24 - Silver

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Elio

Maman ! hurlé-je dans les bras d'un des gorilles de mon père.

Elle est assise sur la chaise, recevant ses coups en tentant vainement de se protéger derrière ses bras. La faute commise ? Allez voir père Gustave lors de son séjour en France. Je me débats comme un acharné dans l'emprise du garde du corps.

Répond salope ! Qu'est-ce que tu as été lui dire ? rage mon père en écrasant son poing contre ses côtes.

Maman !

Elle tombe de la chaise, se repliant sur elle-même, suppliant qu'il arrête. Il lève la main vers moi, puis il fait un signe à son garde de se rapprocher. Celui-ci me traîne de force dans la salle sous son regard malsain, tandis que d'autres hommes apparaissent derrière celui qui me tient.

Livio s'approche de moi et m'attrape le bas de la mâchoire avec force.

Tu vas apprendre l'art et la manière de devenir un homme, mon garçon.

Il sourit d'un air psychopathe.

Attachez-le et maintenez son regard sur elle ! ordonne-t-il à la suite à ses hommes.

Je me réveille en sursaut quand l'image de plusieurs hommes débouclant leurs ceintures s'approche de ma mère.

— Monsieur, on est arrivé, prévient Franck.

Je passe mes mains tremblant sur mon visage, tentant de reprendre possession de mon esprit et de calmer mon cœur qui bat la chamade. Ses pleurs et ses hurlements étaient si réels, qu'ils sont marqués au fer blanc sous ma chaire.

Le trajet n'était pas long, mais pourtant, je me suis endormi de fatigue après avoir raccroché avec le boss. Elle est de nouveau hors radars, sans rien pour la tracer. Je souffle.

Franck sort de la voiture, puis vient ouvrir ma portière tandis que l'évêque m'attend les doigts joints sur son ventre, souriant de ma venue.

— Mon fils, je suis ravie de te revoir.

Un faible sourire s'affiche sur mon visage. Franck s'approche de moi et me tend un bagage :

— Je vais à l'hôtel et veiller sur toi à distance.

— Tu ne souhaites pas rester au presbytère ? demandé-je étonné de sa décision.

Il secoue la tête.

— Les armes à feu ne sont pas autorisées au sein de la maison du Seigneur. Prenez soin de vous et reposez-vous, monsieur.

Je baisse la tête contrit, puis pose ma main sur son épaule en la tapotant avant qu'il ne parte en direction de la maison des acrobates. Il ne prend jamais d'hôtel de luxe, préférant la simplicité et l'originalité, à l'odeur de l'ameublement hors de prix.

— Je suis ravi que tu es pris contacte.

Père Gustave m'invite à entrer dans le presbytère, m'accompagnant jusqu'à ma chambre dans le silence. Nous pénétrons dans la pièce où je retrouve mes affaires et mes livres de formations, rien n'a été déplacé. Je m'approche de la table de nuit, puis glisse ma main à l'intérieur de ma veste pour y récupérer ma bible et la dépose sur le bois.

— Tu as mauvaise mine depuis que je t'ai vu à Notre-Dame.

C'est peu dire avec tout ce que j'ai appris. Je souffle, pose mon bagage sur le bureau avant de m'affaler sur la chaise. Ma tête se pose sur mes mains. Les pas de l'évêque se déplacent dans mon dos, se rapprochant de moi. Sa main chaleureuse, pleine de soutien, se pose sur mon épaule. La pression qu'il émet transmet toute sa compassion. Le besoin de me libérer ne se fait plus attendre.

Game of Shadows - en coursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant