Ce jour-là [romance] [enquête] [TERMINÉE]

Chapitre 12

Lundi 9 mars 2015.

''You know you can't keep lettin' it get you down
And you can't keep draggin' that dead weight around.''

Molly sortit en sursaut de son cauchemar lorsque son portable entama une musique choisie aléatoirement comme réveil, qui correspondait cependant assez bien à son état d'esprit actuel. Malgré son écran brisé, il continuait à recevoir les messages, les appels et les notifications, mais il était malheureusement devenu impossible de s'en servir sans appuyer sur toutes les touches du clavier en même temps. Les yeux encore à demi clos, elle tendit le bras pour l'attraper et découvrir qui tentait en vain de la joindre. Entre les éclats de LCD, l'écran affichait Joshua Newton.

Molly ne réussit pas à décrocher, mais put néanmoins activer le haut-parleur pour écouter le message vocal que Josh lui laissa. Il lui indiquait de le rejoindre au Boston Common Coffee Co à 11 h 30.

Elle émergea doucement, encore dans un état second, pour se rendre compte qu'elle s'était endormie sur son bureau, face à son ordinateur. Puisque l'inspiration n'arrivait qu'à partir de minuit, voire une heure du matin, Molly passait de plus en plus souvent ses nuits à son bureau. Mais son roman avançait, et c'est tout ce qui importait pour elle. Elle se leva donc péniblement, traina les pieds jusqu'à la salle de bain, commença à se déshabiller dès le couloir, puisque l'appartement était vide. Lucy travaillait aujourd'hui, elle était infirmière au Tufts Medical Center. Molly se brossa les dents puis entra dans la douche, laissa l'eau froide perler sur son corps le temps qu'elle se sente entièrement propre et bien réveillée. Pour sa sortie avec Josh, elle opta pour une marinière sous un perfecto brun tabac, des bottines assorties et un jean. Elle prit le temps d'ébouriffer soigneusement ses cheveux pour leur donner un peu de volume et un air coiffé décoiffé, se passa un baume hydratant sur les lèvres, appliqua un peu de mascara. Côté bijoux, elle se para uniquement d'un sautoir argenté et d'une paire de boucles d'oreilles serties de petits zirconiums, avant de se parfumer avec son parfum français préféré, le Black Opium d'Yves Saint Laurent.

Avant de sortir de l'appartement, elle saisit son sac à main et se regarda dans le miroir près de la porte d'entrée, puis soudain, ça lui sauta aux yeux.

Elle venait de s'apprêter pour un homme. Chose qu'elle n'avait pas faite depuis près de trois ans. Le visage de la jeune femme que lui renvoyait le reflet dans le miroir était différent de celui qu'elle voyait d'habitude. Molly passa une main dans ses cheveux pour se décoiffer un peu, ouvrit la porte et choisit de descendre les escaliers plutôt que de prendre l'ascenseur.

Quelques minutes plus tard, elle fut déposée par un bus non loin du Boston Common Coffee Co. À 11 h 27 précise, elle trouva Josh debout devant la porte d'entrée du café. Les murs extérieurs de celui-ci étaient en bois recouvert de peinture noire, l'enseigne présentait le nom du café en lettres blanches le tout entouré d'un rectangle vert, et affichant le logo du café sur la gauche. Josh vint à sa rencontre :

« Vous êtes superbe. Je ne m'étais pas trompé, sous toute cette neige ! »

Molly sourit sincèrement et le remercia, puis il l'invita à entrer.

L'intérieur était charmant, orangé et très lumineux. Les places contre les vitres étant presque toutes occupées à l'exception d'une où il restait une tasse de café noir qui avait été entamée. Molly et Josh furent installés sur la première table pour deux, près de cette place vide, et leur serveuse, une jolie brune élancée, annonça qu'elle s'appelait Meghan, avant de leur proposer joyeusement des verres d'eau. Molly s'était habituée aux services des États-Unis : vivant des TIP, les serveurs étaient bien plus avenants que dans les restaurants et cafés français. Molly et Josh refusèrent poliment la proposition de la jeune femme et commandèrent tous deux un Breakfast Croissants, un expresso, et Molly ajouta un verre de jus d'orange. Meghan s'éloigna et la conversation tourna rapidement autour de leurs emplois respectifs :