Chapitre 24

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19 Novembre - Jour 171

    Avant même que Charlotte ne s'en rende compte, trois jours s'étaient écoulés depuis que Justin lui avait dit d'appeler Alex. Après leur discussion, ils avaient rejoint Ashley pour un brunch dominical.
    Le lundi matin l'agence de recrutement avait envoyé à Charlotte le compte rendue des entretiens, les deux candidates étaient parfaites. L'après-midi même elle les avait toutes deux rencontrés dans les locaux du recruteur. Le choix fut difficile mais elle choisi d'embaucher : Marie. La jeune femme de 33 ans avait vécu depuis ses 16 ans en Allemagne. Elle n'était revenue en France que très récemment pour suivre son conjoint. Charlotte avait tout de suite trouvé la jeune femme compétente et attachante.
    Charlotte avait réglé toute la paperasse pour l'embauche de sa nouvelle assistante le mardi. Sa comptable avait déjà préparé le contrat de travaille en amont, il n'y avait plus qu'a remplir les champs vides.    
    Aujourd'hui était le premier jour de travail de Marie. Il était 9h, Charlotte était dans le salon et l'attendait une tasse de café à la main. Buddy lui était dans son panier et ronflait, allongé sur le dos, les pattes en l'air. Il ne bougea même pas lorsqu'on toqua à la porte 5 min plus tard.
   
    Charlotte se leva, lissa un pli invisible sur son pantalon et alla ouvrir la porte. Marie était devant la porte d'entrée, affichant un grand sourire.
    - Bonjour Marie.
    - Bonjour Madame BÉRARD
    - Appelle moi Charlotte. Madame BÉRARD, c'est ma grand-mère. Charlotte lui souris.
    - D'accord Charlotte.
    La jeune femme se poussa pour laisser entrer Marie.
    - Veux tu un café ?
    - Oui, s'il vous... Euh... S'il te plait, se reprit Marie.
    - Tu vas voir j'ai une addiction au café. J'en bois beaucoup, vraiment beaucoup.
    Charlotte lui servit un café. Les deux jeunes femmes s'installèrent dans le salon. Chacune dans un fauteuil. Pendant près d'une heure Charlotte expliqua à son employé les tâches qui allaient lui incomber : le pré-filtre de tous les manuscrits, la lecture et sélection des ouvrages, prises de contact avec l'auteur etc ... Marie semblait très contente.
    Au bout d'une heure, Buddy arrêta finalement de ronfler et se dirigea vers la nouvelle venue. Il prit tout de même le temps de bailler bruyamment et de s'étirer généreusement. Arrivé à hauteur de Marie, il la renifla minutieusement en faisant plusieurs fois le tour du fauteuil. Une fois fini, il se mit fasse à elle et posa sa tête sur ses genoux, la regardant avec de grand yeux, implorant pour un câlin.
    - Je crois que Buddy t'as adopté. C'est un grand honneur, tu sais. Il ne fait pas ça avec tous le monde.
    - Ah oui ? Elle baissa les yeux vers le chien, pourtant il a l'air tellement gentil ! J'ai le droit de le caresser ? Elle releva la tête vers Charlotte.
    - Je crois même que c'est une exigence de sa part.
    Marie ne se fit pas prier et gratta Buddy derrière les oreilles. Le chien soupira d'aise.

    Peu après Charlotte montra à Marie le bureau. Elle lui expliqua qu'elle avait commandé un deuxième bureau pour elle et qu'il arriverait d'ici quelques jours. En attendant elles travailleraient toutes les deux dans la salle à manger. Alors que Charlotte lui faisait faire le tour de la pièce, Marie s'interrogea :
    - Je suis désolée de poser cette question, mais ce sont des manuscrits dans ces cartons ? Elle parlait de la pile de colis que Paul lui avait fait parvenir et qu'elle n'avait toujours pas prit le temps d'ouvrir.
    - Ah ça ! Hum, non ce ne sont pas des manuscrits. C'est ... Charlotte ne savait pas vraiment comment qualifier cette montagne de présents. C'est compliqué. Mais ne t'inquiète pas, ce n'est à pas à toi de t'en occuper. D'ici ce week-end ils ne seront plus là. Elle regarda Marie et lui sourit, un peu gênée. Marie acquiesça et n'ajouta rien sur le sujet. Charlotte la remercia intérieurement. Elle lui désigna une autre pile :
    - Voici les manuscrits reçu depuis le début du mois.
    Posé sur une desserte à roulette, il y avait une quinzaine d'enveloppes, assez épaisses, en papier craft.
    - D'accord. Je vais m'y mettre tout de suite alors. Marie se dirigea vers la pile et pris la première enveloppe.
    - Tu peux mettre la desserte dans la salle à manger si tu veux. Moi je vais rester ici pour débarrasser les colis. N'hésite pas à te faire un café ou un thé, il y a aussi des biscuits sur le plan de travail de la cuisine si tu as faim.
   
    Charlotte était assise par terre face à la pile de cadeaux de Paul. Elle avait pris le premier paquet devant elle et le fixait sans parvenir à l'ouvrir. Elle était ainsi depuis 20 minutes quand elle décida qu'il était temps de l'ouvrir.
    Elle prit une grande inspiration et déchira le papier cadeau. Désormais elle avait dans la main un écrin de bijouterie. Il semblait ancien et sensiblement de la taille d'un écrin pour une bague. Il était bordeaux avec un bouton poussoir sur l'avant pour actionner le mécanisme d'ouverture. Elle fit tourné plusieurs fois la boite dans ses mains, compta jusqu'à 10 et actionna l'ouverture.
    Il lui fallut quelques secondes pour comprendre. Elle avait en face d'elle un camée. Il était ovale, la pierre centrale était couleur rouille avec le profil d'une femme romaine en blanc. Le tout était monté sur un pendentif en or jaune et une couronne de dentelle parcourait tout le tour du bijou.
    Il était parfait.
    Il ressemblait en tout point à celui de sa grand-mère.
    Une seule personne savait qu'elle aurait adoré avoir un bijou de ce type. Une seule personne savait à quel point elle adorait celui de sa grand-mère.
   
    Sa décision était prise. Elle rangea précautionneusement le bijou dans son écrin. Prit son téléphone et composa ce numéro qu'elle connaissait par cœur depuis près de 20 ans :
    - C'est moi. On peut parler ?

Falling in love, Again ! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant