Dans les sombres secrets de Manon

Juste une danse,

Juste une danse,

Voilà ! Cela fait déjà une semaine qui vient de s'écoulée, et je me sens toute changée. Je me sens bien plus adulte, plus forte pour affronter la vie avec ses hauts. Ainsi que ses bas, mon corps est martelé d'amour, de fièvre endiablée et de caresses. Jamais on ne m'avait aimé d'une telle façon, à tel point que je pouvais penser que tout cela n'étais qu'un joli rêve dans lequel je me réveillerais bien un jour. Tous les garçons que j'ai côtoyés par le passé n'étaient que des amis et rien de plus. Jadis, j'ai même pensé que je n'étais pas normale. Toutefois, je ne savais pas réellement ce que c'était que d'être aimé, désiré et incommensurablement apprécié pour ma personne. J'ai songé à devenir nonne, moi être enfermée dans les ordres why not ? Dans les couvents, je me serais vouée à la passion du Christ. Mes parents étant eux-mêmes très croyants, voire pratiquants, je me voyais marchant vers leur propre conviction. Heureusement, cet homme est rentré dans ma vie au bon moment. Notre rencontre au bord de la mer. Un jour de septembre, le soleil tapait encore de tout son éclat sur ma peau un peu trop pâle pour une italienne de souche. J'étais partie une semaine seule afin de me ressourcer. Je suis seule chez moi, la pluie tape contre les carreaux. Une tasse fumante et très odorante de thé, menthe et verveine à la main. La tasse me réchauffe les mains. J'en bois une gorgée et je manque de me brûler la langue. J'écoute la pluie et le chant des oiseaux, le bruit de la nature m'apaise. Je suis encore en pyjama, la solitude est un grand bien pour l'esprit. Le paysage devant mes yeux d'enfant, sont émerveillés, aucun bruit, parasite pour me distraire. J'humecte l'air sain de la campagne. Aucune pollution néfaste, juste moi et mon calme et ma sérénité. Je tapote frénétiquement le clavier de mon portable, seule technologie qui me tient compagnie en ces temps où la modernité est à l'air du temps. Mes sens sont décuplés lorsque je retrouve mes ressources. Alors que je pense que rien ne viendra me déranger, un bruit me sort de mes pensées. Une sonnerie que je connais que trop bien. Celle de mon portable.

Je décroche sans même regarder le numéro qui s'affiche à l'écran.

— Allô !

— C'est moi, tout va bien ?

Cette voix met très familière. Mon cœur retrouve son calme.

— Oh, je suis contente d'entendre ta voix. Oui tout va très bien et de ton côté ?

— Tu ne devineras jamais, je suis sur le chemin vers chez toi.

— Quoi ? Chuchotai-je afin qu'il ne m'entende guère.

Je me sens complètement désorientée. Comme si ma boussole perdait le nord. Ma tasse, en tremblant, se renverse sur mon tapis. Zut ! La théine ne me rend pas si maladroite habituellement. Le portail étant fermé à clé, je fonce à la recherche de celle-ci sans attendre.

— Ne te précipite pas, tu as le temps de te faire belle chérie.

Mais pourquoi prétendre que je suis sous pression ? Mon souffle me trahirait-il ?

— Qu'est-ce que.... Non, je ne me dépêche aucunement. Voyons pourquoi dis-tu ça ?

— Je te connais bien.

Encore ce sourire qui me fait fondre. Arrête de faire ça pensé-je. Peu après avoir raccroché le téléphone, je fonce ouvrir le portail et me déshabille afin de prendre un bain. Je me jette sous l'eau fumante du pommeau de douche.

— Dis Siri ! Mets la musique sur Spotify s'il te plait.

Génial ma chanson d'Atomic Kitten. Elle me rappelle mon adolescence. En quelques minutes, je me prends pour une star. Un peu de shampoing et voilà mes cheveux sentent l'amande douce et ma peau la rose. Je n'omets aucune partie de mon corps. J'ai dû oublier de m'épiler, un peu de gel et de coup de rasoir par-ci par-là. Pour son chéri, tout doit être impeccable. Une fois sortie de la douche, je parfume mon endroit érogène sous mes oreilles. Une queue haute, puis un brossage de dents. Je vérifie tout au peigne fin. Une robe d'un rose poudré en mousseline, je l'adore celle-là. Une touche de blush et de fond de teint pour camoufler mes cernes. Mes talons et une touche de gloss. Puis mes émotions se bousculent, j'entends au loin le bruit d'une voiture. Serait-ce une Alfa Romeo qui se gare près de mon portail déjà ouvert ? Mon estomac appréhende déjà.