chapitre 17:

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…Win…

Cela faisait une semaine que MK était partie, et je devais m’avouer qu’elle me manquait. À Chaque fois que je rentrais chez moi, je sentais son odeur comme si elle était incrustée dans chaque pièce de mon habitat. Tout me faisait penser à elle, comme si elle était une drogue à laquelle j’étais devenu accroc. Je revenais une nouvelle fois dans mon refuge. Les lumières n’étaient pas aussi belles que la nuit, mais le cadre restait idyllique.

-        J’ai bien fait de ne pas la recontacter.

Je me persuadais qu’en m’éloignant d’elle, je pouvais l’empêcher de subir une nouvelle agression. « Oui, j’ai bien fait », continuais-je à me convaincre. Pourtant, un sentiment de solitude avait surgi de nulle part et celui-ci ne voulait plus me quitter. Ce n’est pas comme si je m’isolais réellement ; j’étais constamment entouré de mes frères, toujours en train de me battre ou de remplir ces fichus papiers.

-        Putain, Win s’exclama Mess derrière moi. Qu’est- ce que tu branles ?!

-        Quoi ?

-        Tu sais pas décrocher ton téléphone ?

-        Je l’ai pas pris avec moi.

Il agrippa les manches de mon T-shirt brusquement.

-        Tu mériterais des claques. Sérieux, reste concentré. T’es devenu bizarre depuis que ta gonzesse est partie. Si tu voulais pas qu’elle se casse fallait être là. Maintenant, c’est trop tard. Et même ce n’est plus la question. Boric est revenu et tout le monde t’attend dans la chapelle pour le plan, alors magne-toi.

Sans rétorquer, je le suivis. J’étais ailleurs, je ne voyais pas le paysage défiler. En arrivant dans la chapelle, Drark prit la parole avec un regard noir dirigé vers moi. « J’allais prendre une soufflante après. » Il expliqua ce qu’il s’était passé durant l’absence de Boric aux nouveaux venus. Tout le monde était indigné et triste d’apprendre la mort de deux de nos frères. Etonnamment, Boric laissa son fils gérer la messe.

Drak prit la parole, exposant un plan d’action.

— Nous allons attaquer les Theresondab de manière stratégique. Ils s’attendent à une réponse violente et désorganisée. Nous allons leur montrer qu’ils ont tort. Win, tu mèneras l’équipe d’assaut principale. Phénix, toi et ton groupe, vous contournerez leur base et créerez une diversion.

Chacun acquiesça, le regard déterminé. L’heure de la vengeance avait sonné, et nous n’allions pas reculer.

Après la réunion, je restai un moment dans la chapelle, me souvenant des visages de mes frères. La détermination se lisait sur leurs traits, mais je ne pouvais m’empêcher de penser à MK. Son absence me pesait plus que je ne voulais l’admettre.

Phénix s’approcha de moi, posant une main réconfortante sur mon épaule.

-        T’as le droit de ressentir ce que tu ressens. Tu la récupèrera ta gonzesse.

Je hochai la tête, appréciant ses mots sans vraiment les intégrer. La mission allait nous occuper, mais au fond de moi, une partie restait focalisée sur elle, espérant qu’un jour, les choses pourraient être différentes.

La nuit était tombée, enveloppant la ville d'un voile sombre. Nous nous préparions dans le silence, chacun vérifiant ses armes et son équipement. L’air était lourd de tension et de promesses de vengeance. Nous allions frapper fort, et je savais que cette nuit serait déterminante. Pour nos frères tombés, pour ceux encore en vie, et pour MK, où qu’elle soit.

La cible était une maison abandonnée à la périphérie de la ville, lors de notre repérage nous avions vu les Theresondab plusieurs fois dans cet endroit.

Drark nous briefa une dernière fois avant de nous mettre en route.

— Rappelez-vous, on frappe vite et fort. Surprise totale. On neutralise tout le monde et on capture leur chef. Pas de place pour l'erreur. Win, Phénix, vous connaissez vos positions.

Nous nous dispersâmes en silence, avançant comme des ombres dans la nuit. En arrivant près de la maison, je sentis mon cœur battre plus fort. La tension était palpable, chaque craquement sous nos pas résonnant dans l'obscurité. Phénix et son groupe contournèrent la base pour créer une diversion tandis que je menais l’équipe principale vers l’entrée.

Au signal, nous donnâmes l’assaut. La porte céda sous le poids de notre frappe, et nous nous engouffrâmes dans la maison. Les premiers Theresondab furent pris par surprise, tombant sous nos coups rapides et précis. Les pièces se succédaient, chacune révélant un nouvel ennemi à abattre. Mais c’est en atteignant le centre de la maison que les choses se compliquèrent.

Nous entrâmes dans une grande pièce où une douzaine de Theresondab nous attendaient. Au centre, leur chef tenait Ana en otage, un couteau pointé sur sa gorge. « Mais qu’est-ce qu’elle fou là ! »

— Un mouvement, et elle meurt ! rugit le chef.

Nous nous immobilisâmes, la tension atteignant son paroxysme. Je cherchai une solution, une façon de libérer Ana sans qu'elle ne soit blessée. « Putain, tout ce passais bien. »

— Lâche-la, ordonnai-je. Ce n’est pas elle que tu veux.

— Tu crois que j’ai peur de toi, Win ? ricana-t-il. T’es qu’un gamin, un pauvre bébé qui a encore besoin que l’on s’occupe de lui.

Ana, profitant d'un moment d'inattention, tenta de se dégager, mais le chef raffermit sa prise, enfonçant légèrement la lame. Le sang perlait sur son cou, et je sentis la rage monter en moi.

— Assez, criai-je. Lâche-la, ou c’est toi qui meurs.

Dans un mouvement désespéré, je lançai mon couteau, visant la main du chef. La lame se planta dans sa chair, le forçant à lâcher prise. Ana se dégagea, roulant au sol pour s’éloigner de lui. Les coups de feu retentirent alors que le chaos s’emparait de la pièce.

Le chef, blessé mais toujours dangereux, parvint à s’enfuir dans la confusion en ordonnant a ses hommes de nous buter. « Espèce de lâche. »

-        Occupez-vous d’eux. Je vais chercher le chef.

Je sauta par la fenêtre du rez-de chaussée afin de rattraper ce lâche que je sentis une douleur fulgurante. Un coup de feu, tiré par un Theresondab caché, me transperça l’abdomen. Je m’effondrai, le monde autour de moi commençait à devenir flou.

Je vis des ombres se précipiter sur moi, espérant que ce soit ceux de mon club. J’entendis la voix de Mess angoisser.

— Tiens bon, Win. On va te sortir de là.

Je tentai de sourire, malgré la douleur.

— Faut… retrouver le chef, murmurai-je.

Tandis que je sombrais dans l’inconscience, j’entendis le bruit des combats s’éloigner. La mission n’était pas terminée, mais pour moi, la nuit venait de s’achever. Fermant les yeux, je vis le visage de MK me sourire et m’apaiser.

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