Les secrets du royaume [Réécriture]

Partie 2 - 17 - Le poids des regrets

Thalion

4 mois plus tard – lieux inconnus

Cela fait maintenant quatre mois que Freya est partie, et cela fait maintenant quatre mois que je la cherche désespérément. Elle me manque tellement. L'argent rend heureux, je le pense aussi, pourtant aujourd'hui, je suis blindé de thune et malheureux. Chaque jour, je cherche ma Princesse.

Aujourd'hui le Général Eslavi m'a envoyé ainsi que Tic et d'autres en sortie dans la forêt voisine. Il dit que c'est pour la cohésion d'équipe, moi, je pense surtout que c'est pour se débarrasser de moi. Il est vrai que cette semaine, j'ai été particulièrement insupportable avec lui. Il était au courant de mon contrat avec le roi, mais je regrette de lui avoir dit, car pendant un moment, il refusait de me faire sortir. D'après lui, je serai allé chercher Freya où je serai retourné voir le roi. Ce qui est vrai, avant qu'il ne m'interdise d'aller le voir, j'y suis retourné et pour mon plus grand soulagement ma Princesse n'était pas avec eux. Cela signifie donc qu'elle ne s'est pas fait chopper. Cependant, je voulais lui parler d'arrêter mon contrat, mais la conversation s'est un peu compliquée.

Le vent murmure entre les arbres, créant une symphonie mélancolique qui semble refléter mon état d'esprit. Les feuilles mortes crissent sous nos bottes, et chaque craquement semble résonner dans le silence de la forêt. Les arbres, majestueux et imposants, forment une voûte naturelle qui nous enveloppe, leurs ombres dansant au rythme des rayons de soleil filtrant à travers le feuillage dense. Les fougères et les buissons créent une mosaïque de verts, entrecoupée de taches de lumière dorée.

– Tu penses à quoi ? Me demande Tic me faisant sortir de mes pensées.

– À rien d'important.

– Fou toi de moi, je suis sûr que tu penses encore à ta Princesse bien aimée.

Je n'ai pas beaucoup vu Rocs depuis la dernière fois, pourtant il a au moins eu le respect de ne pas me parler d'elle. Je pense que Tic n'a pas peur de se prendre une torgnole de ma part.

– Tu peux tout me dire, tu sais.

– Oui, je sais, c'est justement le problème.

– Je suis sûr que tu vas revoir ta Princesse.

Je n'ajoute rien de plus, je suis fatigué de parler d'elle. Non pas qu'elle m'énerve ou quoi. Mais plus tôt, par tristesse. Elle me manque terriblement, j'aimais vraiment beaucoup lui parler et surtout m'entraîner avec elle. On a vécu beaucoup de chose qui nous ont rapproché et malheureusement, j'ai fait de la merde.

– Chute, cria un de mes coéquipiers.

Nous nous baissons tous et ne bougeons plus afin de ne faire plus aucun bruit. J'arrive à entendre une conversation au loin, sans pour autant saisir ce qu'il se dit. Cette sortie ne sera peut-être pas aussi pénible que prévu.

– Ce sont les Hominums, ils sont quatre exactement.

Étrange, d'habitude, il se déplace en plus grand groupe. Cela doit être simplement un groupe d'ado voulant faire leur preuve à leur paternel. D'autant plus que la dernière fois que nous avons vu un groupe d'Hominums c'était il y a plus de quatre mois. Quand ma Princesse était encore là, pensais-je, sentant une vague de tristesse me submerger.

– Ils devraient être plutôt faciles à maîtriser.

– Très bien, on ne tue personne, dis-je en m'adressant à mon petit groupe. On les neutralise et on leur demande ce qu'ils font dans le coin. Simple contrôle, vous connaissez vos postes. Go !

Le groupe s'éparpille, chacun se positionnant avec une précision militaire. Les arbres nous offrent une couverture parfaite, leurs troncs épais et leur feuillage dense nous camouflant. Je lance le top départ. Une dizaine de mes hommes, dont moi, sortent de la forêt et neutralisent les Hominums. Dans un premier temps, les choses se passent comme d'habitude. Nous plaçons les Hominums en cercle et nous nous postons autour d'eux, formant une barrière humaine. Ils ne peuvent rien faire, leurs regards paniqués cherchant une issue inexistante. Les rayons de soleil qui traversent le couvert des arbres éclairent leurs visages, révélant leur peur et leur jeunesse.