Les secrets du royaume [Réécriture]

23 - Drales

Freya

Tôt le matin - Camp d'Hallow

– Tic, tu as tout ? Demanda Thalion.

– Oui papa, maman, tu as tout préparé ?

Je pris une profonde inspiration, sentant l'air frais de l'altitude m'envahir les poumons. Les dragons étaient prêts, chargés de provisions et de nos affaires pour le voyage. Nous avions enfilé nos manteaux les plus chauds, car la température allait chuter considérablement à mesure que nous prenions de la hauteur. La route promettait d'être longue, mais l'idée de visiter Drales et de rencontrer les elfes pures me tenait éveillée. Depuis toujours, j'avais rêvé de rencontrer ces êtres majestueux, réputés pour leur intelligence et leur puissance. Ils étaient les législateurs de Swiftdale, respectés et craints par tous.

Le soleil commençait à poindre à l'horizon, teintant le ciel de nuances orangées et roses. C'était le moment parfait pour partir. Chaque membre de notre famille avait son propre dragon. Le mien, d'un bleu profond, me rappelait mes pouvoirs. Thalion avait un dragon noir, mystérieux et imposant. La première fois que j'avais rencontré mon dragon, c'était dans une cachette secrète avec Thalion. Depuis ce jour, une connexion unique s'était formée entre nous.

Je vérifiai une dernière fois les sangles autour de mes jambes. En temps normal, je n'en aurais pas eu besoin, mais par mesure de sécurité, il valait mieux s'assurer qu'elles étaient bien fixées. Thalion s'approcha de moi et tira sur les sangles pour s'assurer qu'elles tenaient bon. Son geste, bien que pratique, réchauffa mon cœur. Peut-être était-ce le manteau épais ou le soleil levant qui me faisait cet effet.

– On se retrouve à Drales Thalion, criais-je alors que mon dragon s'envole déjà. Ses puissantes ailes battant l'air avec force.

J'avais pris les devants, comme pour lancer une course amicale. Le vent frais fouettait mon visage alors que je m'élevais de plus en plus haut. Thalion et son dragon me suivirent de près, accélérant pour me rattraper. Nous volions en parfaite synchronisation avec le lever du soleil, créant une danse aérienne spectaculaire. De l'extérieur, cela devait être magnifique. Mais dans mon esprit, seule la victoire comptait. Nous poursuivîmes notre course pendant plusieurs kilomètres, riant et taquinant, jusqu'à ce que nous décidions finalement d'arrêter.

Évidemment, c'est moi qui ai gagné, même s'il persiste à dire le contraire.

Les six heures de vol passèrent relativement vite grâce à quelques siestes bien méritées. Lorsque nous arrivâmes enfin à Drales, le spectacle qui s'offrit à nous était à couper le souffle. Un immense royaume flottant sur l'eau, ses bâtiments blancs étincelant de dorures sous le soleil. Rien à voir avec la tente modeste que nous avions à Hallow.

– Bienvenu à Drales, nous accueillit un elfe, nous allons nous occuper de vos dragons et nous vous emmènerons vos affaires dans vos chambres respectives. Cependant, vous devriez aller vous laver et changer vos tenues pour que l'empereur puisse vous accueillir dans les meilleures conditions.

L'elfe nous guida à l'intérieur d'un bâtiment somptueux et nous fit arrêter devant trois portes distinctes. Je tentai de rester confiante en entrant dans la salle qui m'était destinée. À l'intérieur, une pièce sobre, mais élégante, contenant seulement une boîte ornée de motifs anciens. Une voix douce, émanant des haut-parleurs, se fit alors entendre :

– Merci de déposer l'entièreté de vos vêtements et de les déposer dans la corbeille en face de vous.

Super, je vais me retrouver nue sans aucune idée de ce qu'il se cache derrière l'autre porte. Un plaisir ! Je ne sais pas si l'idée de Thalion était vraiment une superbe idée. À contrecœur, je retirai chaque pièce de mon habillement, y compris les quelques armes dissimulées sur moi, et les déposai dans la corbeille. La porte s'ouvrit alors, révélant une immense douche carrelée de marbre blanc étincelant. Le jet d'eau chaude était une bénédiction, lavant la poussière du voyage et apaisant mes muscles fatigués. Une fois propre, je me dirigeai vers la seconde pièce, où une robe blanche était déposée au centre sur un mannequin. La robe, cintrée à la taille et ornée de filigranes dorés, évoquait l'élégance d'une déesse antique.