Falling in love, Again !

Chapitre 7

23 juin

    Charlotte dormait profondément. Elle avait rapidement arrêter de se torturer la veille sur ce que Paul pouvait bien lui réserver. Combien de fois avait il dit ou promis quelques choses, pour ensuite rompre cette promesse. Grace à tous ces moments gâchés elle savait qu'elle n'avait pas vraiment besoin de s'inquiéter.
    Le jour des dix-neuf ans de Charlotte, il lui avait promis la veille de passer la soirée avec elle pour son anniversaire. Il n'était jamais venu. Elle avait attendu, rivée à son téléphone, jusqu'à 23h. Pour l'occasion elle avait relâché ses cheveux, s'était maquillée et avait même mis du gloss. Mais il n'était jamais venu. Il n'avait pas non plus répondu à son texto. Quand sa grande sœur la trouva, vers minuit, en pleure, son crayon noir avait coulé, lui dessinant de longues traînées noires sur les joues. Elle la prit dans ses bras et la berça jusqu'à ce que ces larmes cessent.
    C'est ce jour là que Charlotte compris qu'il fallait qu'elle arrête de persister dans l'échec. C'est aussi ce jour là qu'elle décida de ne plus jamais revoir Paul.

    Charlotte dormait toujours quand son téléphone vibra, un fois puis deux. Le bruit du vibreur sur la table de chevet la réveilla. Elle vit d'abord l'heure : 6H58. Elle bougonna, son reveille ne devait sonner que dans deux minutes. Puis elle regarda ses notifications : deux nouveaux messages. De Paul :
    Paul : Bonjour la marmotte, regarde devant ta porte.
    Paul : Celui là c'est juste pour être sûr que tu es réveillée.
    Elle détestait déjà les 29 jours restant.
    En bougonnant, elle se leva, Buddy leva à peine la tête quand elle sorti du lit. Il souffla en se rendormant.
    - Ce chien doit vraiment payer les factures, pensa à haute voix Charlotte.
    Elle ouvrit la porte et découvrit un immense bouquet de pivoines en dégradé de rose, dans un vase, posées sur le paillasson avec un mot : « Bonne journée ».
    En lisant la carte elle se rendit compte qu'elle souriait. Elle se reprit aussitôt. Il était hors de question qu'elle attrape de nouveau des sentiments et SURTOUT pas dès le premier jour.
    Une nouvelle notification retentit, un message de Paul :
    Paul : J'espère qu'elles te plaisent.
    Elle ne pouvait pas lui avouer que les pivoines étaient ses fleurs préférées et de loin. Alors elle répondit sobrement :
    Charlotte : Merci
    La réponse de Paul ne se fit pas attendre :
    Paul : J'en déduit que tu n'avoueras pas que tu les adores, je me contenterais de ce merci alors ;)
    En lisant son message elle leva les yeux au ciel. Il avait eut de la chance. Simplement de la chance. Elle essayait de s'en convaincre. Elle déposa le vase sur la table et Buddy vint aussitôt l'inspecter. Il passa cinq bonnes minutes à le renifler puis souffla sur le vase et parti se recoucher. Elle aussi, aurait bien aimé tourner le dos à ce vase et retourner se coucher mais il était déjà 7H10 et il fallait qu'elle s'active si elle ne voulait pas être en retard à son rendez-vous téléphonique avec son client.

    En milieu d'après midi Charlotte était occupée à répondre à des mails lorsqu'un appel vidéo entrant inattendu la fit sursauter. Paul était entrain de l'appeler. En Visio. Elle hésita puis décrocha. Le visage de Paul s'afficha en pleine écran :
    - Salut Lottie
    - Bonjour Paul, que me vaut cette intrusion ?
    - Je voulais savoir comment se passait ta journée.
    - Et pour ça tu ne pouvais pas faire un message pour savoir ça? Un FaceTime était obligatoire ?
    - Bien sûr qu'un message n'était pas suffisant. Et je ne peut pas te faire livrer des fleurs à chaque message, sinon tu serais obligée d'ouvrir un fleuriste. Et après tout c'est bien aussi de varier les plaisirs. Non ? Charlotte remarqua que Paul avait cette lueur amusée dans le regard qu'elle avait tant aimé par le passé.
    - Tu sais je me serrais contentée d'un simple message. Surtout si ça avait pu m'épargner une intrusion aussi invasive. Elle avait dit cela d'un ton un peu plus acide qu'elle ne l'aurait voulu et s'en voulait.
    - J'en déduis que je te dérange.
    - Oui, euh non pas vraiment je réponds à mes mails. J'ai quasiment fini.
    - Super ! Donc tu es disponible pour aller prendre un verre ? Il était surexcité.
    - Oui mais non, je ne voulais pas sortir ce soir. Je voulais me reposer tranquille à la maison.
    - Je comprends, une prochaine fois alors.
    - Oui pourquoi pas.
    - Bonne soirée Lottie. Il raccrocha en lui décochant un clin d'œil.

    Charlotte resta coite. Un clin d'œil, elle pensait qu'ils avaient passé l'âge de se genre de chose. Elle essaya de se remettre au travail, en vain. L'interruption de Paul avait coupé son élan. Elle décida donc d'aller faire une balade avec Buddy.
    A son retour une heure plus tard, elle rangea la maison, prit une douche et s'installa dans son canapé. En regardant l'heure elle constata qu'il n'était que 19h.
    Depuis leur conversation vidéo, un peu plus tôt, Paul ne lui avait pas renvoyé de message. Ce n'est pas qu'il lui manquait, au contraire, mais finalement elle serait bien sortie ce soir. Certes elle aurait pu en profiter pour ce faire une soirée : gommage et masque en tout genre mais il faisait beau. Cela aurait vraiment été dommage de gâcher une si belle soirée en restant enfermé chez elle.      A cette pensé elle se trouva stupide de vouloir s'auto convaincre. En réalité elle mourait d'envie de rejoindre Paul pour un verre. Sa maudite curiosité voulait savoir ce qu'il avait prévu pour elle ce soir.
    Elle résista encore quelques minutes mais à 19H27 précisément elle attrapa son téléphone et composa le numéro de Paul. A peine eut-il décroché que sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, Charlotte dit :
    - Un verre. Un seul.
    - Ok, rendez-vous au Grenier.
    - J'y serais dans une heure. Et sans lui dire au revoir elle raccrocha. Elle ne voulait pas changer d'avis. Il ne se passerait rien. Elle voulait juste assouvir sa curiosité. En plus elle adorait le Grenier.

    Lorsqu'elle arriva une heure plus tard, Paul l'attendait devant le bar, les mains dans les poches. Il portait un polo noir manches courtes qui laissait voir ses tatouages. Lorsqu'il la vit son visage s'illumina :
    - J'ai cru pendant un moment que tu ne viendrais pas.
    - Ça aurait été de bonne guerre en effet.
    - Tu es sublime.
    Charlotte portait une robe d'été, elle aussi noire, ainsi que des sandales compensées doré. Elle avait choisi cette tenue car elle savait qu'elle la mettait en valeur et que c'était une petite vengeance personnelle :
    - Je sais. Répondit-elle sincèrement.
    Et sans rien dire de plus elle entra dans le bar.