Bali

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Le surnom de mon ami hongrois, c est Bali. Ça fait deux semaines que nous nous parlons, et ça fait comme si je le connaissais depuis toujours.
On sait beaucoup de choses à propos de l'un ou de l'autre. Il fait aussi des crises d'angoisse, et il songe à la mort.
La, je suis plus proche de la rechute que d'autre chose et hier, je voulais me scarifier.
Je ne l'ai pas dit à Bali, il en sait déjà beaucoup trop et je dois cesser de me confier lorsque je suis dans ces moments de profondes faiblesses... Ça m'as mis plus d'une fois dans d'horrible situation, c'est juste de la douleur supplémentaire. Dans tout les cas, j'ai mal, et ça fait encore plus mal quand je m'aperçois que mon confident est ennuyé, hypocrite ou à tout répéter à une autre personne voire au CPE qui appelera ma mère par la suite (ça va juste me faire paniquer, pleurer, me scarifier, puis j'essaierai de m'accrocher à quelques chose pour éviter de chuter plus bas.)

Il y a quelques jours, il se sentait vraiment pas bien, et il voulait se scarifier. Je me suis souvenue avoir vu quelques part que de serrer des glaçons dans ses mains pourrait aider, et ne pas laisser de traces si on n'en abuse pas.
Apparemment ça l'a aidé, et il est resté « clean » mais je m'en veux un petit peu parce qu'après ça, ses mains étaient toutes rouges...
Hier, j'avais très envie de le faire, mais je ne lui ai pas dit. On évoqua ce sujet brièvement mais cela ne l'empêcha pas de me faire promettre de ne rien as le faire aujourd'hui. Lorsque minuit sonna, je ne pouvais cesser de me visualiser mon rasoir au fond de mon pot à crayon. Mais je ne l'ai pas fait, parce que j'ai pas envie de continuer de mentir.
J'ai tellement envie de m'excuser auprès de Mathéo de lui avoir menti quelques jours auparavant en lui disant que je vais bien, mais je n'ai plus le choix.
Je dois me protéger, je ne tiendrai pas ma prochaine fois. Et ça seras violent.
Hier, ce fut une dure journée : j'ai beaucoup pleuré, sans réelles raisons apparentes. Parfois j'étais angoissée, puis je complexais, puis j'avais peur, et je suis si pathétique...
Et je pourrai juste me jeter sous une voiture et tout sera finie...
Mais si j'ai survécu à hier, sans me faire du mal, je peux survivre aujourd'hui. Je n'ai plus le choix, je veux pas mourir comme ça. Je dois me rattraper, pour toute les merdes que j'ai faite.
Un autre ami sur discord m'a dit que je ne pouvais pas aider les autres à aller mieux si moi même je ne vais pas mieux. D'abord ça m'as sembler con : qu'est ce qu'il me raconte celui là ?
Puis en fait c'est logique. Je peux pas être super crédible à dire des bêtises du style «Mais la vie c'est précieux » si même moi j'y crois pas. Et j'ai envie d'aider Lola, Bali, et mes autres amis virtuels !
Je peux plus me laisser sombrer. Je ne peux pas. C'est pas juste pour Mathéo, ni pour Bali...
J'ai plus envie d'être l'amie qui a besoin d'un psychologue, mais d'être l'amie « psychologue ».
Avant d'en finir, j'ai envie de sauver des vies. Avant de mourir, j'ai envie de changer l'existence des âmes les plus désespérées.
Je veux pas mourir comme ça : grosse, laide, méchante, égoïste...
Je ne suis peut être pas un cas si désespérée. Je dois me donner les moyens de m'en sortir, avoir un petit objectif ...
Mais c'est si dure...
Mais je n'ai plus d'excuse, Bali compte sur moi, il croit en moi. J'ai tellement envie de le prendre dans mes bras, et de lui dire merci pour tout ...
On s'est fait la promesse de s'en sortir à deux... je dois la tenir, je suis certes une menteuse, je ne peux pas être infidèle en plus de ça.
Aujourd'hui, j'ai envie de jeter mon rasoir, celui avec lequel je me coupe. C'est pas facile, mais cette idée m'obsède, alors je le ferai. Si ce n'est pas aujourd'hui, ça sera demain de toute façon. De toute manière, ses lames sont rouillées et les peaux mortes et le sang les rendent moins coupantes.
Je ne me coupe pas si profondément que ça, mais ça me laisse toujours quelques cicatrices blanches ...
Elles sont indélébiles...
Mais je le mérite : je suis toujours hautaine avec mes amis, j'ai abusée de la patience de Mathéo plus d'une fois jusqu'à le pousser à en parler à sa mère tant il fut à bout, j'ai été toxique avec Louise, je suis tout le temps pessimiste, je donne des mauvais conseils, je m'énerve pour rien sur mes frères et sœur, je suis solitaire, aigris, je mange pour 10, j'ai fait pleurer maman deux fois, je songe toujours à la mort alors que Bali a besoin de moi, je suis têtue et tellement agaçante que même papa ne m'aime pas...





























































































































Pourtant, cette nuit la, j'étais tellement terrorisée que je m'étais effondré dans ses bras devant les yeux de ma mère, après tout le mal qui lui avait fait ...

Vie d'une adolescente dépriméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant