Partie 2 : Océane et Noah

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Océane et Noah,

Cinq ans auparavant, habitation vétuste, vieux meuble, endroit qui empeste la beuh et les murs jaunis par la fumée de cigarette, Des trainées blanches sur les tables, j'ingurgite mon dernier verre de vodka. Le poison s'infiltre dans mes veines à la vitesse d'un éclair. Je ne suis pas lavée, je suinte l'alcool et mon haleine pu le CBD. Noah m'a encore blessé, en m'envoyant des vidéos de ses sexes tape. Gros connard ! Je te déteste espèce de gros salaud. Un haut-le-cœur s'empare de moi. Je sniffe afin d'apaiser ma haine de lui, sans compter le nombre de prises de cette substance dégénérative. Volets fermés, où suis-je ? Chez mon dealer probablement. Un black d'un mètre quatre-vingts avec lequel j'ai des rapports sexuels assez hard, néanmoins ça me maintient comment dire en forme. J'ai mal entre les cuisses, il m'a défoncé hier soir. Il me paie simplement parce que je suis bonne. Sale type, un jour, tu pourriras en taule pourriture, je peux te l'assurer, il m'a encore asséné un coup de pied aux fesses parce que je suis défoncée comme une proxénète en manque de dope.

—Bouge ton cul sale pétasse ! Il hurle dans mes oreilles. À moitié assommé par ma dernière tracée de poudre.

—Je ne te paie pas pour que tu sois une larve. Regarde ta maigreur fout les jetons, tu es mince comme un clou, qui voudrait coucher avec ça ?

—Bien Will, encore un verre, je te prie.

—Que dalle ivrogne. Encore un coup dans le flanc cette fois. Tu empestes l'urine, va te laver et ne mets pas trois plombes s'il te plait. Tu as de la chance que je t'ai repêché sinon tu serais restée une clodo. J'ai la vision troublée, l'alcool fais son effet. Je titube et manque de perdre l'équilibre sur le carrelage sale.

—Je sens que je vais vomir !

—Barre ta graisse alors. Et si tu gerbes, tu ramasses ta merde vieille conne.

J'ai la tête comme dans un étau, des larmes sur les joues, mes battements se font irréguliers. Sous un filet d'eau, je tente de récupérer mon semblant de vie. Un cadavre qui s'est perdu dans un univers dangereux. L'eau ne me ferait pas de mal, j'ai la bouche pâteuse. Comment sortir de cet enfer ? J'enfile un jean et un tee-shirt, les volets sont clos, je n'y vois presque rien. J'enfile mon blouson, nous sommes en plein hiver, dehors la température est forcément inférieure à 10 degrés Celsius. J'enfile aussi mes bottes qui mériteraient un bon rafraichissement. J'allume une clope, son goût m'arrache une toux rauque. J'ai les yeux d'un panda, mes cernes me rendent moche et mes dents soufrent d'un manque d'esthétique. Je me les brosse avec une ancienne brosse qui a besoin d'être changée. Dehors l'hiver a pris le dessus, les arbres sont enneigés et le sol recouvert de vers glas. Déjà que je ne tiens plus sur mes jambes, si je perds pied direction les urgences. Je tente d'arrêter deux ou trois voitures sans tomber sur la bagnole de flic en service. Je ne suis pas potable, juste en manque de drogue et d'alcool bien fort. Le sexe n'est que pour me faire payer ma consommation. Un cercle vicieux. Je n'ai que 20 ans et j'ai l'impression d'avoir une peau de quarante. Après plusieurs minutes à faire le piqué, un bolide s'arrête. Un homme brun, sourire charmeur, yeux verts, d'eau m'invite à m'installer dans son magnifique cabriolet.

—Bonjour Manon, ça faisait un bail.

—Nolan ! C'est toi ?

Aujourd'hui samedi 27 juillet 2024 10:10 du matin, j'ai les cheveux en pagaille, j'avance dans le salon et retrouve Nolan qui fume sa cigarette électronique. Il crache sa fumée et la chasse de la main afin de ne pas me la faire inhaler.
—Bonjour mon cœur.

—Salut ma puce, bien dormi ?

—Oui et toi ?

—Je n'ai pas réussi à fermer l'œil avant une heure et demie du matin.

Dans les sombres secrets de Manon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant