Je ne réfléchis même pas avant de me lever, dans l'intention de la rejoindre au plus vite. Emory a disparu et je refuse de la laisser seule dans cet état. Son corps tremblait. Ses larmes coulaient avant même qu'elle ne tourne les talons. Je dois la retrouver avant que les choses ne dérapent encore plus.
Je n'ai pas d'habitude, le temps de m'occuper de Hope pour l'instant, parce qu'Emory est ma priorité. Elle l'a toujours été.
Mais alors que je franchis à peine la porte de la piscine, une main se pose sur mon bras, m'arrêtant net.
— Tu étais au courant, hein ?
Je me retourne et croise le regard inquiet de Cairo. Son expression est indéchiffrable, mais je peux sentir la tension dans sa voix ; elle a l'air aussi inquiète que moi. Je suppose que personne n'était au courant de ce qui lui était vraiment arrivé. Je suis persuadée qu'Emory a choisi de faire comme d'habitude s'enfermer dans sa peine pour éviter d'inquiéter les autres. Je serre la mâchoire avant d'acquiescer.
— Depuis bien trop longtemps.
Elle me scrute une seconde, puis hoche la tête comme si elle s'y attendait.
— Vas-y. Elle a plus besoin de toi que de moi. Je m'occupe de cette salope.
Je n'attends pas une seconde de plus. Cairo peut gérer Hope, mais moi, je dois trouver Emory.
Je quitte rapidement la piscine après avoir récupéré une serviette et le téléphone d'Emory au passage, et parcours les couloirs de l'université, cherchant le moindre signe qui pourrait me guider jusqu'à Emory. J'évite quand même de hurler son nom et d'attirer l'attention sur nous, elle n'a pas besoin de plus de problèmes qu'elle en a déjà.
Où est-ce qu'elle aurait pu aller ? Je fais le tour de l'université en passant par les salles de classe en priant pour qu'il n'y ait personne, je passe même dans son dortoir. Elle n'y est pas. Mon cœur cogne un peu plus fort à chaque endroit vide.
Putain, Emory... Ne fais pas de conneries.
Peut-être que je devrais aller vérifier le toit ? Non, je ne peux même pas y penser. Mais plus le temps passe, plus je m'inquiète pour elle. J'aperçois une salle dont la porte est entrebâillée et une lueur d'espoir naît en moi.
Avec un dernier espoir, j'ouvre la porte de la salle que je crois avoir manquée en passant. L'obscurité règne dans la pièce et je peine à percevoir quoi que ce soit. Finalement, je pense qu'elle n'est pas ici non plus. Mais alors que je m'apprête à partir parce que je pense qu'il n'y a personne, j'entends un léger sanglot qui me pétrifie sur place.
Je m'avance vers la source de ce bruit à l'angle, tout au fond de la salle, et là, je la trouve enfin.
Emory est recroquevillée sur elle-même, à l'écart, loin des lumières, loin du bruit. Son corps est secoué de sanglots silencieux, ses bras entourant ses jambes comme si elle essayait de disparaître.
La voir comme ça... ça me détruit.
Je m'approche lentement, sans un mot, avant de m'asseoir à côté d'elle avec précaution pour éviter de l'effrayer. Elle ne réagit pas tout de suite, je ne crois même pas qu'elle m'ait remarquée ; son visage est caché entre ses mains. Alors je reste là, simplement présent, lui laissant le temps.
— T'aurais pas dû me suivre, murmure-t-elle finalement, sa voix brisée après un long moment de silence.
— Je t'ai déjà dit que tu ne pouvais pas te débarrasser aussi facilement de moi, Emory.
Elle renifle, essuie ses joues du revers de sa main, mais les larmes continuent de couler. J'aimerais pouvoir lui arracher sa peine et la porter à sa place, mais c'est impossible. Je lui suis totalement inutile.
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ECHOES OF SILENCE
Romance"Accroche-toi à la vie autant que je m'accroche à toi" Emory Elle entame un nouveau départ après que deux ans de vie lui ont été volés cette nuit-là. Lorsqu'elle rejoint sa nouvelle université, elle n'a qu'un seul but en tête : redonner une dernière...
