Elio
L'avion atterrit à Egilssdatir en Island. Le temps est brumeux, les nuages bas, maussade, tout comme mon humeur. Franck, ne m'a pas laissé le choix au tableau, et m'a fait quitter le pays aussi vite qu'il était possible pour lui, jouant d'une relation dont je me serais bien passé. Il est resté sur place, ne voulant pas quitter Tobias. Restant mon point d'ancrage en France et le quitter le pesait trop depuis notre fuite.
Je sors de l'avion, couvert de la tête au pied par des vêtements chauds. Revoir ce paysage de verdure, de neige et ce temps venteux ne m'avait pas manqué. Cependant, pour trouver la perle de la perle des hackeurs pouvant contrer Silver, je n'ai pas d'autre choix que de venir ici. J'ajuste mon sac sur le dos, traverse l'aéroport et attends un taxi.
Mon regard se lève sur les nuages qui défilent dans le ciel. Je n'ai pas eu le temps de pouvoir lui faire correctement mes adieux. L'image de son corps avachie baignant dans son sang s'étalant sur son bureau me hante encore. Cette vision infecte, de son meurtre.
La voiture s'arrête devant moi, me sortant de mes songes. Je monte à l'arrière, indique la destination. Il démarre. Le trajet est court jusqu'à son domicile, laissant le terrain plat se dessiner en relief enneigé. Un dernier virage au bout de quasiment une demi-heure de route, non loin de la ville de Seydisfjördur, dans un coin retranché près des falaises, sa maison se dessine enfin. Un trou paumé parmi tant d'autres.
Après avoir payé le chauffeur, je me dirige vers la porte, rouge, comme sa couleur fétiche, puis sonne. Aucune réponse. Je tourne la tête de gauche à droite, me recule pour scruter les environs et repère une caméra sous les pans de la toiture. Toujours aussi méfiante. Je glisse la fermeture de mon manteau, défais mon écharpe, puis glisse mon pull et ma chemise pour montrer mon tatouage. Elle veille. Elle a toujours un œil sur qui se présente. Et la confirmation de ce fait se confirme quand mon téléphone vibre. Je décroche.
« À l'angle gauche tu trouveras une trappe, passe par là snake. »
Elle raccroche sans me laisser en placer une.
Je tourne à gauche à l'angle de la maison, puis fouille les environs. Cachée contre la roche derrière un cabanon, une trappe rouillée se présente sous mon regard. Je l'ouvre, descends les quelques marches, et referme derrière moi. L'endroit à peine éclairé s'élargit dans un long tunnel. Une porte avec un système de sécurité renforcé s'ouvre au moment où je frôle la poignée. Un lieu cosy m'accueille. La pièce sombre est remplie de multiples écrans d'ordinateur sur un bureau et le pan du mur du fond. Les lumières néon, en nuances de bleu et de violet, illuminent l'espace, complétées par des guirlandes lumineuses chaudes et une lueur douce provenant d'une lampe à proximité. Des étagères avec des livres et des plantes ornent les autres murs, ainsi que des gadgets et des circuits imprimés.
Derrière le bureau, une jeune femme assise en tailleur sur sa chaise de gaming, un bonnet rouge sur la tête, et un casque avec des oreilles de chat rose. Gamine jusqu'au bout. Ses nattes rousses se balancent en rythme avec sa tête, tandis que ses épaules dansent en même temps que ces doigts pianotent sur son clavier rétroéclairé. Je ferme les un instant, me passant la main sur le visage.
— Ve...
— Un instant mon boa constrictor, je suis sur une piste là, tranche-t-elle sèchement.
Je souffle, puis me dirige vers ses coussins moelleux où je me laisse tomber dessus avec lourdeur. La fatigue des nuits blanches me pèse sur le corps. Je retire mes chaussures de randonnées, étalent mes pieds sur son tapis duveteux, calant ma tête en arrière.
— Non, non, non, non ! Ah purée, j'y étais presque ! Maudit sois-tu Caméléon rose.
J'ouvre un œil sur le pseudo annoncé. Un fin sourire s'étirant à la commissure de mes lèvres. Elle pose son casque, fait tourner sa chaise, se lève et saute sur l'autre pouf à mes côtés.
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Game of Shadows - en cours
RomanceElle, c'est Maxine, une ombre insaisissable, allant d'un contrat à l'autre. Elle travaille dans un bar en banlieue de Paris jusqu'à ce qu'on pose sa carte sur le comptoir pour des services beaucoup plus particuliers. Aux yeux des hommes qui l'emploi...