Après avoir réussi à m'endormir quelques heures, sans doute 4 ou 5, je sors de mon lit, et agis comme si rien ne s'était produit. Aucunes crises. Aucunes larmes.
Comme si je n'étais pas à deux doigts d'appeler le 3114, ou de me défenestrer.
Aujourd'hui je dois aller au musée avec un ami. Je porte une longue jupe blanche avec un débardeur rose pale. J'aime bien ma tenue, mais elle aurait été plus belle portée sur une fille plus mince. Je n'aime pas mes hanches.
Hier soir j'ai eu encore une fois cette impression de mourir. Je ne survivrai pas à la prochaine crise : ça va finir par me tuer, je dois agir.
Je dois faire quelques chose. Je n'ai plus le droit de me laisser couler. J'ai mal à la tête ...
Je vais tenter de reproduire une œuvre de van Gogh, dans le grand livre que j'ai emprunté à la bibliothèque municipale, j'ai besoin de me changer les idées.
Sans discord, je me serai sûrement défenestrée. Mathéo m'a sauvé la vie, j'ai installé discord pour lui initialement mais ça, il ne le saura jamais.
Après avoir teint ma palette de multiples bleu, maman m'appella : je dois aller chercher des sacs poubelles.
J'enfile ma paire de chaussure, je sors.
Et dehors tout est gris, tout est moche. Tout est parfait mais les gens ont rendu ce monde moisi, et ça me glace le sang rien que de songer au fait que j'y ai contribué. Que suis je hypocrite !
Je longe la rue des trois molettes, et même ce drapeau coloré au dessus de ce magasin artisanal a ternit. Dehors tout est moche, et tout le monde se ressemble.
J'ai l'impression d'être le petit canard noir au milieu des cygnes blancs.
Et qu'est ce que je suis égoïste ...
J'aurai du me laisser mourir hier soir, ne pas chercher à me battre pour reprendre mon souffle.
Mon ami hongrois était super inquiet. Il a du lire ce que j'ai écrit sur huddleverse. La nuit c'est plus ou moins calme sur le serveur d'ailleurs, mais j'ai pu trouver de l'aide, quand au bout d'un heure, j'étais toujours pas bien.
Il ne m'envoya pas de capture d'écran de m mes messages cette fois ci, mais : « How r u ? »
Je m'apprêtais à lui répondre que j'étais exténuée après une nuit difficile mais j'avais oubliée que cette question était rhétorique : je dois répondre que oui...
« -Im alr thx wbu ?
-You really mean that ? »
Je fixe alors mon écran ...
Je lui dit que non, que j'ai passé une nuit horrible, que j'ai pu m'endormir qu'à 8 heures du matin, après une grosse crise de panique puis de larmes .
Je lui ai épargnée que j'avais l'impression de mourir ...
On en discute... mon cerveau ne suis plus ...
Je le mérite, mais si je le dis trop, ça finira comme avec Mathéo, alors je me contente de dire merci lorsqu'il me complimente...« you are an amazing person but don't realize that » m'envoya t il, et ca me fait pleurer.
Pourtant je suis horrible...
Je me dégoûte tellement ...Aux alentours de 14 heures, je me suis rendue au musée avec un ami. Lui aussi me trouve bizarre, mais il semblerait qu'il passe outre ce constat.
Au musée, c'était beaucoup plus simple de faire semblant : ça m'intéresse vraiment alors j'arrive à me concentrer. J'aime beaucoup ce qui est coloré, c'est gai. J'apprécie beaucoup les artistes du XIXe : les artistes de l'époque de Van Gogh ou Monet...
Ils ont le droit d'être fous eux ... ils ont le droit d'être malade...
En attendant, j'admire... et ça me fait me sentir un petit peu mieux...
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Vie d'une adolescente déprimée
Non-FictionHello c'est ma première histoire donc n'hésites pas à me donner des conseils !!