47 - Le pacte de l'Ombre

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Raymondin

Quelques jours plus tard - Drales

Je me tenais dans les jardins du château, les bras croisés, le regard fixé sur les arbres qui se découpaient contre le ciel gris. Le crépuscule approchait, et une lueur bleutée enveloppait tout, plongeant le monde dans une ambiance presque surnaturelle. Mes pensées tourbillonnaient, cherchant désespérément un plan, une idée qui pourrait enfin percer la carapace de froideur que Freya s'efforçait de maintenir autour de son cœur.

J'ai tout essayé pour gagner son affection. J'ai joué de mon charisme, usé de mes talents de stratège, montré ma vulnérabilité... Rien ne semblait l'atteindre. Freya restait insaisissable, distante, toujours sur la défensive. Et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elle n'était pas indifférente à moi. Il y avait ces moments fugaces où je percevais un doute dans ses yeux, un léger tremblement dans sa voix. Mais c'était trop peu, trop fragile. Il me fallait quelque chose de plus, quelque chose qui la forcerait à affronter ce qu'elle ressentait réellement, même si elle ne voulait pas l'admettre.

Une idée folle me traversa alors l'esprit, une idée si insensée qu'elle pourrait bien être la seule à fonctionner. Mais je ne pouvais pas accomplir ce plan seul. Il me fallait l'aide de Jona, la sœur de Freya.

Jona n'était pas dupe. Elle voyait clair dans mes manœuvres, mais je savais aussi qu'elle tenait à sa sœur plus qu'à tout au monde. Si elle pensait que cela pouvait aider Freya, elle pourrait être convaincue de m'aider. Avec cette résolution en tête, je quittai les jardins et me dirigeai rapidement vers les appartements de Jona, mon cœur battant la mesure de mon audace.

Je frappai donc à sa porte, et lorsqu'elle ouvrit, je fus accueilli par le regard de méfiance de Jona.

– Raymondin, tu n'aurais pas pu venir un peu plus tôt ? demanda-t-elle, ses bras croisés sur sa poitrine.

Je souris dans l'ombre. J'ai envoyé un hibou à Jona afin qu'elle vienne nous rejoindre à Drales. Je lui demande son aide pour que Freya puisse ouvrir les yeux. Cela fait quelques jours maintenant que je la voie enchaîner les rencards sans résultat. Elle se force à y aller. Alors que ce n'est pas le but. Il n'y a que le temps qui la fera oublier, pas de s'obliger à aller à des rencards.

– Jona, dis-je en feignant la frustration. Freya m'évite, elle m'ignore complètement. J'ai essayé de lui parler, de la raisonner, mais rien n'y fait. Je devrais peut-être lui dire ce que je ressens une nouvelle fois.

Elle plissa les yeux, sondant mon visage avec une suspicion évidente.

– Qu'est-ce que tu mijotes encore ? Si tu crois que je vais t'aider à manipuler ma sœur, tu te trompes lourdement.

Je secouai la tête, adoptant un ton plus sincère.

– Écoute-moi, Jona. Je ne cherche pas à la manipuler. Je veux qu'elle comprenne ce qu'elle ressent pour moi, ce qu'elle refuse d'admettre. Tu l'as vue, tout comme moi. Elle est sur la défensive, mais ce n'est pas parce qu'elle ne ressent rien. C'est justement puisqu'elle ressent trop.

Elle continua de me fixer, les yeux plissés, essayant de deviner mes intentions.

– Et comment comptes-tu faire ça ? Tu penses qu'elle va juste tomber dans tes bras si tu lui fais un beau discours ?

Je soupirai, détournant un instant le regard avant de plonger mes yeux dans les siens.

– Non, ça ne marchera pas comme ça. Je pense... que si elle me croyait en danger, elle serait forcée d'affronter ses véritables sentiments. Quoi qu'elle pense de moi, je sais qu'elle ne me laisserait pas tomber. Et si elle réalise à quel point elle tient à moi, cela pourrait tout changer.

Les secrets du royaume [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant