Chapitre 11

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Arriver devant la résidence, Molly remarqua que la voiture de Lucy était garée sur le parking. Elle avait dû finir plus tôt. Soudainement prise d'une hâte d'adolescente à l'idée de la voir pour lui raconter sa rencontre avec Josh, elle se dépêcha et prit l'escalier en montant les marches deux par deux en guise de dernier exercice. Une fois devant la porte de l'appartement, elle retira son bonnet, baissa la poignée et entra. Ce qu'elle regretta aussitôt.

Lucy, qui était effectivement rentrée, était allongée sur le canapé. Elle n'était cependant pas rentrée seule : Liam était allongé sur elle, et ils étaient tous deux complètement nus.

« Shit !! »

Molly ferma les yeux instantanément pendant que Lucy continuait à jurer et que Liam commencer tout juste à l'imiter.

« Sérieusement Lucy ?? Je sors deux minutes et vous vous tapez le canapé ?! »

Beurk !!

Comme elle ne pouvait à présent se fier qu'à son ouïe, Molly conclut que Lucy tentait vainement de se rhabiller en quatrième vitesse. Ne supportant pas de rester là à attendre, Molly sortit de l'appartement et reprit les escaliers pour rejoindre à nouveau le parking. Dégoûtée, elle chassa toutes les images qui lui venait à l'esprit après cette scène plus qu'embarrassante. Mais surtout, Lucy lui devait une explication : la règle, c'était « seulement dans son lit ! »

Liam sortit en trombe de l'immeuble et s'excusa comme il le pouvait en français, puisque tout ce qu'il savait dire, c'était « Pardon ! Pardon ! » en avalant le R, comme il avait dû avaler plus tôt la langue de Lucy. Molly chassa de nouveau des pensées indésirables, et expliqua rapidement que ce n'était pas grave, plus pour se débarrasser de lui que par franchise.

Lorsqu'il tourna dans la rue, elle s'apprêtait à remonter les escaliers lorsqu'elle aperçut quelqu'un à côté de la Mustang. L'inconnu portait une capuche et, bien qu'il eût la tête baissée, il lui sembla étrangement en train la fixer. Tout en l'ignorant, et alors qu'elle pensait que tout de même, Lucy était bien imprudente d'avoir une telle voiture et de la laisser à l'extérieur, elle poussa la porte de la résidence, qui refusa de s'ouvrir. Forçant avec son épaule, elle insista en vain et décida d'appeler Lucy pour qu'elle lui ouvre. D'ordinaire, la porte s'ouvrait grâce à un code, mais puisqu'elle était cassée, il était possible d'entrer en la poussant simplement. On avait dû la réparer. Alors qu'elle sortait son portable de sa poche, elle baissa les yeux cinq secondes et l'inconnu se retrouva face à elle. Elle ne l'avait pas vu s'avancer, et de sursaut, son téléphone finit sa course à terre et se brisa. Le rapide coup d'œil qu'elle lui jeta suffit à l'inconnu pour disparaître en courant. Prise de court, elle regarda autour d'elle, affolée, et laissa son cœur se calmer quelques secondes. Elle se pencha enfin pour ramasser ce qu'il restait de son portable et y trouva quelque chose que l'inconnu avait sûrement laissé tomber.

Un bout de tissu de satin vert amande déchiré...

... Sur lequel était brodée une rose rouge.

*

Peter était perplexe. Toujours le tissu déchiré à la main, il y détailla la rose brodée : il s'agissait d'une belle fleur épanouie dont les traits fins des pétales avaient été tissés délicatement, et ils trahissaient une main experte qui avait su produire une œuvre d'une douceur incomparable. C'était fascinant ce qu'un coup d'anguille, comme un coup de pinceau ou des notes sur un piano, sous la main d'un artiste, était capable de faire. Toujours plus curieux, Peter comprit néanmoins qu'il s'agissait sûrement d'un indice. Il l'observa sous tous ses angles et le manipula avec soin ; malheureusement, si ce bout de tissu avait quelque chose d'autre de suspect que la rose rouge, qui prouvait que ça ne lui appartenait pas, ce n'était pas visible à l'œil nu. Peter le déposa donc doucement sur ses draps — neufs — en décidant qu'il soumettrait l'idée de pièce à conviction. Il fouilla ensuite le reste de l'armoire, mais ne réussit qu'à tout déranger de nouveau. Déçu, il quitta simplement sa chambre et laissa finalement le tissu déchiré sur sa table de chevet.

Ce jour-là [romance] [enquête] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant