Troisième

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J'en ressors certes à peine, je me dois de rédiger un chapitre sur cette année, certes difficile, mais sans doute la plus belle de tout mon collège. En effet, je me suis trouvé des ami(e)s, des vrais.
Les angoisses naquirent dès les vacances d'été, face à la pression que m'évoquait le brevet. À la rentrée, tout était plutôt simple sociologiquement : le dernier jour de quatrième, Paola était venue me voir quand j'étais seule, griffonnant quelques figures sur une feuille froissée.
Un midi, Lola et une autre fille étaient venus nous parler. Nous formions un petit groupe d'amies. Or, l'hypocrisie de certaines le brisa.
Plusieurs disputes, mais Lola et moi, malgré ces épreuves, sommes toujours amies.
Grâce a la CHAAP, j'ai pu tisser des liens avec Lily. Comment oublier ce cours ou, en ayant pris mon courage à deux mains, je lui demandais en bégayant : « Tu t'appelles comment ? »...
Anxieuse à l'idée de paraître étrange, je la sentais me juger sous son sourire hypocrite et sa réponse assurée : et j'avais sans doute raison...
Suite à un voyage scolaire, notre amitié devint officielle. Néanmoins le lendemain, j'eu le droit à une longue discussion sur le fait que je n'étais pas grosse : elle avait remarquée que je scannais quelques emballages sur mon téléphone. En effet, cela facilite le comptage des calories grâce a mon application.
Pourtant, sur le trajet, elle me pinçait le ventre et les cuisses dans le bus...
Bien sûr, je n'y voyais aucun mal : juste une personne un peu trop tactile. Je lui fit tout de même savoir mon mal aisé, à plusieurs reprises.
Malgré tout, je pris sur moi, comme j'aurai du le faire tant de fois... et j'avais cette illusion de bien être qui me parait parfois si utopique lorsqu'elle m'offrait ses dessins ...
Plus tard, après une petite chamaillerie avec Lola, j'appris qu'elle avait tenté de s'ôter la vie. Elle me l'a dit pendant le cours de latin. Comment oublier ce jour là, alors que je riais tant que je ne pouvais plus reprendre mon souffle, avant d'apprendre cette macabre nouvelle ?
J'ai tentée de rester stoïque, même si ce fut rater. Chez moi, je fondit en larmes, face aux centaines de message de Lily et Lola sur le fait que ce n'était pas ma faute. Néanmoins, encore aujourd'hui, mon cœur se serre abominablement fort quand j'y repense.
Cela n'était rien face à ce qui m'attendait. Quelques temps plus tard, je remarque un comportement anormale chez Lily...
Le soir, je m'aperçois qu'elle m'attends avant de rentrer chez elle. Elle tient dans ses mains des boules de papiers chiffonnées. Je sens qu'elle veut que je les lise.
Je lui prends des mains, elle lutte à peine.
Et c'est une lettre d'adieu, pour moi et Lola. Beaucoup de questions me traversent l'esprit, je descend les escaliers avec elle, et les larmes montent si vite. Elle me fait remarquer que c'est à elle de pleurer, pas à moi, et qu'elle a écrit ça sur un coup de tête. Elle me prends dans ses bras, mon monde s'effondre, je ne voulais pas la lâcher, tétanisée à l'idée de la perdre...
Mais les larmes deviennent vite incontrôlables. Lola tentait de me calmer, en vain.
Je n'ai jamais autant pleurer au collège. Je n'ai pas réussi à tenir tout le cour de latin. J'eu la permission de sortir de la classe avec Lola. Je peinais à tenir debout tant la douleur fut intense. Et je n'osais pas attraper mon téléphone pour savoir si elle avait tentait de s'ôter la vie ou non.
Ma voix tremblante contraste avec la voix triste de Lola qui tente de me rassurer. Et mon coeur devenait si lourd que je m'appuyais sur le lavabo des toilettes pour ne pas m'effondrer.
Lorsque que 17 heures 50 sonna, je pris mon courage à deux main, pour poursuivre la journée plus ou moins normalement. Comme d'habitude, je me mets près de ce banc, ou j'attends toujours Mathéo pour lui dire au revoir.
Je lui demande s'il va bien, il me repondit que oui.
« Mathéo ... Louise elle m'a donnée une lettre d'adieu »
Et ces mots me tuaient, mais il ne m'avait pas entendu alors je du les répéter.
« Mathéo ?
-hum ?
-Lily... elle m'a donné une lettre d'adieu et ... «
Je tente de prendre une grande inspiration.
Il me regarde l'air inquiet : « Et elle m'a fait ? , me dit il.
- Je n'en sais rien. »
Et mes yeux se noient, dans ma tête v'est le chaos. Il m'a dit qu'il tentera de l'appeler des qu'il sera chez lui.
Je n'arrivais plus à parler, alors j'avançai vers la porte.
« Ça va ? »
C'était ma prof de français. Elle appela mon prénom. Je n'arrive pas a parler, alors Mathéo, quelques mètres plus moi arriva.
« Louise lui a filée une lettre d'adieu. Elle est inquiète »
Oui, je mourrais d'inquiétude.
Le cpe fut avertis. Papa me chercha au collège, j'avais les yeux qui pique. J'étais essoufflée. J'avais si froid...
Sur le trajet, il me réprimanda un peu, sous prétexte qu'il s'était inquiétait et que Lily était cinglée. Mais l'idée de la perdre me glaçait le sang.
Je finis dans les bras de maman... enfin un peu rassurée, surtout quand je vu qu'elle était vivante.
C'est si dure de raconter tout ca sans pleurer... mais je veux finir de l'écrire ce soir, passons outre les larmes...
Il y eut quelques disputes entre Lily et moi, Mathéo et moi, ou Lola et moi, mais je tenais à faire de mon mieux.
C'est jamais assez de toute façon.

