Dans les sombres secrets de Manon

La tête dans les étoiles,

La tête dans les étoiles,

Il m'écoute attentivement parce que ses lèvres caressent ma peau humide. L'eau fumante nous embaume comme dans un hammam. Il mordille mon cou et je me sens comme victime de son charme envoûtant. On s'extirpe de la douche et il m'entraine dans la chambre. Ses mains me pincent les tétons, je ressens un fantasme me chatouiller mon esprit un peu rebelle. Il cherche dans ses affaires une corde et dans la cuisine un couteau qu'il frotte délicatement sur mon ventre.

—Chut ! Ne crains rien, cette lame ne te fera aucun mal.

Le métal froid glisse sur moi, je me prends au jeu.

— J'aime bien, tu peux me le remettre sur le ventre ? S'il te plaît. Je ferme les yeux, un brin d'excitation picote dans mon ventre. La corde autour des poignets, on dirait une scène de crime.

— J'exaucerai tous tes vœux. Je veux tout savoir de tes pensées et de tes fantasmes. N'aie aucune honte.

—D'accord toutefois, tu n'as pas peur de te mettre en retard ?
—On a bien cinq minutes.

—Fais-moi l'amour. Chuchotai-je comme un souffle.
—De quelle manière ? Douce...., il descend sa main le long de mon ventre puis entre mes cuisses jusqu'à atteindre mes fesses. Ou la manière brutale ? Il me donne une fessée et un liquide dégouline.

—Un mélange des deux.

—Avec plaisir dans ce cas.

Il attrape la ceinture d'un pantalon qu'il veut porter aujourd'hui et me cambre sur le lit. Le métal froid frappe sur mon postérieur. C'est ça que tu veux ? Me demande-t-il en me regardant. Il m'assène encore un coup, puis sa main essuie les traces rouges. Son sexe se colle entre mes fesses, il me caresse avec. C'est doux, c'est un don juan. Un Maître dans ce domaine. J'aimerais devenir son objet. Sa chose et sa souffrance. Comment lui faire comprendre ? Un tas de question qui se bousculent dans ma tête. En émettant le plus érotique des gémissements ? En criant encore ? Non reste naturelle Manon. Il assène plusieurs coups de ceinture sur ma peau.

—N'hésite pas à me stopper si jamais je vais trop loin. Me rassure-t-il.

—Oui, je te le promets.

—Bien ! Alors si tu as mal, notre code sera feu et si la limite est dépassée, tu me diras flamme.

—Oui monsieur.

Il dépose sur mes jolies fesses un baiser puis me claque la ceinture sur le ventre. Le plaisir est intense et excitant. Mes seins rougissent, je brûle comme si j'étais enflammé. Est-ce la passion ou l'émotion qui me rend toute chose ? Puis son portable se met à sonner, il est presque temps pour lui de partir travailler.
—Fais chier ! il m'embrasse les tétons puis les lèvres. Je suis sincèrement navré mon petit rossignol, je dois m'habiller et partir. Je prendrai ton sandwich. Je t'aime. Il retire la corde de mes poignets et m'embrasse une dernière fois sur le front.
Je soupire et me demande pourquoi ça n'arrive qu'à moi. Je m'habille et remarque des marques rouges sur mon cul. Je suis très prudente en me vêtant afin de ne pas me faire mal. Dans le salon, Noah me fixe du regard. Qu'est-ce qu'il lui prend maintenant ? Il sait bien que Nolan et moi avons des relations intimes ? Non ?

—Quoi ?

—Oh rien aller, je pars à la douche. Je vais être en retard au travail. Il me toise et émet un soupir en levant les yeux vers le ciel.

Il semble furieux, mais pourquoi ? Jamais content celui-là. J'avale un grand verre d'eau et part bosser également. J'ai besoin de me changer les idées. Sur le trajet, je songe à ses moments tendre avec Nolan. Ma peau est encore douloureuse. Je porte la marque de cet amour, et mes pensées ne sont que bonheur et joie. Même si je me sens nostalgique. Je dévore mon déjeuner entre deux puis il est temps de me mettre au boulot. Je suis concentré, même si mon cœur songe déjà à ce soir.  Aujourd'hui, je rentrerai vers 20 heures 30 et cela me parait déjà l'éternité. J'ai la tête qui pense trop. Mes collègues me parlent, cependant j'ai comme l'impression de ne pas saisir leurs paroles. Ma collègue Barbara me raconte sa journée avec ses enfants, je suis comme dans un autre monde. Il est impératif que je sois attentif. Ce matin aurait pu être parfait si cette connasse que je suis avais su le garder plus longtemps ! Je reste à mon poste de nombreux coups de téléphone sans importance. Je fixe le cadran de l'horloge mural au-dessus de ma meilleure collègue et amie Suzy. Une brunette aux yeux noisette, toujours souriante avec son accent Niçois à couper au couteau. Malgré son côté Naomi Campbell, je l'adore toujours à nous faire rire. Sa taille mannequin ne la rend pas plus hautaine ni exécrable, bien au contraire. On l'aime tous ici dans cette entreprise. C'est notre petit rayon de soleil. Elle rayonne avec sa peau métisse et son sourire. À dix-huit ans, elle voulait s'inscrire à  miss France, mais son bac était plus précieux pour ses parents. Elle l'aurait gagnée haut la main.