33 - Le dernier souffle

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Freya

Clanne

C'était Tic la taupe, pas Rocs. Une vague de réalisations s'abattit sur moi, et un frisson glacé parcourut mon échine. Je m'étais complètement trompée, et cette erreur risquait de nous coûter cher. Les pièces du puzzle se mettaient en place dans mon esprit, chaque détail trouvant sa place avec une clarté brutale. Rocs n'aurait jamais pu savoir que nous serions à Aviris.

C'est Tic qui était avec nous.

Tic qui avait toutes les informations cruciales.

C'était lui qui pouvait avertir le roi de notre venue.

Rocs n'en avait jamais eu connaissance. Je me souvins de cette nuit où Tic m'avait assuré que Thalion était avec le roi, et ce détail prenait maintenant une tournure sinistre. C'est encore lui qui avait proposé cette soirée, lui qui avait orchestré nos mouvements jusqu'à Clanne.

La fureur s'empara de moi comme une flamme dévorante, faisant flamboyer mes yeux d'un bleu vif, presque surnaturel. Pourtant, malgré cette démonstration de pouvoir, personne autour de moi ne semblait intimidé. Au contraire, l'indifférence de ces visages m'emplissait d'une colère encore plus vive. Nous avions été bernés, et je pouvais sentir l'étau de la trahison se refermer sur nous. Thalion était sous la douche, ignorant encore tout de notre absence, mais je savais qu'il serait trop tard quand il s'en rendrait compte. Notre sort semblait déjà scellé.

– Voyons ma fille, pas besoin de t'énerver.

Je me retournai vers lui, un mélange d'émotions tourbillonnant en moi. Pourquoi étaient-ils venus ? Pourquoi maintenant, alors que je n'avais toujours pas les réponses concernant cette clé si précieuse ?

– Pourquoi êtes-vous venue ? Car je n'ai toujours pas les réponses de votre très chère clé.

– Moi, je les ai, répondit Raymondin.

Son annonce capta instantanément l'attention de tous. Chaque visage se tourna vers lui, les yeux emplis de surprise et de suspicion. Une tension palpable s'épaissit dans l'air, pesant lourdement sur mes épaules. Ce jeu dangereux menaçait de nous détruire tous, un par un, si cela continuait ainsi.

– Très bien, nous vous écoutons.

– Seulement, je ne vous le dirai pas, rétorqua-t-il avec une froideur calculée.

– Et pourquoi ?

– Parce que cette clé est beaucoup dangereuse pour qu'elle soit dans les mains du mal.

– Il me semblait que c'était vous l'homme du mal, mon très cher Raymondin.

J'écoutais attentivement cet échange, chaque mot s'inscrivant profondément dans mon esprit. Pourquoi Raymondin refusait-il de révéler le secret de cette clé ? Ses motivations m'échappaient complètement, et cela me rendait folle. Que cherchait-il à protéger, ou peut-être... à manipuler ?

– Eh bien, voyez-vous, j'ai changé.

– Et pour quelle raison ?

Cette fois, il n'y eut aucune réponse. Cette fois, il n'y eut aucune réponse. Mon père, les sourcils froncés par une colère froide, détourna soudainement son regard de Raymondin et se tourna vers moi. Sans prévenir, je sentis une pression invisible m'étreindre la gorge. Mes poumons se contractèrent, cherchant désespérément à capturer de l'air. Il m'étouffe ! Une terreur panique s'empara de moi alors que je portais les mains à ma gorge, mes ongles s'enfonçant dans ma peau comme si cela pouvait me libérer de cette emprise.

– Parlez, Raymondin, ou elle mourra, tonna mon père, sa voix impitoyable.

Raymondin se figea, son visage se décomposant à mesure qu'il comprenait l'horreur de la situation. Ses yeux, élargis par la peur, se posèrent sur moi. Je pouvais sentir sa panique, presque palpable.

Les secrets du royaume [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant