêtements. Elle portait un t-shirt qui de prime abord ne semblait pas lui appartenir ainsi qu'un boxer d'homme. Elle chercha discrètement dans lit si quelqu'un d'autre dormait avec elle. Elle était seule. Elle ne reconnaissait pas cette chambre. Soudain elle entendit du bruit provenir d'une autre pièce. Elle se décida à sortir de la chambre, le bruit la mena dans la cuisine. A mesure qu'elle avançait, elle entendait des bribes de conversation sans pour autant parvenir à en comprendre le sense. En entrant dans la cuisine elle y trouva Paul de dos, au téléphone :
- C'était incroyable. Je n'en reviens toujours pas. Il se retourna et vit que Charlotte dans l'embrasure de la porte le regardait. Je vais devoir vous rappeler.
Il raccrocha et fourra rapidement son téléphone dans sa poche.
- Je suis désolée, je t'ai interrompu.
- Ne t'en fait pas c'était . . . Hum . . . le travail, il avait toujours ses mains dans ses poches et ne semblait pas à l'aise avec la conversation.
- As tu bien dormi? Reprit-il.
- Oui, je crois, par contre que s'est-il passé hier soir et pourquoi je ne porte plus mes vêtements?
- Nous avons passé la soirée au Grenier, tu avais trop bu et tu ne pouvais pas reprendre la route. Je t'ai proposé de dormir chez moi. Tu m'as fait un grand laïus sur le fait que tu ne coucherais pas avec moi, jamais. Tu as lourdement insisté sur le « Jamais ». En arrivant je t'ai montré la chambre et je suis allé me coucher dans le canapé. Du coup tes vêtements, en toute logique, doivent encore être dans la chambre.
Charlotte était rouge pivoine. La soirée lui revenait par bribe. En effet elle se rappelait désormais de la soirée au bar et les, trop, nombreux cocktails. Mais pourquoi portait-elle les vêtements de Paul ? Elle n'arrivait pas mettre le doigt dessus. Soudain une bouffée d'angoisse monta :
- Quelle heure est-il ? Buddy est tout seul, je dois rentrer pour m'occuper de lui ! Elle parti en courant vers la chambre pour trouver son téléphone
- Ne t'inquiète pas hier soir au bout de notre deuxième verres, tu as prévenu la dog-sitter de venir s'occuper de Buddy. Une histoire de dette de sommeil.
En effet en faisant défiler les derniers message elle vit la conversation avec sa dog-sitter. Celle ci lui répondait qu'elle viendrait ce matin s'occuper de Buddy et lui avait même envoyé une photo ce matin. Charlotte souffla de soulagement et s'assit sur le lit. Et là elle comprit. Elle comprit pourquoi elle avait enfilé les vêtements de Paul : son odeur. Il y avait son odeur partout dans la pièce. Cette odeur qu'elle connaissait comme on peut connaître son dessert préféré. Boisé avec une touche mentholée, c'était pour elle la sécurité et le réconfort. Comme si rien ni personne ne pouvait l'attendre derrière cette barrière invisible.
- Lottie tout va bien? Paul était sur le pas de la porte.
- Hein ? Oh oui oui, je suis rassurée pour Buddy, c'est tout. Elle lui sourit timidement. Elle ne souhaitait pas lui dire qu'elle avait compris pourquoi elle avait mis ses vêtements, elle ne souhaitait pas non plus qu'il sache à quel point elle pouvait être nostalgique. La Charlotte bourrée était bien trop sentimentale à son goût.
- J'ai préparé du café tu en veux ? Il attendait toujours Charlotte à l'extérieur de la pièce.
- Oui s'il te plait.
- Grande tasse, deux sucres, sans lait ? Demanda-t-il en partant dans la cuisine.
- Hum oui. Comment fais tu pour te rappeler de ça ?
Paul se tourna vers elle, un sourire un coin, une passion ardente dans le regard.
- Je me rappelle de tout.
Charlotte rougis de plus belle. Paul n'ajouta rien et partie dans la cuisine.
Le regard perdue dans le vide là ou se tenait Paul quelques instant plus tôt, Charlotte n'arrivait toujours pas à rassembler ses idées. Heureusement l'odeur du café lui chatouilla les narines et la fit sortir de sa torpeur. Alors elle prit la direction de la cuisine et de la tasse de café chaud qui l'attendait.

- Au faite mon t-shirt te va bien, constata Paul après la deuxième tasses de café.
- Merci.
- Je ne te l'ai jamais dit mais j'ai toujours adoré te voir porter mes vêtements.
- C'est faux, répondit Charlotte, en buvant une gorgée de café.
- Si je te promets ! S'offusqua Paul.
- Non c'est faux. Maintient Charlotte en buvant une nouvelle gorgée. La veille du nouvel an, il y a 17 ans, on s'est disputé parce que je cite « vas tu enfin arrêter de prendre mes vêtements, ils sentent ton odeur après ! »
Paul la regardait les yeux rond et ne répondit rien, Charlotte en profita :
- Ce même soir en rentrant de soirée, tu dormais presque et tu m'as dit « Je crois que je commence à avoir des sentiments pour toi ». Je ne sais toujours pas ce qui m'a le plus véxé, le « je crois que je commence » ou le fait que le lendemain tu ne t'en rappelais pas et que tu aies nié en bloc.
Paul était livide.
- Moi aussi Paul je me rappelle de tout.
Charlotte fixait Paul du regard, attendant une réaction quelconque. Mais rien. Alors elle finit son café et partit se changer.
Lorsqu'elle fut prête à partir, Paul n'était plus dans la cuisine. Elle ne savait pas ou il se trouvait dans l'appartement et n'avait aucune envie de partir à sa recherche. Alors elle sorti et claqua la porte. Elle activa la géolocalisation de sa voiture. Elle se trouvait à deux rue de là. Tout en marchant jusqu'à sa voiture Charlotte envoya un message à Paul :
Charlotte : j'ai laissé ton T-shirt et ton boxer sur le lit, ils sentent mon odeur. Penses à les laver.
Elle rangea son téléphone dans son sac à main.

Une fois rentrée chez elle, Charlotte prit une bonne et longue douche. Elle s'habilla d'un jogging et s'affala dans le canapé. Il était 13h. Buddy n'était pas à la maison. La dog-sitter lui avait laissé un message pour dire qu'ils partaient faire une balade et qu'ils en auraient jusqu'à 16h.
Paul n'avait pas prit la peine de répondre à son message. Pourtant il l'avait lu.
Charlotte regardait sa série préféré depuis une heure lorsque son téléphone sonna. Alex l'appelait, elle décrocha à la deuxième sonnerie :
- Oui Alex ?
- RACONTE MOI TOUT ET TOUT DE SUITE ! JE N'EN PEUX PLUS D'ATTENDRE QUE TU M'APPELLES.
- Calme toi, il ne s'est rien passé.
- Oh ! S'exclama Alex, déçue.
- J'ai prit un verre avec lui, j'ai dormis dans son appart. . .
- Ah AH ! Tu vois qu'il s'est passé un truc.
- J'ai dormi, pas couché, rappela Charlotte.
- Oui oui, tu joues sur les mots.
- Non. Il ne s'est rien passé et c'est toujours le même ado puéril qu'il y a seize ans.
- Ah ! Tu veux que je lui casse les genoux ?
- Hum. . . En toute honnêteté je m'en contre fiche. Il vient juste de me prouver que j'avais raison.
Soudain on sonna à la porte.
- Alex faut que je te laisse. Je crois que Cathy rentre avec Buddy et qu'elle a oublié ses clefs.
- Ça marche. On se voit demain ? J'ai un rendez vous avec un client à côté de chez toi.
- Oui sans soucis, répondit Charlotte et raccrocha.
Elle ouvrit la porte et trouva Paul devant elle.

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