Lily était très tactile...
Un jour à la cantine, j'étais allée remplir la carafe d'eau. Je ne comprendrai jamais pourquoi cette tâche est synonyme d'autant de débat... À la table à laquelle nous étions installée, tout les regards étaient figée sur moi, et je haïssais cette sensation.
Lily souriante me dit alors : « T'as vraiment de la chance d'avoir des formes ... »
Choquée, je lui demande de répéter : « en mode, t'as un gros cul ..
- Hein ? Mais beurk tu regardes mes fesses ?!
-Non mais tu sais c'est un compliment, t'as un beau cul !, rencherit Pénélope.
-Euh ... Eh bien merci ? Mais ... je sais pas c'est bizarre je trouve .. , dis je gênée
- Roh c'est bon on est entre fille, et puis j'aimerai bien que l'on me dise que j'ai des formes moi ! Maman ne me complimente jamais ... ; me réponds Lily »
Et tout le reste de la pause méridienne j'eu le droit aux « gentilles « commentaires sur mon corps... malgres que j'eu fais savoir mon mal aise à plusieurs reprise (d'ailleurs pitié ,quiconque lisant ceci, est ce normale ou suis je vraiment coincée j'ai besoin d'un réponse ?)
Parfois, Lily me touchait les fesses, les cuisses, la taille ou les hanches. Je hais ça. Je lui faisais savoir, la repoussais, parfois violemment. Toujours ces commentaires et ses mains baladeuses... Les gens de ma classe ont raison : je suis une salope.
Pire, je ne suis qu'un objet. Lily pouvait se mettre à pleurer si je refusais un câlin... je n'étais qu'une peluche qu'elle pouvait serrer quand elle le voulait... je ne suis plus qu'une  entité.
Mais ses larmes, je les causais. Sociopathe, j'ai faillis la perdre tant de fois, alors que ça m'était inconcevable. Mathéo me poussait pas mal à aller vers elle.
Puis Lily raconta une grosse partie de mes secrets à Maximillien, et elle me racontait ceux de Lola.
Cela créa une énorme dispute...
Je ne parle plus à Lily, qui ne reproche ma toxicité. Elle n'a pas tort. Je ne fais que blesser, même en tentant de soigner.
Bien sure, la troisième fut rythmée par les mails envoyées à maman à cause de mes idées noires.
Et Mathéo qui en parla à sa mère... qui appela le cpe qui prévint les services sociaux... Je lui en ai voulu un peu, mais je m'en veux à mort. Mais je respire toujours, cette expérience désastreuse que de raconter à quelqu'un quelques parties de sa vie ôta une nouvelle part de moi.
Désormais, je me débrouille seule, du mieux que je peux...
J'ai fait de grosses crises d'angoisses, et de « crises de scarification »...
Et ces cicatrices ne partiront jamais ça me brule rien que d'y penser... mes bras, mes cuisses, mon ventre, mes hanches...
Je ne suis qu'un objet, abîmé à tout jamais...

Vie d'une adolescente dépriméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant